arrivé...fracassante ( no coment^^ )

Julian était toujours à son triage de médicaments et son rangement. Pour lui, le fou en puissance et complètement suicidaire était retourné à ses appartements sans demander plus. Julian ne s’en était pas plus soucié que cela. Il avait fait ce qu’il avait put. Pas sa faute, il n’était qu’un assistant. Rien que son rang indiquait ses compétences. Et puis entre kiné et jouer les médecins avec un patient qui à le corps qui ressemble à une vraie pharmacie, il y avait une grande différence. Bref, il rangeait et il avait hâte de finir…

Il entendit alors la porte s’ouvrir. A croire qu’il était maudit. Il soupira et sortie à contre cœur de l’arrière pièce. On ne peut jamais avoir la paix quand on a des choses à faire. Par contre, quand on s’ennuie, personne ne vient. Vraiment, tout pour embêter le monde. Il passa la main dans ses cheveux et poussa à son tour la porte. Imaginez sa surprise quand il vit Scysios accompagné du dit patient complètement névrosé. Etrangement Ca ne l’enchantait pas. En plus, ça l’ennuyait que Scysios l’ait vu dans cet état. Il allait penser quoi de lui ? Il soupira… Il verrait bien…

« - Scysios ? je croyais que tu venais plus tard ? »

Il fixa le patient…

« - vous revoilà ! Ce n’était pas vraiment utile de partir derrière mon dos si c’est pour revenir après… »

Comment ça c’était pas poli ? Ouai, bon, mais c’était Julian. Il se moquait bien de ce genre de détail. Il avait quelque chose à dire et il le faisait… point barre.

La deuxième chose que remarqua Scysios, après la magnifique flaque de sang dans un coin de la salle, ce fut le vide.
C'était fou comme l'absence d'une personne pouvait aussi rapidement vous sauter aux yeux. Mais Julian devait certainement être dans l'arrière salle...
Ses yeux se posèrent alors sur la poignet de la porte, puis dérivèrent de quelques centimètre vers le bas, au niveau d'une table, sur laquelle était posée un dossier.
Un rapide coup d'œil à l'intérieur l’informa que oui, c’était bien le dossier de l’homme derrière lui, ou du moins la photo à l'intérieur était bien la bonne.
C’était sans doute Julian qui l’avait consulté et l'avait laissé là...
Il releva les yeux, en entendant la porte s’ouvrir.

Le sourire de Scysios devint tout d'un coup lumineux.
Et il se retint, de toute sa force mentale, d’aller vers son amant pour l’embrasser.
Pas en présence d’un agent du réseau.
Ca ne faisait pas professionnel.

"Je n’avais rien d’autre à faire," répondit-il à Julian sans se débarrasser de son sourire.

Et il nota, très précisément, la phrase de son assistant destinée à Nathaniel.
Normalement, la première chose qu'aurait fait l'infirmier aurait été d'engueuler joyeusement cet inconscient qui quittait l'infirmerie sans la permission du médecin.
Mais vu la tête que faisait ce dit inconscient, et l'état dans lequel il l'avait trouvé, il n'était pas sûr que se soit le bon moment.
Plus tard.
Il se retourna vers le scientifique, le fixa avec un air entre l'amusement et le reproche, et fit comme si l'homme face à lui n'était pas plein de cicatrice, de brûlure, de piercing, de tatouage, et d'un joli bandage tout neuf.
Plus tard aussi.

"Alors comme ça vous filez en douce ?"

Ses yeux se reposèrent aussitôt sur le dossier.

"Dites moi, il est composé de quoi exactement votre traitement ? Parce peut-être qu'il n'est pas à jour, depuis le temps..."

Nathaniel regardait le sol. Il ne répliqua pas ni à la remarque du brun ni à celle de son patron, fatigué d'entendre toujours les mêmes réflexions. Pourquoi le personnel médical souffrait de se manque de tact flagrant ? Le jeune homme ne voulait ni affronter les regards surpris ou dégoûtait que son apparence inspirait.
Son corps portait les stigmates du malaise profond de son âme, de son décalage avec le monde.
Nathaniel pensait avoir atterrit là par hasard.
Il n'appartenait ni à ce temps, ni à cet espace.
Il serait étranger toute sa vie durant.
Le seul avait qui il communiquait, le seul avec qui la compréhension mutuelle lui réchauffait le coeur, le seul qu'il aimait... Il bouffait les pissenlit par la racine depuis trop longtemps....
Alors, tant pis. Il vivrait quand même. Au cas où...

