Simple diner

La réaction enjouée de David avait quelque chose de rafraîchissant, sauf que Nathaniel n'était pas dupes. Le commentaire sur son sourire ravira sa gêne et ses doutes. Non, il ne pouvait pas, ne devait pas faire confiance au jeune homme. Et puis, de nouveau, le passage au tutoiement familier n'aidait pas vraiment le rouquin à se détendre. L'attitude du récupérateur "en terrain conquis" était la preuve tangible qu'il ne se pliait aux demandes que pour mieux parvenir à ses fins. Tant que ses motivations sur l'intérêt soudain qu'il portait au botaniste restaient floues, ce dernier serait sur ce garde.

De toutes les façons, un mec qui complimente un autre sur le charme de son sourire doit être de la jaquette! Nathaniel avait déjà donné sur ce plan. Être la cible d'un homo... Pourquoi retombait-il toujours dans les mêmes galères? De nouveau le regard bleu de Fish et son visage fin se superposa à celui de David. Nathaniel abandonna cette réalité, assailli sous les souvenirs de son ancien co-détenu, tortionnaire et amant. Il suspendit ses mouvements, sa cuillère de fromage blanc restant à quelques centimètres de ses lèvres. Parfois, il s'interrogé sur les sentiments de Fish, même s'il ne lui avait jamais confié, le blond l'aimait. Problablement. Perdu dans ses pensées, il rata sa bouche et étala le désert sur la commissure des lèvres.
Il réalisa aussi avec un temps de retard que le voleur venait de se repentir pour son forfait. Ce n'était pas ses paroles qui avait causée le désarrois du rouquin, cependant son attitude le laisser croire. Nathaniel lâcha un soupir, et s'essuya le visage, ignorant définitivement le reste de son fromage blanc. Il opina de la tête et, d'une voix trahissant sa fatigue, il répondit :
- "Je suis surpris que vous me présentiez vos excuses." Il ne s'y attendait pas, il pensait même que pour David, l'incident était clos. Après une pause de quelques secondes, il fixa de nouveau son regard dans celui de son interlocuteur et ajouta, toujours aussi calme : "Je les accepte."

Mais Nathaniel avait la mémoire longue, très longue. Il ne s'agissait pas de rancune, plutôt d'une méfiance extrême surtout dans des conditions instables. Il ne pardonnerait pas l'action du récupérateur de sitôt, même s'il ne la mentionnerait plus. Le mal était fait. En plus, le rouquin se sentait bizarre face au récupérateur qui connaissait maintenant ses cicatrices et ces petites manies. Il était même entré dans son bureau et l'avait vu dans un moment de faiblesse intense. Cette intimité que Nathaniel protégait farouchement, David l'avait déjà découverte. Bien sûr, c'était improbable que le récupérateur ne réalise la porté de ses actions et le trouble qu'elles avaient semé dans la vie du botaniste.
Mal à l'aise, la cuillère recommença à patouiller dans le pauvre fromage blanc qui n'avait rien demandé. Il entreprit méticuleusement de séparer le miel qu'il mit dans un coin. Pour finir, il trempa dedans l'extrémiste de son index et suça son doigt. Nathaniel avait de nouveau complètement décroché de la réalité, perdu entre des images d'un camayeux de bleues d'une intensité variées. Il songea qu'il n'avait pas vu l'océan une seule fois depuis son arrivée. Parfois, par grand vent, il sentait l'air iodé. Il aurait aimé voir la mer, à la tombé de la nuit, quand la ligne d'horizon s'estompe et que le paysage se noie dans les ténèbres.
Un bruit, une parole. Le rouquin sursauta. Finalement, comme un enfant prit en flagrant délit, il abandonna cuillère, fromage et miel, et lâcha d'une voix un peu rêveuse : "Désolée, qu'avez-vous dis? J'avais la tête ailleurs..."

