Une salle d'expérience reculée et inconnue...

[on va y arriver XD]

Très rapidement, l'albinos reprit contenance, Nael ne resentait plus sa confusion. Pourtant, il était loin d'être rassuré. Il tenta de se rapprocher le plus possible de Khaos, malgré les liens qui le retenaient, et tout ce qu'il arriva à faire fut d'être sur le point de se casser la figure et de se blesser d'avantage. Heureusement pour lui, Khaos l'avait rattrapé à temps.

Et l'albinos libéra ses poignets, d'un coup de dent. Pas étonnant que Khaos puisse manger de la viande cru avec une telle force dans les mâchoires. C'est à ce moment que le brun remarqua qu'il s'était blessé, il était trop occupé pour ça. Perdant quelques centimètres de tissus, il se retrouva les blessures bandées, assis sur la table, le torse contre l'albinos.

Ça manquait un peu de tendresse mais c'était un grand progrès et les émotions reçues le rassuraient. Il se tendit légèrement quand Khaos demanda s'il devait encore l'assommer. Pas qu'il empêcherait l'albinos de le faire, mais il préférait éviter, le réveil n'était pas génial.
En attendant la réponse de Duval, il profita quelques instants de sa position, de son semblant de sécurité qu'il ressentait, même si elle n'était qu'illusoire.

[ Ouaiiiiiiiiii ! On y est XD ! Vive les Mp Tout de même ^^'' ]

Père n'avait pas bougé devant toute la scène libératrice du lapin. Il étudiait les agissements de Khaos… L’albinos s’était montré étrange. Il y avait beaucoup de chose que Père n’avait pas pris en compte songeant que c’était inutile pour le moment. Faut dire qu’il n’avait pas prévu de rencontrer Khaos immédiatement. Il avait pour intention au départ de le rencontrer dans un lieu neutre et loin de prise sentimentale. Mais l’expérience l’avait trouvé, et voilà où ils en étaient.

Mais Père fut satisfait de découvrir tout cela. Il allait pouvoir utiliser toutes ces informations pour la suite. Tout cela lui donnait des idées. C'était sûr, cette scène, Père n'était pas prêt de l'oublier. Il l'avait soigneusement répertorié dans sa mémoire chaque détail, analysant la façon d’agir l’albinos devant telle ou telle scène. Dieu seul sait ce qu'il avait encore mijoté dans son esprit aux réactions parfois étranges.

Il s'avança par la suite vers l'étrange couple. Un lapin avec une expérience, assez amusant. Il écarta sans la moindre retenu ou délicatesse l'albinos de son " otage ". Ils s'étaient suffisamment collés l'un à l'autre. Il ne répondit pas à la question de khaos puisqu'il résolut lui-même le cas Naël en appliquant le même touché que le tueur avait effectué sur ce dernier pour l'endormir. Il rattrapa le corps qui tomba dans ses bras et le rallongea avant de s'atteler à le rattacher correctement. Afin qu’il ne puisse plus se redresser. Puis, il se tourna vers Khaos. Il était temps de revenir au sujet de cette entrevue. Et ce, sans perdre de temps.

Mais il ne devait pas aller directement au but. La première fois, ce fut catastrophique. L’empathie qu’avait montré l’albinos en avait été la preuve. Père n’avait pas songé à ce genre de conséquence. Il devait donc changer sa façon de voir. Et cela se traduisit par un changement de tactique. Khaos était vraiment trop fidèle envers Keith. Même si ce détail lui déplaisait, il devait en prendre compte. Il se mit donc à réfléchir. Le silence dura assez longtemps. Et enfin il prit la parole.

« Khaos ! Tu vas devoir retourner auprès de Keith. Tu dois veiller sur lui… »

Il fit une pose faisant bien attention à ses mots. Bien sûr, au fond, il était sincère. Cette solution lui plaisait assez. Même si le fait était que Keith, le garçon qu’il avait considéré comme son fils, l’avait trahit… En plus, il pouvait parler librement, Naël était inconscient…

« … Et surtout, tout faire pour ne pas qu’il se nuise ! Empêche-le de se faire du mal et par la même occasion, faire du mal à l’organisation. Après tout, je ne veux que ça ! Je veux que le Réseau ne soit plus en danger !! »

Le ton était ferme et sérieux. Père savait ce qu’il voulait, savait où il voulait aller. Il verrait avec la responsable du projet le moyen de soustraire l'albinos à son traite de directeur. Mais pour moment, éviter ce nouveau malaise chez Khaos.

" Je garde ton lapin avec moi ! J'ai des projets pour ce dernier ! "

Toujours aussi honnête, Père démontrait qu’il avait une idée en tête…

[pauvre lapin...]

Nael profita tant qu'il put de la proximité de l'albinos, parce que Duval n'était pas de cet avis. Il s'accrocha un peu au t-shirt de son chat mais c'est tout juste si son épaule ne se démit pas quand l'homme le sépara de Khaos. Il n'eut pas le temps de se plaindre, juste celui d'échanger un regard inquiet avec le tueur.

Et une nouvelle pression le renvoyait dans les ténèbres.
Son corps s'écroula dans les bras de Duval, avant d'être reposé sur la table, et attaché de nouveau. Le lapin était bel et bien ligoté, et impossible d'échapper au piège.

Khaos s'écarta pour laisser Père approcher du lapin. Malgré les émotions rassurantes qu'il lui envoyait, ce dernier sembla céder à la panique et l'albinos se prit son inquiétude de plein fouet avant qu'il ne retombe dans l'inconscience. Avec un pincement de coeur, il se concentra sur la situation inextricable qui l'engluait. Le lien mental avec le lapin se rétractait avec la mise en veille du cerveau, facilitant pour Khaos le passage en mode Mission.

Père cogitait dur, quand il s'adressa au tueur, il choisissait ses mots avec minuties. La méfiance de Khaos atteignait son apogées. Mais, entendre parler de la protection du Maître et ressentir la sincérité de Père, teintée de choses moins avouable, calma le trouble de Khaos. Pour que le Réseau ne soit pas en danger, il devait débusquer la ou les taupes. C'était sa mission première, elle était dans ses cordes. Il ne savait pas quoi faire de plus que ce que le Maître lui avait déjà ordonné, déjà que les directives étaient très floues...

La dernière phrase le fit tiquer. Il expliqua à Père d'une voix calme et réfléchie :

- "Evens est mon collaborateur. J'ai besoin des ses compétences informatiques pour débusquer la taupe. Suite à ma visite au service logistique, je n'ai pas d'autre agent fiable capable de le remplacer. Sans votre intervention, ils aurait du me fournir une partie de son analyse aujourd'hui."

Rien dans la ton de Khaos n'accusait Père. Il énonçait juste des faits, avec méthode et objectivité. Il ajouta :
- "Peu d'agents sont aussi mal renseignés que lui sur les activités du Réseau. Je ne veux pas travailler avec quelqu'un qui risquerait de faire des recoupements gênants. Ou alors Keith -il devait se concentrer pour ne pas dire Maître – va encore me sermonner pour avoir tué mes partenaires." Khaos ne précisa pas que l'empathie qu'il développait avec le lapin lui assurer aussi son silence.