La question de l'infirmier sur la nature de son traitement le tira de ses sombres réflexions. Il récita d'une voix morte les noms des médicaments qu'il avalait au quotidien, puis ceux qu'il prenait une fois par semaine, puis ceux pour son asthme, puis ceux pour sa spasmophillie, puis ceux pour sa tachycardie, puis ceux pour ses crises d'angoisse, puis les somnifères, puis...
A la fin de la trop longue liste, il ajouta sa consommation régulière de marijuana et deux ou trois autres drogues de synthèse de sa création. Cela n'ayant pas changé depuis des mois, elles devaient être consignées dans son dossier.

Nathaniel avait égrené ces noms plus ou moins barbare comme un gosse récite ses tables de multiplications. Il releva la tête et, devant le regard oscillant entre horreur et effarement des deux hommes, il ajouta :
- "J'ai des bonnes compétence en bio-chimie, je sais exactement quels sont les effets de ses produits sur mon métabolisme."
Il s'empressa de baisser les yeux. Nathaniel ne voulait pas paraître arrogant, juste les assurer sur ses connaissances des effets de toutes les pilules qu'il avalait.

Il n’avait rien d’autre à faire ? Pourquoi cette réponse n’étonnait même pas Julian venant de la part de Scysios. Peut-être parce qu’il le connaissait un peu trop et que de toute façon il était heureux de le voir. Par contre, il ne pouvait pas dire la même chose pour le patient fuyard. Celui là, il s’en serait bien passé en fait, voir, il l’aurait bien envoyé chez les scientifiques pour qu’il l’étudie. Mais sa conscience l’en empêcha ou était-ce la présence de son amant ? Qui sait…

Bref, toujours est-il qu’il le regarda avec un air mauvais, laissant Scysios s’occuper de lui. Il n’avait que faire de ses effets secondaires. Il lui aurait répondu la première fois, ça ne serait pas passé comme ça. Même si là jouait la mauvaise foi, puisque Nathaniel avait perdu connaissance en fait. Mais ce n’était qu’un détail. Un tout petit détail que Julian avait mit très loin de côté. Quand il n’aimait pas quelque chose, il le montrait. Et là, il n’aimait pas ce patient, donc il le montrait tout naturellement.

« - Je vais continuer mon rangement ! »

Il venait de couper tout naturellement la parole à Nathaniel. Et il s’en moquait pas mal d’ailleurs. Il vint embrasser son amant, lui fit un sourire et se glissa dans l’arrière salle… Avec la ferme intention de ne plus revoir ce patient de *bip*...

[Comme ça, je ne vous bloquerais plus… dsl pour le retard…^^]

Scysios eut beau faire tous les efforts dont il était capable pour rester stoïque, il ne put s'empêcher de frissonner en entendant Nathaniel réciter la liste de tous les produits qu'il prenait.
Pas tellement à cause de leurs effets, mais plutôt à cause de la quantité.
Mais il s'efforça néanmoins de noter ceux qui manquaient sur la liste, griffonnant à toute vitesse pour ne pas perdre le fil.
Et puis Julian signala qu'il retournait à son rangement, s'approcha de lui, l'embrassa, et sourit avant de disparaître à nouveau dans l'arrière salle.
Scysios eut beaucoup de mal à enlever le sourire béat de son visage. Mais il parvint, et bredouilla un vague "d'accord"...

Il regarda alors tour à tour Nathaniel, puis la boîte de calmant qui traînait encore sur la table.
Il était infirmier, il connaissait en gros ce que les patients devaient ou ne devaient pas prendre lorsqu'ils avaient déjà un traitement...
Mais là, il doutait que ça tienne encore du domaine de la médecine.
Alors sans hésiter plus longtemps, il attrapa la boite et la tendit à Nathaniel.

"Euh... Je pense que vous saurez mieux que moi si il y a quelque chose la dedans qui peut interférer avec ce tout ce que vous prenez..." dit-il avec un petit sourire gêné.

Voilà qu’il faisait travailler les malades, maintenant.
Si Keith apprenait ça, il aurait intérêt à trouver de très bons arguments pour se justifier.