« Terrain conquit » ? David était très loin de songer qu’il était dans un tel terrain. Il avait plus l’impression d’être dans une éprouvette, étant analysé, étudié à chacun de ses gestes, à chacune de ses réactions, à chacun de ses mots. Bon, bien sûr, il n’était pas prisonnier, il pouvait partir si cela le gênait. Mais il ne le désirait pas. Le rouquin devant lui avait réussit à l’intrigué au-delà de la chasse, au-delà de le séduire pour le possédé et sur le coup, le déposséder et ainsi le rajouter à un tableau très loin d’être vide. Pour quiconque le connaissait cela se révélait quelque chose de peu banal ! Un certain Maxwell en serait tombé de son siège en le voyant… Mais l’espion était ainsi, agissant avec naturel, restant dans les scènes qui lui plaisent, borné et simple. Comme son tutoiement le démontrait…

Ce fut donc avec naturel qu’il assistait à cette scène pourtant loin d’être évidente. Il avait oublié que la vie était loin d’être un jeu. Nathaniel était entrain de lui rappeler avec férocité. Depuis quand était-il le petit chaperon rouge face au loup dans ses entretiens, ses rendez-vous ? Jamais ! Ca n’allait donc pas commencer maintenant. Mue d’une volonté plus que caractéristique à sa façon d’être, il garda son sourire, annonçant quelques volontés pour ne pas dire vérités qui jetèrent, n’étant pourtant vraiment pas le but premier, un froid plus que glacial. Bon au moins, il savait que compliment rimait avec porte claquée au nez et ordonnance de ne plus l’approcher à une distance de dix mètres. Cela étant bien noté dans sa petite tête, il soupira intérieurement, constatant la fin de son repas, pour se perdre à l’extérieur dans un espace boisé familier et inconnu à la fois…

Cette perdition lui rappela a première rencontre, une chasse tout ce qu’il y a d’habituelle, sauf que la proie n’avait absolument rien d’habituelle. Sauvage, téméraire mais craintive en même temps, elle mordait quand le danger était trop présent. Un trait de caractère qui avait immédiatement plut à David, attiré aussi, même si cela, jamais il ne le dirait. Il se souvint alors du pilulier, de la colère, de la défense du prix de beauté. Il souvint que cela causa beaucoup de complication, lui qui avait juste voulut l’attirer dans ses filets. Et il se souvint aussi qu’avec tout cela, il ne s’était pas excusé pour ce vol, qui finalement, ne l’était pas vraiment, puisqu’il lui aurait rendu après avoir obtenu l’objet de ses désirs, en l’occurrence le rouquin au caractère pas calme qu’il y parait… Alors, il s’excusa, et là, oh miracle, il obtint une réaction, et même une acceptation… Jamais David n’aurait pensé obtenir cela si rapidement…

Bon, il n’avait pas dit : je vous pardonne. Et quelque chose lui disait que pardon n’était pas dans le caractère du prix de beauté. Plus rancune et détermination était façon d’être de ce dernier. Mais ce n’était pas important, qu’il accepte ses excuses, avec ce minois qui donnerait envi de rompre ses précédents mots et s’en prendre au fessier. Enfin bon, étant beaucoup de choses mais pas vraiment quelqu’un qui ne tient pas sa parole, il se retint. Ce qu’il ne faut pas faire parfois pour… pour… pour quoi au juste ? Ce n’était pas pour le mettre dans son lit, bien que cela ne le gênerait pas ! Ce n’était pas ou plus non plus pour le chasser ! Amitié ? Relation humaine simple et sans trop de possession ? Etait-ce vraiment de son genre ? Il avait comme un doute tout d’un coup, bien que cela semblait être justement ce qu’il se passait…

Un soupire passa, une compréhension s’échappa et des mots affluèrent… Tout ce qu’il a de banal pour une discussion entre deux adultes mue d’intelligence… Enfin, c’est ce qu’il parait tout du moins. Davis n’en mettrait pas sa main à coupé sur ce coup…

« - Comme quoi, je ne suis pas si irrécupérable que cela. Je peux donc être humain et respectueux. »