Père n’avait pas songé à l’argument que Khaos lui fournit sur Naël. Il n’avait pas prévu le fait que le garçon servait de collaborateur à l’albinos. Comment cette information avait put passer outre son informateur ? Ce dernier allait recevoir de ses nouvelles dès qu’il le verrait. Mais Père ne montra pas sa surprise. Il cacha aussi sa réaction au plus profond de lui. Il venait d’apprendre comment l’empathie de l’expérience pouvait se montrer déstabilisante et dangereuse. C’était la raison première de son enfermement sentimental, la seconde étant qu’il redevenait simplement en mode chef des chefs, froid et neutre.

Il dut se mettre à réfléchir à une autre solution. Ca l’ennuyait de laisser le lapin retourner auprès du tueur. Mais il n’avait pas tellement le choix. C’était pour le réseau. Et si le scientifique trouvait les taupes, ça ne pouvait que l’arranger. La solution fut donc vite trouvé. Père se dirigea donc vers le bel endormit. Il le délia avec lenteur et calme. Il le souleva pour regarder si n’avait oublié aucuns liens et le reposa ensuite. Il fixa ensuite l’albinos avec un air résolu…

« Je te le laisse alors ! Mais dès que les taupes auront été trouvées, je le récupérais ! »

Père n’avait aucune conscience qu’il parlait d’un être vivant – libre en plus – comme d’un vulgaire objet. Il ne voyait que l’utilité des personnes pas ce qu’était une personne. Il ne quittait pas des yeux Khaos. Il étudiait ses réactions.

« Mais n’oublie pas ! Je te confie Keith ! Protèges le réseau de cette façon… !! »

Il sortit son étui et sortit une cigarette. Il se mit en marche passant à côté de l’albinos. Il lui jeta un regard froid tout en allumant son bâton de nicotine. Puis quitta la pièce effaçant ainsi sa présence. Il savait une chose à présent, et Keith serait maintenant observé et non trahit. Mais il devra se tenir à carreau. Khaos n’était pas quelqu’un qui mettait de côté un e mission pou ses sentiments. Voilà ce qu’avait appris le créateur du réseau.

Une fois son explication terminée, Khaos avait soigneusement ouvert au maximum sa conscience, son empathie tendue comme la corde d'un arc, à l'affût de la moindre vibration émotionnelle en provenance de Père. Il observait aussi avec soin ses réactions corporelles. Malgré son contrôle, Père restait un être humain, il n'avait aucun chance de dissimuler ses sentiments à l'albinos.
Il capta la surprise qui s'effaça en quelques secondes. Père pensait que le lapin l'amant du tueur (logique car Naël avait passé deux nuits avec le tueur). Il n'avait donc pas songé, qu'au départ, leur relation était professionnelle. Parfait. Si même lui l'avait ignoré, il serait plus aisé de leurrer la taupe en maintenant la façade des rapports simplement privées.

Khoas mit dans un coin de sa tête l'information sur la récupération ultérieure du lapin – son esprit lui hurlait qu'il était à lui, à personne d'autre – il la traiterait plus tard.
*Je te confie Keith* Khaos n'était pas dupe. Père avait essayé de le pousser à la trahison et il avait la certitude qu'il ne s'agissait pas de tester son allégeance sans faille au Maître. L'ordre le rassura. Au moins, sa protection du Maître ne rentrait pas en conflit avec un ordre de Père.

A la dernière phrase de Père, baissa la tête avec respect :
- "Protéger Keith et le Réseau est la raison de mon existence Père. Je suis heureux de pouvoir vivre pour accomplir cette tâche."

[petit interlude pédagogique]

Toshio Musashi avait conçu Khaos comme la réalisation d'une arme parfaite. Mais au cours de la quarantaine d'années nécessaires pour mener à bien le projet, les objectifs avait changés, non seulement grâce aux progrès de la science mais surtout en raison de la rencontre qu'il avait fait avec un certain individu.
Musashi, qui rêvait de concevoir un être humain dénué de sentiments, s'était penché sur le problème suivant : comment créer une arme qui ne se retournerait jamais contre celui qui la manie, une arme capable d'obéir, de protéger une personne sans jamais la trahir ? Sa culture lui avait fournit la réponse : rien n'est plus loyal que certains êtres humains. Et la clef du mécanisme s'appelle l'amour. Musashi avait donc fabriqué un tel être humain en l'assemblant pièce par pièce, ou plutôt, gamète par gamète.
Khaos était né. Il n'avait rien d'un tueur froid ou cruel, au contraire, c'était un garçon doux et respectueux. Cependant, dans son coeur, un autel attendait la venue de celui qui régirait sa vie, l'éclairerait de sa présence. Ce Maître c'était Keith, il brillait comme une icône sacrée dans la conscience de l'albinos et rien ne pouvait le détrônait de cette place unique.

[fin de l'interlude]

Khaos attendit que Père soit sorti pour relever la tête. Il s'éclaircit un peu les idées et son regard balaya la pièce silencieuse : le lapin, libéré de ses liens, toujours inconscient sur la table, un tabouret en métal, quelques étagères vides sous la poussière, des traces d'humidité sur les murs, de la moisissure. Len était toujours collé au lapin. Il n'avait pas bougé depuis qu'ils étaient arrivés.

L'albinos avait besoin de se vider l'esprit. Il retira sa veste, sa chemise à col mao qu'il plia avec soin, et déposa le tout sur le tabouret. Il était vêtu d'un simple débardeur et d'un pantalon de lin ample. Il entreprit de faire un peu d'exercice physique. Sa mutation avait entraînée une perte pondérale de 5.7 Kg. Il devait reconstituer rapidement sa masse musculaire.

Une bonne demi-heure s'écoula. Il faisait des pompes sur son point droit quand un chatouillement mental léger attira son attention. Le lapin l'observait, les yeux grands ouverts.

Nael finit par retrouver la sensation du sang qui battait dans ses tempes. Il ouvrit les yeux sur le plafond sordide de cette salle... Pour les refermer rapidement sous le coup d'une douleur dans son crâne. Par deux fois, il avait expérimenté les réveils après avoir été assommé, et il détestait vraiment cela. Sauf que cette fois-ci, il n'entendait pas Duval parlait ou ne ressentait pas d'émotions violentes de Khaos.

Il tourna la tête, la pièce était vide, Duval n'était pas là... Baissant les yeux, il remarqua Khaos faire des pompes, pas si vide que cela finalement. Il laissa son regard suivre les mouvements de l'albinos tandis qu'il s'asseyait doucement pour éviter un vertige. Le tueur avait maigri mais semblait aller bien, si on oubliait aussi la perte des cheveux.

"Khaos..." appela-t-il quand l'albinos leva la tête vers lui. "Où est-il?"

Le brun avait remarqué qu'il était détaché, mais il préférait être sûr qu'il n'allait pas revoir ce type. Duval, enfin l'homme qui disait s'appeler Duval, ne lui avait pas inspiré confiance dès le début, de plus, il voulait quelque chose à Khaos... Et l'albinos comptait vraiment pour lui, presque plus que sa vie...