Nathaniel contemplait le joli lino. Déjà, énoncer la liste de ses médoc n'était pas agréable, mais se trouver témoin de l'échange affectueux entre les deux agents lui souleva le coeur. Devant tant de mièvrerie, tant d'amour sirupeux aussi nocif qu'un excès de glucide pour un diabétique, la nausée s'invita. En plus c'était deux mecs. Beuark. A croire qu'il fallait être une tantouze pour atterrir ici...

Heureusement, le brun quitta la pièce et le malaise se dissipa un peu. Enfin, à condition d'ignorer le sourire niais qui déformait le visage de l'infirmier. Une boite en carton apparu entre les mains du botaniste.

Il n'avait pas ses gants, ni sa chemise.
Il se sentait nu, vulnérable, honteux et dégoûté.
La lecture lui changerait les idées.
Il pointa deux substances qui risquaient d'interagir avec d'autres molécules de son traitement.
Effets secondaires probable : être complètement assommé.
Pas cool pour le boulot mais rien de grave.
Par contre les petits inconforts physiques risquaient de se multiplier.
Là encore, il survivrait.

- "Ca devrait être bon."
Il hésita à demander de se rhabiller. Le toubib ne l'avait pas osculter. Alors, il prit son mal en patience. Son avant-bras le lancait douloureusement. Il repoussa l'idée de replanter ses semis. Ils attendraient encore une semaine, les travaux manuels n'était plus à l'ordre du jour.

Mais quel crétin quand même....
Et son état mental se dégraderait jusqu'à la fin avril.
C'était toujours ainsi. Jusqu'à Beltane.
Cette année encore, il n'irait pas sur la tombe de Tom.
Les yeux du rouquin se voilèrent juste avant de se fermer.
Il ne voulait plus voir ni cette pièce, ni d'autre humain, ni le monde.

Le regard trop doux de Ravenhir l'angoissait.
Ses mains commencèrent à jouer avec les gants de cuir noir.
Elles étaient si nues...

Lorsque Nathaniel, après une inspection approfondie de la boîte de calmant, déclara qu’il ne devrait pas y avoir de problème, Scysios tiqua légèrement.
C’était le "devrait", qui lui donnait quelques doutes.
Mais le botaniste avait l’air de savoir de quoi il parlait, et d’ailleurs, avec toutes les substances qu’il prenait, si ce n’était pas le cas, ce ne serait certainement pas à l’infirmerie mais à la morgue qu’il l’aurait retrouvé.
Il décida donc de lui faire confiance.

"Bien. Alors c’est vraiment que vous avez perdu trop de sang. Reposez vous un peu ici, au cas où."

Il n’était pas question qu’il le renvoie chez lui dans cet état.
Et puis comme ça, il pouvait garder un oeil sur lui...
A moins que le Nathaniel n'ait à tout prix besoin de rentrer chez lui, et encore, il lui faudrait une sacré bonne raison pour le laisser repartir.
Et puis, Scysios remarqua que Nathaniel n'avait pas vraiment l'air à l'aise.
D'accord, en général, dans une infirmerie, les gens étaient rarement à l'aise.
Mais c'était un peu plus flagrant chez le botaniste, qui baissait le regard, et triturait ses gants...
Et soudain, Scysios se rappela qu'il avait oublié un très léger détail.

"Euh...Vous pouvez aussi vous rhabiller..."

Si en prime, il attrapait froid...
Pas besoin de l'ausculter, il savait déjà ce qu'il avait, et ce qu'il lui fallait.
Dormir.
Et reprendre des forces, histoire de ne pas s'écrouler en plein milieu d'un couloir.

Se reposer...
Comme s'il pouvait dormir ailleurs que chez lui, ailleurs que dans un lieu où il se sentait en sécurité. Comme s'il pouvait dormir sans ses cachets. Enfin, l'effet conjoint du calmant et de la perte de sang réussirait peut-être à le mettre KO.
Avec beaucoup de prières et un coup de massue.
Quoiqu'il avait déjà la migraine. Pour la massue, joker.

*Euh... Vous pouvez aussi vous rhabiller...*

La phrase acheva de plomber le moral du rouquin. Il s'était déssapé pour rien ! Le médecin ne l'avait pas examiné, il avait donc montrer le champs de bataille qui lui servait de torse pour rien. Et devant deux personnes ! Deux personnes qu'il ne connaissait pas.
Honte et gêne rappliquèrent joyeusement. Nathaniel batailla quelques instants avec la manche de sa chemise, essayant de vider sa tête de l'image dérangeante qu'il offrait. Il boutonna méticuleusement le vêtement, et réalisa qu'il avait assemblé mercredi avec jeudi, ou le contraire...