Humour pas très convaincant, ne le convaincant pas lui-même, mais réflexe qu’il entretenait pour sa propre sécurité. La vie d’espion n’a rien de sécuritaire donc, son comportement est tout à fait naturel. Attirer l’intention, sans vraiment le faire. Un clown qui donc n’est pas dangereux mais qui cache son vrai visage. Visage que nul ne connaît, visage qu’il garde pour lui-même, l’ayant presque oublié tellement sa vie n’était que faux semblants et masque illusoire. Il lâcha un soupire pour reprendre la parole et se rendre compte, non, plutôt pour qu’on lui fasse remarquer, qu’il venait tout simplement parler dans le vide. Echec, et il était à deux doigts d’être Mat. Mais très loin d’être quelqu’un de défaitiste, il repartit à la charge, avec le sourire et son regard cristallin comme arme, répétant avec calme les mots déjà dits…

« - Pas grave ! Tu ne dois pas être dans la meilleure des formes. » Fit-il tout ce qu’il y a de sincère avant de revenir au sujet. « - Je te disais donc pourquoi cette affection pour les plantes ? C’est certes quelque chose de beau, d’agréable, mais bon, c’est des plantes… »

Ce n’était sans méchanceté, mais David était très loin de ce genre de chose. Le côté matériel, par la nature même de sa vie, n’était pas quelque chose qu’il comprenait facilement. S’accrocher à un objet comme le pilulier ou des plantes, n’était pas vraiment des éléments qui paraissait utiles à ses yeux. Mais plus des faiblesses. Cela lui fit pensé qu’il ne savait toujours rien sur l’histoire d’une telle adoration pour ce dit pilulier et que donc, il ne savait rien sur le prix de beauté. Il allait faire des recherches, profondes, minutieuses, pour tout connaître sur ce roux de plus en plus énigmatique à ses yeux. Et il savait par où commencer… Loin de montrer cette idée, il patienta pour connaître déjà la réponse à sa question… Et ce, avec impatience…

Le jeune scientifique focalisait de nouveau son attention sur son collègue. Ce dernier semblait motiver pour discuter malgré le caractère peu loquace de Nathaniel. Il serait tout de même inconvenant de lui faire répéter une troisième fois ses propos. Le rouquin pencha la tête, son visage n'exprimant rien d'autre que cet intérêt poli, trop lisse pour dévoiler ses pensées et suffisamment intense pour prouver sa bonne volonté à continuer la conversation. Le récupérateur avait vu juste sur son état de santé qui laissait à désirer. La suite interloqua le rouquin.
Affection ? Ce n'était pas ce qu'il ressentait pour les plantes. Bien sur, il avait quelques petits protégées mais il n'était pas du genre sentimental. Affection ? Décidément, non le terme n'était pas adapté. Le botaniste s'interrogea sur les éléments, qui dans son comportement, avaient pu induire David à penser de la sorte. Après un silence conséquent, il répondit :
- "C'est mon boulot, c'est tout."

Nathaniel s'était rapidement tournée vers la botanique tout simplement parce qu'il s'agissait d'une science où les expérimentations demandaient peu de matériel. Très jeune, il avait pris goût aux études et le jardinage lui permettait d'allier jeux avec Thomas et apprentissage. L'esprit vif de l'enfant avait aussi saisit les possibilités d'interdisciplinarité avec la chimie et la biologie. Un temps, il s'était aussi intéresser à l'entomologie mais sa mère avait mis un frein rapide à ses élevages de larves. Après quelques instant, il ajouta, comme preuve de sa bonne volonté à communiqué :
- "J'apprécie la botanique car c'est une science très complète et puis j'aime bien expérimenter. Le Réseau me donne plus que moyen que dans un labo traditionnel." Nathaniel ne souhaitait pas entrer dans le détail des raisons qui le pousser à aimer la botanique. Il discutait rarement de ce sujet avec d'autres scientifiques, alors en parler avec quelqu'un d'extérieur lui semblait vain et stérile. En plus le dédain affiché de David sur le règne végétal ne le motivait pas à poursuivre.