D'un bon, Khaos se releva et s'approcha du lapin. Il craignait qu'il tombe de la table. Il était séquestré depuis la fin de matinée et il était presque 18h. Naël devait être vidé après une pareille mésaventure.

- "Monsieur Duval est parti..."

Khaos avait très envie de prendre le lapin dans ses bras mais il était responsable des ses malheurs. S'ils avaient eu de simples rapports professionnels, il aurait été en danger de mort, à cause de la taupe. Être proche de Khaos lui assurait un avenir bien plus sombre, garanti par Père lui-même.
Khaos ne s'inquiétait pas des vies qu'il brisait avec ses assassinats, même quand il s'agissait d'un collègue. Le cas du lapin était à part. Il fallait qu'il le mette au plus vite sous le joug de Mère et d'Aslan.

Naël ne serait plus jamais libre maintenant. L'albinos en avait la certitude. Une boule se formait au creux de son estomac, il se sentait dévorer de l'intérieur. Il songea au Maître que Père ne le laissait même plus appeler ainsi. Trop d'incompréhension. Une vague de tristesse le submergea, il ne voulait pas être privé de l'amour du Maître et il voulait très fort garder le lapin avec lui. Il sentit quelque chose de bizarre sur sa joue. De l'eau. De l'eau salée ?

Nael préféra rester ici, pour éviter un malaise, même s'il préférait quitter cet endroit le plus vite possible. L'albinos se rapprocha de lui, confirmant le départ de l'homme. Cela voulait dire qu'il était libre, non? QU'attendaient-ils pour partir? Mais alors qu'il allait dire cela, il remarqua l'étrange comportement de Khaos, celui-ci s'était arrêté et l'observait sans rien dire, puis il se mit à pleurer.

Le brun resta interloqué, il n'y avait pas de raison de pleurer, à moins qu'il n'ait manqué quelque chose d'important pendant son inconscience. Levant le bras vers l'albinos, il essuya les larmes qui coulaient des yeux rouges. Il ne voulait pas voir Khaos dans cet état, parce qu'il ne savait pas quoi faire, parce que ça ne ressemblait pas au tueur.

"Khaos... " Après tout cela, le lapin aurait dû être réconforté par l'albinos pas l'inverse... Le scientifique devait avoir raté une étape. Il se leva doucement se tenant à Khaos, et vint entourer le tueur de ses bras, plongeant sa tête dans le creux de l'épaule.

Le cauchemar était fini... Il respira l'odeur apaisante de l'albinos. Ils ne s'étaient pas vus depuis la veille au matin. Le brun rougit au souvenir du baiser échangé. Sauf que maintenant tout avait changé, il était clairement le point faible de Khaos, et il s'en voulait, ils devraient peut-être s'éloigner, juste être des collègues. Ce serait mieux pour eux deux...

Pourtant, à cette idée, une boule se forma dans la gorge de Nael, il ne voulait pas, mais il devait le faire. Il s'écarta de l'albinos, fuyant son regard et récupéra sa béquille.
"On... On devrait partir..." Fuir cet endroit sordide qui rappelait de mauvais souvenirs au brun. "Je... je vais bien..." A part ses poignets à soigner, mais plus vite il serait parti, mieux ça serait.

Il ne regarda pas si Khaos le suivait, et partit dans la direction par laquelle il était arrivé. Il marchait un peu au radar, il n'avait rien avalé du matin, cette séquestration l'avait affaibli, déprimé, et pire, il était en train de prendre la décision de s'éloigner de la seule personne à qui il tenait vraiment...

Khaos était interloqué. Des larmes ? Il répertoria les émotions qui déclanchaient le phénomène, il pleurait pour la première fois de sa vie. Il avait hâte d'expliquer cela à Mère et Aslan. Le lapin l'avait pris dans ses bras pour le consoler. Khaos était trop émerveillé par sa découverte pour percevoir le trouble de Naël.
Il était bien avec l'odeur du lapin contre lui. Il abandonna son mode mission et laissa sa véritable personnalité prendre le dessus. Celle épurée des couches de politesse formelle, de ses masques d'enfant sage et timide, celle qui ne montrait qu'à Aslan et Len.

Naël s'éloigna et pris la direction de la sortie d'un pas hésitant. Khaos trottina à sa suite. Le lapin émettait une aura lourde de culpabilité. Si chacun s'accusait dans son coin d'être responsable des soucis d'autrui, ils n'avanceraient pas. Khaos repoussa dans un coin de son crâne les ennuis. Il rattrapa le lapin et lui passa un bras autour de la taille afin d'assurer sa stabilité. Il lui glissa à mi-voix :

- "On discutera dans ma chambre, au calme. Mais avant..."
Khaos s'arrêta et plaqua Naël contre le mur, dans un angle mort des caméras de surveillance. Il relâcha ses barrières mentales et laissa s'écouler le soulagement de retrouver le lapin sain et sauf, qu'il soit maintenant là, contre lui. Son visage était maintenant à quelques centimètres de celui du brun désemparé.

- "Je suis vraiment navré du merdier dans lequel je t'entraîne. Heureusement, il y a des compensations." Le corps émacié de l'albinos épousa celui trop maigre de lapin, il frotta son nez contre celui de Naël et se cacha dans son cou. Il renifla la peau tendre et posa ses lèvres juste au dessus de la clavicule.

Nael laissa Khaos le soutenir, il était de toute manière sur le point de s'écrouler, et puis, malgré la décision qu'il avait prise, il appréciait ce contact. Il opina au fait qu'ils devaient discuter, et sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, le brun se retrouvait coincé entre un mur et un albinos. Les sentiments de Khaos firent disparaître le choix qu'il avait fait.

Il entoura l'albinos de ses bras, se serrant le plus possible contre lui. Il poussa un soupir quand Khaos posa ses lèvres sur sa clavicule. Chacun pensait avoir entraîné l'autre dans les ennuis. Autant dire qu'ils avaient tous les deux leurs torts, pour mettre les compteurs à égalité.
"Khaos..." murmura-t-il. "Ne sois pas désolé... Je savais que ça pouvait arriver... Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça..."

Le tutoiement semblait être naturel maitenant, Nael posa son visage sur l'épaule de l'albinos, joue contre joue. Ils ne pouvaient pas faire comme si rien ne s'était passé, mais il ne voulait pas que ça change quoi que ce soit entre eux. Et entre devoir s'éloigner de lui et vouloir rester avec lui, le brun opta pour ce qu'il voulait, quels que soient les dangers à affronter.

Il déposa un baiser sur la joue de Khaos, puis ancra ses yeux dans le regard rubis de Khaos.
"Je vais bien, et toi aussi, c'est le plus important..." La main du lapin vint caresser la joue de l'albinos alors qu'il se rapprochait de son visage en rougissant, avant de déposer ses lèvres sur celles de Khaos, retrouvant la douceur sucrée goûtée la veille.