Enfin, il était couvert. Il observa un instant la table de soin, puis réalisa que monsieur Ravenhir lui indiquait un lit, abrité derrière un paravent.
Caché. Il traîna son corps lourd jusqu'au matelas et s'allongea, en gentil malade.
Il ferma les yeux.

Les pas de l'infirmier qui s'éloigne. Qui reviennent.
Encore quelques allers-retours.
Des bruits de paperasse que l'on déplace, que l'on trie.
Nathaniel se tourne sur le coté gauche, là où il n'a pas joué.
L'agent sort de la pièce.
Des voix étouffée.
Nathaniel s'ennuie. Il est fatigué. Si fatigué.
Il pourrait au moins dormir...
Des rires étouffées.
Encore.
Nathaniel ne veut pas savoir ce que les deux tarlouzes font.
Surtout pas.
Il se met l'oreiller sur la tête, se roule en boule.
Au bout de plusieurs dizaines de minutes, il cède enfin.
Le sommeil gagne...

.... et il roupille, pas vraiment comme un bienheureux. Mais c'est un bon début.


[*planque sa massue* Et voilà, un bishô au dodo]

[...... vachement efficace ce truc ^__^]

Sitôt après lui avoir signalé qu'il pouvait se rhabiller, Scysios tourna le dos à Nathaniel, et entreprit de déplier un paravent.
C'est que ces trucs là étaient coriaces, et qu'ils avaient la facheuse manie de refuser de se déplier.
Mais il s'en servait tellement souvent...
L'infirmier lutta vaillament, et fini par remporter la bataille.
Après, il lui fallu trouver un oreiller et une couverture propre dans un placard.
Voilà.
Il avait réussi à préparer un lit décent.

"Installez vous ici", indiqua-t-il à Nathaniel en se retournant vers lui.

Le botaniste terminait juste de s'habiller.
Scysios suivit discrètement de l'oeil le trajet du patient jusqu'au lit.
Mais comme il n'y eut aucune chute inquiétante, il laissa échapper un très léger soupir soulagé.
Dans peu de temps, Nathaniel serait sur pied.
En souriant, il se tourna vers son bureau, déjà prêt à affronter la pile de dossier qui l'attendait.
Ses épaules s'afaissèrent légèrement, et son sourire se transforma en grimace quand il apperçut que la masse de papier avait décidé de tripler de volume pendant son absence.
Il inspira, profondément, et se mit au boulot.

Pendant un très long moment, il parcouru des yeux, tria, classa, et fit de très belles piles ordonées.
Puis il se leva, rangea le tout, et revint s'occuper du reste.
Il machouilla longuement son stylo.
Et puis, n'y tenant plus, il se leva discrètement, et courut voler un baiser à son Julian.
C'était pas sa faute, il était devenu dépendant à force de travailler avec son amant.
Et quand il revint, un peu plus tard, son premier réflexe fut de se faire le moins de bruit possible, et de s'approcher furtivement de Nathaniel.
Il dormait.
Une bonne chose...
Bien décidé à travailler jusqu'au bout, cette fois, il retourna s'assoir derrière son bureau.

N'ayant pas du tout mauvais caractère, Julian ne ruminait absolument pas dans la petite salle. Bien sûr, il rangeait comme il l'avait dit, mais cela ne l'empêcha pas de ruminer tout de même. Vous vous rendez compte, à cause de ce type, il était passé pour un incompétent, un mec qui n'était même pas capable de faire son boulot. Il allait lui en donner de l'incapacité. Le brun lança de rage un lot d'aspirine contre le mur. Bon, il était un poil irrité. Mais ça se comprenait, ce patient, dans un sens, l'avait quelque peu humilié devant l'homme qu'il aimait, et forcément, cela passa qu'à moitié...

Tient, en parlant d'amant, ce dernier pointa le bout de son nez. Julian était entrain de ramasser ce qu'il avait lancé contre le mur et s'apprêtait à continuer son rangement. Il le fixa, se demandant bien ce qu'il se passait, quand un baiser lui fut volé. Et pouf, Julian était devenu un peu agneau qui bougonnait tout de même toujours, vexé comme pas deux. Mais au moins, Scysios avait eut le mérite de le calmer. Si bien, que lorsqu'il partit, il se remit au travail avec plus de calme. Il rangea donc un peu plus vite et avec un peu plus d'efficacité... Comme quoi, quel meilleur calmant que l'amour... Un certain prix de beauté devrait en prendre note...