Le rouquin s'intéressa à son reste de miel avec envie, mais cette fois, soucieux du regard perçant de son interlocuteur, il s'aida de la cuillère. Il dégusta avec délice le liquide sirupeux. Laissant de coté le fromage blanc, il rangea ses couverts et s'essuya les lèvres. Le local se remplissait trop au goût du jeune homme et il commençait à sentir que la présence des autres agents le stresser. Sans être agoraphobe, certains lieux ravivaient des souvenirs désagréable. Un réfectoire bruyant était l'un deux, d'ailleurs il venait y manger que très rarement. Nathaniel recommença à triturer ses mitaines et bientôt le besoin d'un clope se nicha dans son estomac, lancinent.

C’est son boulot, c’est tout ? David eut du mal à croire ces simples mots. Si ce n’était qu’un boulot, comme le prix de beauté aimait à le dire, pourquoi logé à côté de la serre, pour ne pas dire dans la serre ? Il aurait put très bien put demander un appartement à l’étage scientifique, pour s’il le désire, quitter son lieu de travail comme le disait si bien Nathaniel. L’espion songea que le rouquin le prenait ou laissait ou peut-être les deux pour un idiot. Il ne fallait pas être sortit de Saint Cyr (Ortho ^^, ?) pour savoir additionner des pensées logiques et ainsi se faire une idée, un brouillon d’idée pour ce qui concerne le prix de beauté et ainsi deviner ce qu’il aime ou pas. Chose qui n’était pas si simple quand on avait une huître en face de vous qui se fermait à la moindre tentative d’approche… Donc tout un défie pour David Harper…

Il pouvait donc déjà dire qu’il détestait qu’on touche à son pilulier. Ce dernier devait avoir un rapport avec son passé, passé qu’il comptait bien élucider. Qu’il aimait les fleurs, celles qui avaient une forces senteurs, comme l’orchidées ou la rose… mais il n’était certain de cela. Nathaniel n’était pas à l’aise dans la population, comme le témoignait ce jeu avec le dessert lors que de plus en plus monde pénétraient dans le restaurant. En bref, le prix de beauté était quelqu’un de fermé, toujours sur la défensif, un brin fou, ce qui lui donne encore plus d’intérêts aux yeux de David, et surtout fragile malgré les apparences qu’il essaie de donner. Enfin plus le brun jouait les Sherlock Holmes, plus il était intrigué, et plus il avait envi de fouiller le passer de ce dernier et ainsi découvrir le cadavre qui se cachaient dans le placard du rouquin…

Satisfait de cette idée, et estimant qu’il était temps pour lui de prendre la parole, le prix d beauté ayant depuis un certain finit de s’expliqué sur sa passion des plantes, il se mit à sourire, tout en prenant, comme à son habitude, la parole. Bien sûr, il ne comptait pas jouer les gentleman draguer jouant les férues de plante pour atteindre son vis-à-vis. Non, il avait depuis longtemps passé ce capte. Un autre facette de David Harper. Encore un masque cachant sa véritable façon d’être. Ou bien était-ce le vrai David Harper ? Qui pourrait le dire ? Qui serrait dire qui est le vrai David Harper ? Même son mentor ne le connaissait pas vraiment. Décidément, à cette table, il n’y avait pas qu’une seule personne qui se cachait derrière des mimiques… mais cela, seul David le savait…

« - Je comprends… enfin, pas vraiment, je dois dire que je suis un peu trop terre à terre pour ce genre de vision. Mais si tu aimes, c’est que cela ne doit pas être si terre à terre que cela. Et puis, après tout, sans ses plantes, nous aurions du mal à respirer ! Je leur dois bien un peu de respect ! N’est-ce pas ? »

David s’entendant avec un temps de retard se passa mentalement la main sur le visage. D’où il avait sourit des débilité pareil. Soupirant, toujours intérieurement, voyant bien que Nathaniel était aussi à l’aise qu’un condamné à mort sur la chaise électrique, il se leva, et attrapa son plateau. Il serait bien rester là, à discuter un peu plus. Mais vu qu’il avait déjà les deux pies dan le plat et qu’il ne tombait pas spécialement à tomber. Sans compter le fait que le prix de beauté allait faire une crise s’il était encore obligé de rester. Il opta pour la solution : enquête discrète avant reprise de contacte pour… Pour il ne savait pas trop quoi au juste. Le rouquin lui plaisait, il n’y avait aucun doute à cela. Mais étrangement, il avait perdu l’objectif de le faire sien. Il était juste curieux de découvrir ce qui se cachait derrière ce masque d’effroi. Un mystère à part entière…