Les bras de Naël l'entouraient avec force. Encore un fois, il affirmait ses désirs et sa volonté de rester avec l'albinos. Il l'excusait même d'être la cause d'une séquestration traumatisante. Le lapin avait repris du poil de la bête et cela satisfit Khaos.

Le tueur n'appréciait pas les personnes au caractère faible qui se laissaient guider pas le flot. Les victimes, il ne perdait pas de temps avec elles, à la rigueur, pour les achever. Il n'avait qu'un panel de choix réduits dans son existence, alors il excécrait ceux qui refusaient ou gâchaient ces possibilités.

Khaos était curieux d'entendre le récit exact de la capture de Naël, mais il avait l'intuition que le jeune homme ne s'était pas laissé faire. L'attitude du brun lui plaisait. Surtout quand ce dernier le caressait de sa main douce, surtout quand il déposait ses lèves entre-ouvertes sur les siennes. Naël lui plaisait. De plus en plus.
Khaos répondit au baiser du lapin, un baiser plein de tendresse destiné à les rassurer tous deux, un baiser de retrouvailles qui disait je suis là, tout va bien. Même si c'était un mensonge, Khaos profita de l'instant.

Son esprit pragmatique prit le dessus. Ce n'était pas l'endroit pour ce genre d'effusion. En plus, il fallait régler pas mal de problèmes rapidement. Il cessa d'embrasser le brun mais sans s'écarter de lui, ses yeux plongé dans le regard violine du lapin, profitant de cette vision adorable dont il avait été privé la veille. Naël, essoufflé, le rose aux joues, dans ses bras :
- "J'ai faim."

La constatation surprit le brun. Il esquissa un sourire. Khaos passa le bras de Naël sur son épaule. Ainsi, ils seraient plus vite de retour. L'albinos sortit son mobile et envoya un message concis à Aslan le prévenant que tout aller bien et qu'il s'invitait chez lui pour diner, avec le lapin. Il savait que son ami comprendrait très bien l'urgence de la situation. De toute façon, Khaos n'aurait pas fui du labo sans une raison valable.

Les couloirs étaient déserts et les deux jeunes gens regagnèrent sans encombre l'aile du personnel.

[Je ferai un post demain dans la chambre, y'a déjà Haru qui attend devant la porte... Y vont jamais être peinard nos bisho.]

[à croire qu'ils se liguent contre eux XD]

Toutes les peurs s'envolèrent définitivement quand Khaos répondit au baiser, et Nael en profita, les yeux fermés, il se laissait envahir par les sensations éprouvées. L'albinos finit par rompre le baiser, et le brun reprit son souffle. Il fit un léger sourire quand Khaos lui dit avoir faim. C'est vrai qu'il sortait à peine de sa crise, Nael préférait ne pas savoir comment elle avait été, et qu'il devait reprendre des forces, et puis...

"Moi aussi." Il n'avait rien mangé depuis ce matin à cause de cet intermède perturbant et désagréable. Et quitter au plus vite ces couloirs ne le dérangerait pas. L'albinos l'aida à se déplacer, ce serait plus rapide, ça lui éviterait de trébucher, entre sa cheville et ses poignets, il était suffisamment blessé comme cela.

Ils reprenaient le chemin emprunté à l'aller, celui-ci était toujours aussi désert. Sauf que maintenant le lapin était avec l'albinos, et les couloirs étaient parcourus dans le sens inverse, ce qui changeait tout. Nael se sentait plutôt bien, un peu fatigué mais au moins en sécurité, pour le moment.

Quelques jours plus tard...

Quel jour était-on ? Ah oui, Mardi. Père était dès plus perdu dans les dates, il faut dire que cela faisait trois jours qu’il était enfermé dans son laboratoire préféré à travailler. Il travaillait sur les documents les plus intéressants qu’il avait trouvé, des rapports sur un certain albinos, ou sur un blond à la mutation dès plus intéressante. Enfin bref, il s’informait tout en jubilant sur les rapports que cette découverte allait amené à sa précieuse organisation. Enfin cela fut le cas jusqu’à qu’il reçoive un mail de justement son expérience préférée. Brave petite chose, Père qui voulait justement le voir ! Khaos demandait un entretien un point nommé.

Père répondit avec un certain amusement au dit mail, donnant l’heure et le lieu du rendez-vous. Imaginez l’ironie qu’était ce mail, sachant que Père donnait rendez-vous à Khaos là où il avait séquestré le lapin de ce dernier pour prendre possession de l’expérience. Vraiment, un rien amusait Père, surtout quand c’était au dépend des autres. Et puis, il avait la flemme de bouger d’endroit. Même si une douche ne serait pas de trop, ainsi qu’un rasage et s’alimenter en fait… En gros, se lever et rejoindre ses appartements se serait une bonne idée. Mais il n’en avait vraiment pas envi.

Il est sûr que la tenue de Père paraîtrait dès plus étrange aux yeux de l’albinos. C’était certain que ça changeait de ses tenues habituelles, toujours propre sur lui et des vêtements tirés à quatre épingles. Mais ce détail ne chagrina pas plus que cela père. Bien au contraire, il s’en moquait pas mal ! Il n’avait de compte à rendre à personne et si ça barbe de trois jours gênait, et bien c’était tant pis… Par contre pour la question de nourriture, il devait y remédier, si bien qu’il ajouta dans le mail l’ordre d’apporter de quoi se restaurer. Comme ça, tout était réglé.

Une fois le mail envoyé, il se remit au travail, notant deux ou trois trucs sur son agenda. Puis reprenant son ordinateur, il fit quelque graphisme pour noter l’évolution de son projet. Parfait ! Tout fonctionnait comme il le voulait. Il ne restait plus qu’à essayer cela sur un cobaye humain ou un cobaye avoisinant l’humain. D’où l’utilité de l’albinos à présent. Ces trois/quatre jours avaient enfin aboutit à quelque chose. Père était dès plus satisfait. Il se leva donc, se dirigea vers une sorte de machine assez complexe. Il tapa sur l’ordinateur de cette dernière des données, et l’engin se mit en fonctionnement.

Père ne quitta pas la machine un instant des yeux. Elle était entrain de créer son projet. Au bout d’une bonne heure, l’expérience fut prête. Père la prit délicatement entre les doigts et la regarda avec un sourire triomphant. Voilà, c’était enfin prêt et si tout marchait bien, il pourrait l’utiliser sur Keith. Il se mit à rire assez fortement. Le plan était dans sa phase la plus importante. Père était d’un enthousiasme à tout épreuve… Il ne se rendit donc pas compte que l’heure du rendez-vous était déjà arrivée, bien trop prit par ses désirs de pouvoir…

Khaos avait médité une petit heure avant le rendez-vous avec Père, s'assurant de son contrôle sur son métabolisme mais aussi sur son empathie. Il était vêtu de façon formelle, en raison de sa rencontre le matin avec Myoko-san. Sa tenu correspondait parfaitement à sa fonction et au respect qu'il éprouvait pour sa hiérarchie. Retrouver Père dans le même labo lui indiqua l'état mental du son supérieur : instable et ignorant les règles de bases de sécurité des récupérateurs pour des missions à risques. L'albinos n'était plus du tout dans le même état d'esprit que lors de leur rencontre de la veille.