Ayant finit, il sortit de la pièce secondaire pour pénétrer dans la principale. Il vit son flan occupé à travailler à son bureau et l'autre chose difforme, selon l'ancien kiné, dormant sagement sur son lit de repos. Julian grogna et se tourna vers son amant, faisant fi qu'il pouvait réveiller le patient ou l'empêcher de se reposer. Pour ce qu'il en avait à faire. Pas sa faute, il ne l'aimait pas. C'était plus fort que lui. Et ce qu'il n'aime pas, il ignore ou il casse. Alors Nathaniel pouvait être content d'être ignoré...

« - Il est encore là ?? Pfff... Tu prends trop soin de lui ! »

Comment ça, Julian était un poil amer ? Mais non... si peu...

[Dsl pas très long, mais je savais pas quoi mettre T_T... J'espère que ça vous ira T_T]

Penché sur son bureau, Scysios triait toujours. De temps en temps, il rajoutait deux trois petits mots, griffonnait des choses à la va vite, notait sur un autre bout de papier des numéros ou des dates, avant de rajouter une feuille sur tel ou tel tas. Bref, faisait tout ce qu’un infirmier devait faire pendant qu’il ne s’occupait pas de quelqu’un.
C’était d’ailleurs particulièrement ennuyeux. Mais puisqu’il fallait le faire…
Nathaniel ne s’était toujours pas réveillé, il n’avait de toute manière pas d’autre occupation pour le moment. Ce n’était pas encore l’heure des retours de mission, celle où des agents plus ou moins charcutés venaient réclamer des recollages d’urgence avant d’aller faire leur rapport à leur directeur joyeux et plein d’entrain de les voir revenir en plusieurs morceaux.
Bref.

Lorsqu’il entendit un bruit de poignée de porte, il leva aussitôt ses yeux pleins d’espoir, priant pour avoir enfin quelque chose d’autre à faire. Mais c’était encore mieux. C’était Julian.
La fin de sa solitude et de son labeur éreintant était enfin arrivée. Bon, elle était un peu râleuse, cette fin, mais c’était mieux que rien. Et puis il avait l’habitude, maintenant.
Il reposa son stylo, et fixa son amant avec un sourire.
Julian serait-il jaloux ? Non, sûrement pas. Juste de mauvais poil, pour une raison qui lui échappait.

"Tu sais, en même temps, on est payé pour ça."

Déjà qu’ils avaient un paquet de jour d’absence, si en plus ils mettaient les blessés à la porte... Keith se ferait une joie de faire une fondue d’infirmier. Dans une jolie marmite. Pleine de bulle. Mais il devait certainement se répéter.
Scysios poussa un soupir, et sourit doucement à son amant. Ses oreilles étaient déjà immunisées contre les grommellement de Julian, sauf quand ils ne s’adressaient qu’à lui... Ce qui n’était qu’à moitié le cas, pour le moment.

"Mais si tu continue à parler aussi fort, il risque de se réveiller bientôt..." rajouta-t-il peu après.

Une simple remarque, qui risquait d’attirer les foudres de son amant, ou de le faire râler encore plus. Dans les deux cas, il y avait de très forte chance pour que Nathaniel se réveille.
Il se leva pour ranger une nouvelle pile de feuille, et coller un autre baiser sur les lèvres de son râleur préféré, dans le secret espoir de l’apaiser. Bisou magique, le retour.

[ ...J’crois que j’ai pas fait mieux... T_T ]

Nathaniel roupillait du sommeil du juste, assommé par les calmants et la fatigue. Malgré son malaise du à sa présence dans un lieu étranger, son corps lui avait intimé son ordre de repos, et les protestations hystériques de son esprit furent reléguées au rang de spectateur.
La conversation entre les deux infirmiers, menée à voix basse – du moins pour le responsable – ne semblait pas encore le dérangeait. Pourtant, il remua un peu. Si le beau brun en pétard qui se complaisait dans sa mauvais humeur daignait parler doucement, le rouquin continuerait de dormir. Cependant, vu la motivant du-dit brun à enquiquiner le monde, c'était pas gagné...