« - Bon, je t’ai prit assez de temps comme cela, et j’ai du travail qui m’attend. Donc je te dis à une prochaine fois. En espérant que tu ne me fuis pas ! »

Une conclusion humoristique, alors qu’il partait, après un bref clin d’œil vers la poubelle pour vider les déchets de son plateau, avant de déposer le dit plateau là où il devait le mettre, après le repas terminé. Il jeta alors un dernier coup d’œil à son prix de beauté, lui offrant un sourire avant de disparaître derrière la porte battante et ainsi retourner à ses occupations d’espionnages… Dès le soir même, il était sûr qu’il commencerait son enquête sur ce rouquin qui n’était vraiment pas comme les autres… ce fut avec cette idée en tête, et le sourire, qu’il se dirigea vers son lieu de mission…

[Plus là et est… *bonne question*]

*Et puis, après tout, sans les plantes, nous aurions du mal à respirer !*
Nathaniel aurait souhaité réagir face à l'intérêt de David. En temps normal, entendre de pareil lieu commun, du même acabit que l'Amazonie est le poumon vert de la planète, hérissait le poil du botaniste; il s'empressait alors de donner des explications, certes simplifiées mais néanmoins justes sur les principes de la photosynthèses. Les plantes aussi respiraient et consommaient de l'oxygène. Par contre, leur capacité à fixer les polluants fascinait le rouquin. Pourtant, il ne répliqua pas immédiatement, sa passion pour la science était émoussée par son stress grandissant.

Il n'eut d'ailleurs pas l'occasion de se ressaisir que déjà David se levait et, sur une boutade, prit congés, l'abandonnant à ses incertitudes et à son plateau vide. Le départ du récupérateur le surprit tant qu'il bredouilla un "bonne soirée". Dire qu'il venait de se convaincre qu'il pourrait lui proposer d'aller prendre un café... Tout ses efforts furent réduit à néant et, en regardant la silhouette souple s'éloignait, Nathaniel se trouva stupide.
Mais c'était plutôt logique. David était plein de vie, dynamique et, s'il travaillait pour le service de récupération, sa vie devait être trépidante. Pourquoi Harper s'encombrerait d'une personne aussi fade et fastidieuse que lui?

Nathaniel le savait, il était quelqu'un de terriblement ennuyeux. Seul son travail l'intéressé. Et, même dans le domaine professionnel, il était incapable de se lier avec ses collèges. Ses rapports se limitaient à une politesse distante et hypocrite, dire bonjours à des gens qui ne l'appréciaient pas, qu'il n'appréciait pas. Quelle triste mascarade. Quand il bossait encore au labo, sa réputation de génie hautain et pédant le précédait toujours. Il devait se résoudre à l'évidence : il n'était pas sociable et sa compagnie ne serait jamais agréable.
Nathaniel lâcha un soupir. Il se retrouvait tout seul comme un crétin, assis à cette grande table, le bruit des discussions animées emplissait peu à peu le réfectoire, accentuant l'impression de vide lancinant qui lui broyait l'estomac. Une chose était certaine, il ne reverrait pas David de sitôt. Le jeune homme l'éviterait probablement avec soin. Le rouquin attrapa son plateau et quitta le restaurant d'un pas décidé.

Rien ni personne ne l'attendait, à part ses compagnes silencieuses du règne végétal. Il aurait aimé voir l'océan, sentir les embruns humides sur son visage, le vent mordant sur sa peau. Voir un horizon lointain. Quelques instants, oublier sa solitude et son caractère impossible, n'être qu'un être vivant sans consciente face à l'immensité salée. Ne plus supporter la solitude et le poids de la vie qu'il avait arraché. Sortir lui était interdit. Alors, il regagna la serre, marchant le dos bien droit dans les couloirs désertés.