Il arriva avec quinze minutes d'avance et se planta devant la porte du labo pour parfaire ses barrières au contact des émotions instables et violentes de l'homme. Quand des éclats de rires s'échappèrent de la pièce, Khaos nota dans un coin de son cerveau que Père était définitivement taré, avant de basculer en mode mission plein régime. Ce n'était pas un simulacre d'être humain qui frappa frappa trois coup secs contre la porte mais une arme vivante avec un raisonnement et à une logique très particulière.

Khaos entra, la tête légèrement inclinée. L'odeur de transpiration forte saisit ses narines et immédiatement, un fils de pensée s'attela à analyser le florilège olfactif désagréable. Le jeune homme déposa par terre son sac contenant les provisions demandées puis avança de quelques pas, les bras le long du corps, le dos bien droit, sans jamais relever la tête. Son attitude respirait respect et servitude, comme lorsqu'il était en présence de son Maître, seulement aujourd'hui, l'amour faisait défaut.

La surprise de Duval indiqua à l'albinos que, visiblement, l'homme était tellement absorbé par son travail qu'il avait perdu la notion du temps.
- "Père, je viens vous soumettre mon rapport ainsi que vous demander les paramètres de ma mission de protection et de surveillance du Directeur." La voix atone de l'albinos emplit le silence de la pièce, froide, inhumaine.

Diable, que le temps passe vite tout de même ! Déjà son projet… euh son rendez-vous arrivait ! Père regarda instinctivement sa montre pour réaliser que l’albinos était quelque peu en avance. Etrangement, cela ne l’étonna même pas. C’était une réaction typique chez sa… euh Khaos. Donc pas de soucis pour cela et de toute façon, il venait de finir ce qu’il avait à faire, comme son rire triomphant, voir un peu fou, le prouvait. Bref, remit de sa brève stupéfaction, le brun se tourna vers l’argenté. Ce dernier avait apporter de quoi manger.

Restant dans l’attitude je me fous de l’avis des autres, il se dirigea vers le sac de provisions, pour ne pas dire qu’il se jeta dessus. Ca ne le faisait pas tellement, étant donné que Père, bah euh, c’était Père hein ! Bref, il attrapa le sac de victuailles et réapprovisionna son estomac en denrée qu’il avait oublié de prendre. Inutile de dire que la propreté n’était pas de mise, ni la politesse. Père devait être dans sa période homme de Cro-Magnon pour ne pas sa phase folie furieuse. Bref, pauvre Khaos qui devait assister à cette scène sans rien dire de ses pensées.

Une fois finit, et parfaitement restauré, il reposa son regard sur l’albinos. Ce dernier était toujours aussi droit. Il y a vraiment des choses qui ne changeaient pas. Et fort heureusement, car ses projets reposaient justement sur ces faits. Il manquerait plus que ces faits changent, quoiqu’à ce moment là de son projet, ça ne changeait pas grand-chose. Donc, étant restauré, il retourna à son bureau improvisé. Il aimait vraiment beaucoup ce lieu. Il y avait le silence, le calme et surtout aucune visite non voulue. Il faut dire que peu de gens n’osaient s’aventurer dans ce genre de lieu.

« - Les paramètres ? Ah oui ! La mission ! » Fit-il une fois reconnecté à la réalité.

Il avait complètement de côté « la mission » avec son projet. Mais maintenant qu’elle s’était rappelée à son bon souvenir, de nouvelles idées germaient dans son esprit en manque de sommeil.

« - Bien, donc je t’écoute ! Ton rapport ! Je l’écoute ! »

Non, non, Père n’était pas du tout changeant niveau humeur. Du rire satisfait, il venait de passer au dirigeant impatient. Vraiment, Jonathan Landford devrait peut-être ausculter Père, juste histoire de vérifier qu’il est bien dans sa tête. Bref, le directeur général attendait son rapport. Il ne cessait d’ailleurs de détailler l’albinos, le regardant sous toutes les coutures. Ne voyez pas d’idée cochonne, il cherchait juste un point faible, un endroit où son petit projet pouvait s’aventurer. C’est que Père avait de grand projet pour Khaos. Le cheval de Troie, vous connaissez… ?

Khaos ne bougea pas. Il attendit patiemment quatorze minutes, le temps nécessaire pour que Père se nourrisse, se rappelle de sa présence, et daigne lui répondre. Immobile, la tête incliné vers le sol, quelques mèches de cheveux blancs, si mats qu'il semblaient aspirer la lumière, lui balayait le front. Khaos ressemblait à une marionnette de porcelaine à taille humaine, dont on aurait coupé les fils. Sa respiration était si lente qu'elle était imperceptible.
Tandis que tout son corps était en suspens, une partie de son cerveau analysait furieusement les données sensorielles, recensant avec minuties chaque objet présent dans la pièce, le temps nécessaire pour aller jusqu'à la porte, l'état de santé de Père visiblement en manque de sommeil, son odeur acide, la composition de l'air trop riche en gaz carbonique et azote... Bref, les neurones bossaient dur ! La question de Père, réactiva certaines fonctions et l'albinos répondit d'une voix monocorde, exposant les premiers résultats de ses recherches :

- "A propos de la mission que m'a confié le Directeur, je n'ai pas encore découvert la ou les taupes. Cependant, voici des pistes. Jonhson échangeait de nombreux messages avec l'ancien responsable du service logistique – mort d'ailleurs dans des conditions accidentelle – Au vu des connections effectuées sur les mois précédant sa disparition et des informations demandées à la section, il me semble qu'il ait préparé son départ. Certaines relations entre les section de récupération et la logistique m'indiquent qu'il y a au moins une taupe chez nos informaticiens." Les deux services travaillaient main dans la main, cependant, les procédures de communication étaient réglementées. Et des accrocs aussi nombreux attestaient d'un sérieux problèmes. Khaos ne mentionna pas ses soupçons sur Koening, purement instinctifs, préférant ce limiter au fait.
- "De plus, je crois que les tests internes de piratage servent à couvrir des activités d'intrusion bien réelles. Je vous ai mailé tout les indices. Mon plan d'action pour cette mission est le suivant : continuer la surveillance des agents de la logistique, terminer de consulter les dossiers officieux des agents de récupération." Il comptait aussi se balader en ville et multiplier ses contacts "amicaux" avec les autres agents. Son intuition aiguisée l'aiderait à repérer des comportements suspects. Khaos marqua une pause, saisissant au vol les émotions satisfaites de Père.

- "A propos de la mission que vous m'avez confier hier, j'attends vos instructions." L'albinos ne remémora pas à Père qu'il se devait de passer encore beaucoup de temps dans le labo d'Aslan pour différents tests, de toutes façon il aurait accès aux résultats, exceptés ceux sur l'empathie qui, bizarrement, pour l'instant, n'étaient mentionnés nulle part, à part dans le crâne d'un certain blond. L'immobilité du tueur quand il énonça son rapport avait un caractère inquiétant. Il n'avait pas prononcé le mot Maître, suivant à la lettre les ordres donnés par son supérieur. Tout était sous contrôle, même la présence floue de Len, à coté de la porte, et le lien mental clos, mais non rompu, avec le lapin.