[Désolée, c'est court, mais il dort toujours.... Je l'ai p'être taper un peu fort]

Le dit brun comme dirait un certain roux dont je ne citerais pas le nom, ne comptait pas baisser d’un ton. On l’avait cherché, rabaissé, il fallait maintenant assumer. Il n’avait rien demandé, il avait fait son travail et ensuite on allait dire à son supérieur et amant qu’il était un idiot et incompétent dans son travail. Ca n’allait pas se passer ainsi, Oh que non ! Nathaniel allait entendre parler de Julian Delcruz un bon moment, même un très long moment. L’ancien kiné était de l’espèce rancunière. Il n’hésitait pas à un seul instant de le montrer, pas honteux pour un sou. Et franchement, vu l’avis que le roux c’était déjà fait de lui, il n’allait pas prendre des gants pour grossir le portrait…

Pourtant, Scysios tenta d’amenuiser la chose, de le calmer. Mais il ne fit qu’attiser un peu plus sa colère avec ses mots doux, lui rappelant en même temps qu’il devait baisser le ton car l’endormit malade allait finir par se réveiller. Et bien, oh, comme cela est dommage. Il en aurait presque mal au cœur. En fait, pas du tout, il était même super remonté. Vous savez comme les jouets mécaniques qu’on devait remonter pour mettre en route, mais dès qu’ils étaient en fonction allaient très vite. Et bien Julian était exactement dans cet état là. Il ne fallait plus qu’attendre que le mécanisme arrive à sa fin pour que l’ancien Kiné ne se calme enfin, et ne cesse de s’escrimer comme un fou…

« - Mais qu’est-ce que je m’en fiche qu’on soit payé pour ça ! J’en ai rien à faire ! Ce genre de patient, on n’a qu’à les tuer, un de plus ou un de moins, ici, ça ne change pas grand-chose ! »

Bon, le mécanisme était vraiment à son maximum là…

« - Et puis qu’il se réveille, qu’il foute le camps, on aura la paix !!! »

Et ce n’était pas prêt de s’arrêter… d’ailleurs, fou de rage, il quitta la pièce et prit la direction du parc, il avait besoin de se défouler… inutile de préciser qu’il avait claqué la porte. Un poil grognon le Julian… enfin bon, au moins, il allait se calmer et pas casser du Nathaniel, c’est un bien pour un mal^^,…

[Désolé^^, il fuit XD, mais c'était ça, ou il faisait une bêtise T_T]

Même le bisou magique resta sans succès. Pourtant, Scysios avait essayé. Il y avait mit tout son petit cœur en chocolat. Mais Julian était apparemment vraiment trop énervé... Il ne l’avait pas souvent vu comme ça.
En fait, il ne l’avait peut-être même jamais vu vraiment en colère. Boudeur, capricieux, râleur, grognon, mais énervé... Quoique le Julian boudeur ressemblait un peu au Julian furieux. A peu de chose près. Ils avaient un gros point commun, il n’aimait aucun des deux. Il ne pouvait pas échanger et retrouver son Julian tout sourire ?

Scysios grimaça en l’entendant crier. Pourquoi est-ce que son amant était aussi remonté contre Nathaniel ? Il avait raté un épisode. Quelque chose lui échappait. Tout le monde avait ses mauvais jours, et Julian était peut-être particulièrement susceptible aujourd’hui, mais... Ca ne justifiait pas une colère pareille. Non, vraiment, il avait raté quelque chose.
Il tenta d’ouvrir la bouche, pour essayer de le calmer, au moins un petit peu, mais la porte claqua avant qu’il ait pu dire le moindre mot.
Pauvre porte. Elle n’avait rien fait, elle. Il garda d’ailleurs ses yeux rivés sur la poignée.
Un instant, il fut tenté de le suivre, de le rattraper, de le ramener avec lui. Mais il se dit qu’il avait plus de chance de le rendre encore plus furieux que de l’apaiser. Scysios secoua la tête. En fait, le mieux à faire était de lui laisser le temps de souffler, de se calmer par lui même.
Quoiqu’en y réfléchissant bien... il y avait aussi de forte chance qu’il ne se défoule pas tout seul...
Il sentit son cœur étrangement lourd à cette idée. Mais il se rappela soudain de la pile de feuille qui était toujours entre ses mains, et balaya d’un coup de main toutes ses pensées.