Père avait enfin reprit ses fonction de … « Père » ! Reprenant son sérieux et son rôle de dirigeant exécrable. Il parait qu’il était préférable ainsi, l’homme n’en était pas des plus persuadé, mais le sujet n’était pas là. Non, mais bal et bien l’albinos qu’il étudiait sous toutes les coutures l’écoutant présenter son rapport comme demandé quelques secondes avant. Père notait chaque point qui semblait avoir changé chez l’albinos. Il avait donc évolué ? Il songea qu’il avait deux mots à dire à Aslan à ce sujet. Mais cette nouvelle était dans la catégorie « bonne », même si père n’avait pas prévu cette mutation si rapide. Mais ce n’était pas bien grave, car fort heureusement ça ne touchait pas son petit projet.

Revenant à la réalité le brun tiqua sur deux ou trois points. Le réseau scientifique est corrompu ? L’ancien responsable logistique, truc muche, semblait avoir planifié son départ et ? … Ah oui ! Il y a quelque problème dans le service de récupération. Enfin le comprit comme cela. Il nota d’ailleurs mentalement les informations, avant de les retranscrire dans son ordinateur. Khaos était vraiment doué dans son travail. Une arme parfaite, dommage que « mère » lui ai donné un autre maître. Mais bon, c’est juste un petit aléa que père avait du mal à s’accommoder…

Ayant enfin terminé de noter ce qu’il avait noter, et analyser ce qu’il avait à analyser, il re-fixa Khaos avec satisfaction. Il avait fait du bon travail. Il lui aurait bien donné un sucre, s’il ne savait pas se retenir et faut avouer qu’il tenait quelque peu à sa vie, bien qu’il doutait que l’expérience s’en prenne à l’un de ses supérieurs. Mais bon, on n’est jamais assez prudent dans la vie, surtout avec une « créature » telle que Khaos. S’amuser d’accord, mais pas raccourcir sa vie. Père estimait qu’il n’avait pas tellement l’âge de chercher ce genre de problème. Donc pas de sucre, mais un regard qui voulait dire à peu prêt la même chose … Sans commentaire !

« - Bien ! » Fit-il en ouvrant le mail que venait de mentionner Khaos. « - Vos objectifs me conviennent ! Agissez comme bon vous semble, il me semble que vous assez grand pour savoir ce que vous avez à faire. »

Père avait totalement confiance en le sérieux de l’albinos. Un peu moins pour sa loyauté, mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, le beurre et l’argent du beurre. Le brun se plongea alors dans la lecture du mail, ignorant tout bonnement l’argenté. Rapport assez intéressant. Il devait mettre son nez un plus sérieusement dans le service logistique. Et entant que récupérateur en couverture, il allait enquêter sur ses collègues ! Ca lui rappellerait le bon vieux temps ! Il eut finit de lire et se mit à sourire. Il reposa ses prunelles noires sur l’« expérience » avant de prendre la parole…

« - Des instructions ? »

Il se mit à réfléchir. C’est qu’avec tout ça, il ne voyait vraiment pas de quoi voulait parler l’albinos. Il n’avait même pas souvenir d’avoir donné des instructions la veille. Mais ne le montrant pas, il reprit tout simplement la parole…

« - Bien, vous faites comme nous avons convenu au départ ! » Dit-il sans savoir des quoi il parlait.

Il passa alors la main dans sa poche et en sortit un mouchoir. La vraie raison était pour voir si un certain flacon était toujours là. Mais il fallait bien donner le change avec un observateur tel que Khaos en face de lui. Il s’épongea le front et remit le morceau de tissus plus très blanc là il venait d’en être sortit… De tout façon son front avait eut besoin d’être essuyer, perlant d’une sueur in-normale sur le front de Père. Puisque ce dernier n’avait normalement pas ce genre de problèmes. Puis, naturellement, il revint à Khaos.

« - Khaos approchez ! Je dois vérifier quelque chose sur vous concernant un rapport de Aslan ! »

Voilà, Père entrait enfin dans le vif du sujet. Mais à ce qu’il réussisse, là… Khaos était loin d’être un lapin docile !

La remarque de Père et ses émotions satisfaites à la fin de l'énoncé du rapport détendirent Khaos de quelques poupouillèmes. Mais, à la questions des instructions, la réponse sibylline du supérieur eut l'effet contraire et la méfiance du tueur remonta en flèche, ainsi que son incompréhension.
La veille après sa tentative raté pour retourner l'agent, Père lui avait ordonner de veiller sur le Maître. Khaos n'opérait jamais sans instructions clairement définies. La mission de recherche de la taupe était une exception, le Maître lui laissait une latitude peu commune.
Que voulait Père ? La tête toujours inclinée, Khaos ne perdait pas une miette des actions de l'homme, essayant de lire ses motivations et surtout de trouver des indices pour mener à bien son travail de protection.

La confusion de l'albinos connu un nouvel essor quand Père lui demanda de s'approcher pour l'examiner. Personne d'autre que les scientifiques du projet ne s'occupaient de lui. Mère lui avait interdit depuis toujours de se laisser toucher par des médecins ou de prendre des produits chimiques.
*Vérifier un rapport d'Aslan ? Mais qu'est qu'il raconte?!*
L'albinos décida de régler d'abord le problème en suspens de sa mission. Il ne bougea donc pas d'un poil, cependant, si Père s'approchait, il était prêt à appliquer son plan d'action, préparer avec minutie. La tension de la pièce devient palpable.

- "Père, vous m'avez demandez hier de veillez sur Keith et de l'empêcher de se nuire ou de nuire au Réseau. Je suis un tueur, une arme. Je ne peux pas opérer sans des paramètres précis." Khaos tuait des gens, il n'était ni un garde du corps, ni un bouclier. La seule façon de protéger le Maître qu'il concevait était d'éliminer les énemis. Il ne comprenait pas ce que son supérieur voulait, et cette situation stressait son organisme, déjà en manque de cadavre.

C’était la veille ? Tient Père était persuadé que cette affaire remontait à une semaine au moins ! Ola ! L’homme commença à s’inquiéter sur son état actuel. Car il était vraiment persuadé de ne pas avoir vu Khaos ou un certain lapin hier. Il en aurait mit sa main à couper. Donc, note à lui-même, penser à aller se coucher et dormir avant toute autre chose, une fois son projet enclenché une bonne fois pour toute. Mais pour le moment, il n’en était pas là, mais plus à albinos qui essayait de se dérober à son ordre. Evidemment, sinon ça aurait trop facile…

Père se doutait bien que Khaos n’allait pas venir à lui comme ça, devenant soudainement confiance. Il était fatigué, mais pas à ce point là. Mais après tout, qui ne tente rien, n’a rien. Il avait tenté, et se retrouvait avec un discours qui était dès plus… comment dire ?... ah oui ! Saoulant ! Mais bon, en bon garçon consciencieux qu’il était, il l’écouta jusqu’au bout. Il leva la main l’air de dire : « mais non ! Mais non ! Tu en es tout à fait capable ! Un tueur se doit d’être polivalant ! » Ou un truc de ce genre. Il se leva ensuite, et s’approcha sans s’approcher du tueur. Il ne devait surtout pas effrayer cette petite chose.

Il se dirigea donc vers la table où Naël, la veille, découvrait les joies de la séquestration. Il prit appuie sur elle et croisa les bras, ne quittant pas des yeux Khaos. Il ne voyait rien de ses réactions, l’expérience était trop bien programmée pour cela. Mais père connaissait ses faiblesses et avait bien l’intention de toutes les utiliser jusqu’à une fonctionne et que l’expérience, le projet débute. Il n’était pas pressé, il avait toute la durée de l’entretien pour agir. Et rien ne pouvait le stopper dans sa volonté. Non ! Il était vraiment trop déterminé pour cela…

« - Je n’ai pas de « paramètre » précis à vous donner. Vous n’êtes pas habilité à acquérir ses informations pour le moment, je ne vous fais pas assez confiance pour cela ! » A croire qu’il inversait les rôle là… « - Vous savez ce que vous deviez savoir ! Surveiller sur Keith et veiller sur lui… C’est tout ce que vous avez à faire !! »

*Et l’infecter aussi, mais cela, vous ne le saurez, mais bien trop tard !*

Cette pensée fort heureusement ne se vit pas. Car il était sûr que là, Khaos laissait Père sur place ou il le tuait. C’était au choix et surtout selon la programmation actuelle de ce dernier…

« - Vous voilà donc renseigné ! Alors maintenant approchez ! Je n’aimerais pas à me répéter ! Je ne compte pas vous faire du mal ! Je dois juste vérifier une chose… Et ensuite, je vous laisserais tranquille ! Le reste, Aslan pourra me le fournir ! »

Mais où Père allait chercher ses idées… Ca c’était une bonne question ! Mais il semblait vraiment sûr de lui là !!

[ Dsl pour le poste ^^; mais voilà ce qui arrive quand j’écoute du Tsubsa Reservoir Chronicle à 04h000 du mat’ ^^; …]

Khaos leva ses yeux rubis vers son supérieur, à la cherche d'une réponse. Son cerveau essayait en vain de comprendre de quels éléments il disposait déjà pour mener à bien sa mission. Il se heurtait à la même constatation : absence d'instructions.
Surveiller Keith pouvait impliquer un travail d'espion. Il n'était pas espion. Une arme n'espionne pas son Maître. Protéger pouvait impliquer un travail de garde du corps. Le Maître n'aimait pas avoir quelques dans les pattes. Khaos était une arme et non un bouclier. Il n'arrivait pas à comprendre.
Rien n'était cohérent dans le discours de Père. Pourquoi parler-t-il de confiance ? Il lui donnait un travail sans lui fournir les paramètres nécessaire à son accomplissement. Et son énervement inquiétait de plus en plus Khaos, toujours hésitant à s'approcher.

Le tueur n'était pas certain que l'homme agisse pour le bien du Maître et la situation commençait à le stresser, il pouvait entendre les battements trop rapide du coeur du supérieur, percevoir les palpitations de ses artères, la différence de densité dans ses poumons à chaque respiration. L'odeur du sang sous la peau. Si rouge. Si attrayant. Sa décision était prise, au moindre geste suspect, il réagirait. L'aura de l'albinos se gomma et il fit quelques pas en direction de l'homme, adossé à la table de soin, dans le fond de la pièce.

- "Père, sans instruction précise, je ne suis pas à même d'effectuer ma mission." Sa voix semblait étrangement vide, comme si la vie même refluait du corps de l'albinos.
- "Mère m'a interdit de me laisser examiner. Il est possible que des mécanismes de protection me soient implanté." Khaos maîtrisait sa tension mais si Père essayait de lui faire quelques choses de bizarre, son organisme réagirait par instinct et l'albinos craignait le déclenchement de mode de sauvegarde particulièrement efficace et sauvage. Il ne savait pas quelle était l'étendue des connaissances de Père à son sujet, mais s'il devenait berserk suite à une erreur de manipulation, au moins, il l'aurait prévenu.

Père eut comment dire… une réaction positive quand Khaos vint un peu vers lui. C’était déjà cela, même si ce dernier partait de nouveau dans un discours. Il n’y avait pas un bouton pour le mode silencieux ? Non car ça aurait très utile en ce moment. Il faudra qu’il demande à Aslan s’il n’y avait pas le moyen d’intégrer ce genre de chose dans ce projet. Et voilà, Père repartait dans des trucs science-fiction sans s’en rendre compte. Il était vraiment temps qu’il aille dormir sous peine de finir en camisole de force et entre quatre murs capitonnés. Bien que cela arrangerait pas mal de monde, plus de Père, plus de projets fou, et enfin peu de paix. Mais le dirigeant n’était pas encore arrivé là, même si ces derniers temps il était vraiment prêt de la limite. Mais ne dit-on pas que la folie guette le génie…

Bref, toujours est-il qu’il n’écouta pas un traite mot de Khaos. Ce dernier parlait dans le vide. Mais père savait bien ce qu’il pouvait lui dire : « il me faut des instructions pour ma mission soit effectuée ! Je ne dois pas me laisser examiner par personne d’autre que Aslan ou Mère… » Quoi, les choses habituelles. L’albinos était de plus en plus prévisible ou alors c’était Père qui le comprenait mieux ? Toujours est-il que Père soupira et prit de nouveau la parole. Bon, il devait trouver un ordre de mission. Mais quoi ? Lui ce qu’il voulait c’était qu’il approche Keith, le reste n’ayant plus d’importance. Enfin dès que le produit aura été inoculé à Khaos.

« - Bon… je veux que tu protèges Keith de ses contacts. Certains voudront le détourner du droit chemin avec des idées plus que tentantes. Ta mission consiste donc à veiller sur lui ! Est-ce clair ??? »

Bon, il avait eut ses précisions il approchait maintenant. C’est qu’il avait un produit à lui faire prendre. Et le côté berserk de Khaos n’était pas dans le savoir de Père. A croire que ce dossier avait été oublié d’être transmit. Mais le produit de toute façon serait en sommeil, la cible n’étant pas l’albinos mais son maître. Khaos bne sera que le porteur. Donc, pas de risque, enfin normalement. Mais vu que le produit n’a pas encore testé pour le moment, on ne sait jamais. Père n’est pas à l’abri d’une erreur, surtout quand on sait qu’il a travaillé à distance avec son laboratoire pour faire ce « virus ».

« - Comment veux-tu que je t’examine à cette distance ! Approche toi plus ! Et Mère ne verra pas d’inconvénient à ce que je t’ausculte, puis qu’elle travaille pour moi ! »

Bon maintenant que les rangs avaient été redéfinis, Khaos allait venir ?