Si après tout ça, Nathaniel ne s’était pas réveillé, alors Scysios avait vraiment sous estimé la puissance des calmants de son infirmerie. A moins que quelqu’un ait mélanger les étiquettes, et se soit gouré de service. Ou que le carton normalement destiné à une branche obscure des activité du réseau se soit accidentellement retrouvé ici . Ou...
Ce n’est que qu’en refermant la porte du placard qu’il réalisa qu’à présent, il était vraiment tout seul.
Pas de sourire merveilleux pour l’aider à tenir le coup. Pas de baiser à voler pour passer le temps. Pas de câlin surprise entre deux rangement.
......... Il fallait qu’il rattrape Julian tout de suite. Il ne pouvait pas le laisser là, seul, abandonné, au beau milieu des cartons et des armoires, à la merci des tubes d’aspirine, c’était trop cruel...
Mais son amant devait déjà être loin, maintenant.
Il poussa un soupir à fendre l’âme.

L'éclat de voix et le claquement de porte réveillèrent Nathaniel en sursaut. Le jeune homme, complètement déboussolé, se trouva assis dans un lieu inconnu. Un instant de panique. Un infirmerie? Les matons lui avait encore tapé dessus ? Fish l'avait encore prêter ?
Puis, peu à peu, ses idées s'éclaircirent. Il savait où il était, et pourquoi. Son bras le lançait mais la douleur diffuse ne le dérangeait pas, au contraire, elle le stimulait. Il se leva avec précaution et contourna le paravent d'un pas hésitant pour se diriger vers le bureau du toubib. Plus questions de filer en douce cette fois, il avait déjà mit le brun en rogne et le type avait l'air de lui en vouloir.

Il trouva le médecin planté là, au milieu de pièce, contemplant la porte avec un expression de détresse sur le visage. Nathaniel se dit qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre les deux pédales, s'en se doutait une seconde qu'il était au centre des tensions. Il se sentait mieux, Mr Ravenhir, le laisserait certainement partir, même s'il était encore fatigué, d'autant que visiblement, il était préoccuper.
- "Heu... Excusez-moi, fit le rouquin, d'une toute petite voix encore ensommeillée. Je peux partir ?"
Il ne mentionna ni le bruit qui l'avait tirer de son repos, ni la dispute, pas plus qu'il ne s'enquit de l'état du médecin qui n'allait visiblement pas fort. Ce n'était pas ses affaires. Il voulait juste retrouver dans sa serre avec ses plantes et ses bouquins.
- "Je me sens mieux. Et, est-ce que vous pourriez présenter mes excuses à monsieur Delcruz pour... pour être..." La voix de Nathaniel contenait une gêne et une honte presque palpable, sans s'en rendre compte, il ancra son regard sur les chaussures du soignant "... enfin, pour tout à l'heure."

[Désolée du retard... Fait un concours d'applatissement avec Nath >__<]

[ Pas graaaaveuh ^^ ]

Tout seul.
C'était fou comme ces deux petits mots pouvaient prendre un sens énorme, dans une situation comme celle là...
Qu'est ce qu'il allait faire, lui, maintenant ?
Travailler. Oui, ce serait une idée. Mais il n'en avait pas envie.
Une pyramide de tube d'aspirine ? Ils en avait rangés une très bonne partie dans le trou noir du quatrième placard (qu'il n'avaint d'ailleurs plus jamais ouvert depuis), et tant qu'un individus étranger se trouvait à l'intérieur de la pièce, cela représentait un risque pour sa réputation au sein du réseau.
Compter les secondes. Ca, c'était une activité qui faisait passer le temps. Une, deux, trois, quatre...

Une voix parvint au oreilles de Scysios, lui faisant perdre son décompte déjà bien entamé. Une voix qui n'était malheureusement pas celle de Julian qui revenait pour s'excuser, mais une voix qui lui fit quand même tourner la tête. Au sens propre du terme.
Tiens, Nathaniel s'était réveillé.
Donc, il n'aurait pas à remballer tous les calmants de l'infirmerie, ni à écrire un petit mot à Keith pour le remercier de lui envoyer du matériel, mais lui rappeler que même si il n'en donnait pas l'impression, c'était à l'infirmerie qu'il travaillait, et pas au service de récupération.
Donc, au final, du temps en plus avec Julian.
Mais non, il n'était pas totalement obnubilé par son amant, ça lui arrivait aussi de penser à autre chose. Au chocolat, par exemple.