Père pouvait le toucher car il était le supérieur de Mère. Il s'agissait de l'osculter et non de faire des tests qui nuirait à son fonctionnement. Cette solution convenait à la logique de l'albinos qui se déshabilla donc en quelques secondes, retira les trois étuits abritant des lames aiguisées et se présenta, dans le plus simple appareil, sous le regard médusé de Père.
La blancheur de la peau imberbe de l'albinos donnait à son corps un aura irréelle sous la lumière blafarde des néons. Sa respiration lente soulevait sa cage thoracique, seul mouvement qui attestait de la vie. Ses yeux immobiles sur le visage de son supérieur ne cillait pas, n'exprimait rien, ni froide, ni arrogant, juste le vide, comme deux billes de verre lisse au reflets sanglants.

Le calme apparent n'était qu'un leurre. Khaos réfléchissait toujours aux paroles de Père concernant la mission. Il ne comprenait pas. Le Maître ne l'avait jamais mis dans une telle position, il fouillait dans sa mémoire pour trouver l'attitude adéquate. Ce n'était pas clair ! Pas du tout. Mais il restait concentré et le mode mission lui favorisait la tache, le coupant de toutes les émotions parasites, les repoussants pour une analyse ultérieure.

Au moment où Père s'apprêtait à le toucher, il pris la parole, et l'homme esquissa un mouvement de recul, trahissant son malaise.
- "J'ai besoin de savoir qui sont les contacts que je dois éloigner du Maître." L'opération semblait dans ses cordes, avec les identités des personnes, il se chargerait qu'elles n'interviennent plus jamais dans la vie de son Maître. "Veuillez définir "le droit chemin", je ne comprend pas. Pour répondre à votre question, vos propos ne sont pas clairs." Tant pis s'il énervait Père, la mission passait avant la bonne humeur de l'homme. Et il se devait de prévenir du manque d'éléments, nuisible à son travail.

Euréka ! Il avait trouvé la bonne argumentation ! Khaos acceptait enfin de le laisser l’ausculter. Miracle ! C’est qu’il allait commencer à douter là père ! Khaos était pire qu’une tête de mule. Ce n’était pas croyable. Quoi que père était vraiment mal placé pour parlé car ni côté borné, il tenait aussi un record. Mais bon, comme on dit, fait comme je dis mais pas comme je fais. Père était la caricature type de cette expression. Mais bon, passons, et revenons l’albinos qui retirait enfin son haut et le reste par la même occasion. Père en jubilait intérieurement d’ailleurs, même s’il maîtrisait ses émotions, et ne tint vraiment pas compte du fait que le garçon soit nu…

Il s’approcha de l’expérience ravie de son sujet, enfin du sujet de mère, donc son sujet par juxtaposition… Le projet allait pouvoir enfin débuté, le début de son plan plus que tordu, il fallait bien l’avoué, car trouvé une idée pareille juste pour pouvoir contaminer Keith avec un virus en utilisant un transporteur, il fallait vraiment y penser. Il s’approchait donc, visualisant l’avenir avec une certainement satisfaction, car un tueur un peu bruyant prit la parole, ce qui le fit reculer.

Là, si nous étions dans un animé, le pauvre homme aurait la bouche grande ouverte jusqu’au sol. Bref, la stupéfaction était grande. Il secoua la tête pour retourner en mode père ! Foutu Albinos, lui et son esprit d’analyse. Il leur en foutrait… Bon rester calme et reprenons. Prendre fiole, jouer avec la petite seringue, introduire le liquide et voilà, prêt… Ensuite, approcher la chose … euh Khaos. La chose était facile, il prit donc la parole, et s’approcha de l’albinos. Il voulait des précisions ? Il allait lui en donner, avec un produit en prime. Voyez comme père est généreux…

« - Je t’enverrais la liste des personnes en question ! Je n’ai pas tous les noms sous la main ! » Il se stoppa là dans sa progression, il ne voulait pas attiser la méfiance de Khaos qui était déjà beaucoup trop élevée à son goût. « - Le droit chemin est la voie que tu dois suivre, le bon chemin, pas celui qui conduit aux ennuis. Je veux préserver mon fils de ses chemins ! »

Une fois finit, il sortit de sa poche la fameuse seringue. Vu l’étendu de la méfiance de Khaos, Père se ravisa, il était fou mais pas suicidaire. Il n’arrivera jamais à approcher l’albinos de cette façon. Il devait trouver autre chose. La franchise, enfin façon de parler, fut la solution trouvée. Enfin quand on dit franchise, on parle du fait qu’il va lui faire une injection, car pour la raison, c’est tout autre chose. Père n’était pas complètement fou, il pouvait encore raisonner. Alors il sortit la seringue et la montra. Puis, il prit la parole, tout simplement.

« - Je vais t’injecter cela en toi, mais avant que tu ne répliques, écoutes-moi ! Ceci est une bactérie non contagieuse, et qui ne t’empoisonnera pas non plus. En fait, je veux étudier le fonctionnement de ton corps et voir en combien de temps ton organisme détruira la bactérie ! »

Il fixa attendant ses réactions avant de continuer…

« - Donc, tends moi ton bras ! »

C’était là où tout se jouait ! Père restait calme, même si son esprit était aux aguets…

[ Voilà ^^; en espérant que le post soit bon T_T ]

*Le droit chemin est la voie que tu dois suivre, le bon chemin, pas celui qui conduit aux ennuis.*
Khaos songea aux enseignements de son maître en art martiaux. Il aurait bien ri devant de pareilles inepties. Père était vraiment malade pour tenir de tels propos enfantins. Enfin, il obtenait quand même une liste de personnes à vérifier. Ce serait toujours un point de départ.

Père s'approcha, visiblement heureux de la situation, qu'il trouvait presque jouissive. Khaos maintenait fermement ses barrières, décidé à analyser ultérieurement ce comportement erratique, quand il serait éloigné du bonhomme, trop instable à son goût.
Il continuait d'observer ses gestes, trop saccadés, trop impatients. Son regard suivait les mains nerveuses. Une injection ? L'examen commencerait donc par une piqûre.

L'albinos hocha la tête aux explications. Père ne mentait pas quand il disait que le produit ne l'affecterait pas. Cependant, il n'avait aucune confiance dans ses talents d'infirmier. Khaos avait les veines dures et il ne voulait pas que le produit se retrouve n'importe où dans son organisme ou que Père endommage un nerf. Il se devait d'être fonctionnel pour protéger le Maître. L'albinos opta donc pour une solution rapide et sure :
- "Vous permettez?"
Il saisit la seringue avant que Père n'ait eu le temps de réagir et s'injecta en intra-veineuse le produit. Il ferma les yeux. Il ne se passa rien. Bizarre. Logiquement son organisme réagissait rapidement. Père avait certainement prévue une batterie de test pour suivre l'évolution de sa chimie. L'albinos ne broncha pas, attendant que son supérieur lui donne d'autres indications.
Il espérait juste avoir le temps de passer voir Aslan. Il lui avait promis de venir hier. Lui faire faut-bon signifier non seulement une engueulade mais aussi des heures de réflexions taquines sur le lapin...