Scysios sourit à Nathaniel, et le détailla de haut en bas. C'est vrai qu'il avait l'air un peu mieux que tout à l'heure. Un peu moins blanc, sans doute.
Peut-être encore un peu fatigué, mais c'était probablement dû à la sieste interrompue, pour une raison qu'il préférait d'ailleurs oublier sous peine de se remettre à compter les secondes.

"Eh bien, si vous vous sentez mieux, je ne voix aucune raison de vous retenir plus longtemps..."

Et pour cette même raison, il aurait probablement un peu de mal à présenter les excuses du roux à Julian. Ou alors, après avoir laisser passer une certaine période, le temps que son amant ait oublié sa rancune envers le scientifique. Et qu'il puisse donc évoquer son nom sans risquer de remettre son assistant en rogne.
"Ne vous inquiétez pas, je lui dirais. Faites attention, en rentrant chez vous, on peut parfois éprouver quelques vertiges..."

Ca serait bête de partir une seconde fois pour revenir une troisième. Du moins, du point de vue de Scysios.
C'est qu'il avait remarqué que Nathaniel n'était pas vraiment à l'aise.
A moins que ses chaussures soient soudainement devenues un sujet d'étude absolument intéressant ?

[ Pardon. J'ai été contaminée par le virus de la Parenlaïvite foudroyante. T_T ]

Nathaniel, rassuré que l'infirmier accepte de transmettre ses excuses à son assistant et amant, opina poliment. Sa gêne lui rongeait toujours le ventre. Toute la scène, depuis son arrivée jusqu'à cet instant même lui apparaissait comme une farce ridicule dont il était le piètre protagoniste principal.
Son bras valide s'appuyait toujours au mur, plus comme sécurité que par réelle nécessité. Il se reposerait dans son bureau. Tout travail physique était exclu au moins jusqu'au lendemain et le travail intellectuel lui permettrait d'oublier le goût âpre et persistant de sa honte.
- "Merci pour vos soins, monsieur Ravenhir."

Le rouquin sortit de la pièce, d'un pas mesuré. Il songea que l'homme ne lui avait pas indiqué quand revenir pour se faire retirer les points de sutures, hors il n'avait pas été recousu avec du fils résorbable. De toute façon, il reviendrait bien assez tôt à l'infirmerie, et puis, il était assez habile pour s'occuper de cette tâche tout seul. Avec lenteur et attention, le jeune homme quitta le bâtiment.

Scysios le suivit des yeux avec une légère appréhension, à le voir se tenir ainsi au mur pour se déplacer. Pas qu'il ne lui faisait pas confiance, mais après tout, ce ne serait pas la première fois que quelqu'un prétexterait aller mieux, juste pour se faire la malle...
Même au réseau, qui était pourtant un endroit soit disant sérieux et plein de gens responsables, il y avait encore des gamins.
Mais Nathaniel était un scientifique, après tout, il devait être conscient des risques d'une santé négligée...
... Bref.

"Au revoir !" salua-t-il avec un sourire.

Sans répondre au remerciement. C'est que Scysios avait un peu mauvaise conscience... En réalité, il n'avait pas fait grand chose.
Il le suivit encore des yeux, jusqu'à qu'il passe la porte, et là encore, jeta un discret coup d'œil dans le couloir. Jusqu'à que la silhouette bifurque dans un tournant, et disparaisse complètement de sa vue.
A présent qu'il n'était plus dans le périmètre de l'infirmerie, si il tombait, Keithounet ne pourrait pas dire que c'était de sa faute.

Avec un soupir, Scysios referma la porte, et s'y adossa un moment. Face à lui, sur son bureau, une pile de dossier le toisait avec arrogance.
Maintenant que le carburant de son cœur et son nouveau patient apparemment bientôt régulier étaient partis, il se retrouvait seul, sans défense, uniquement armé de son courage, face à elle.
.....Il voulait que Julian revienne. Tout de suite. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas partir à sa recherche déjà ? Ah oui, le quota d'absence injustifié largement dépassé.
Parce que si leur charmant directeur s'en apercevait, nul doute qu'il s'arrangerait pour le flanquer à la porte, et se trouver un nouvel infirmier.
Là, il serait réellement séparé de son amant, ce qu'il ne voulait absolument pas. Donc non, il restait.
... Pour le moment.

Il secoua énergiquement sa tête, pour se remettre les idées en place, et revint s'installer derrière son bureau.
Où est-ce qu'il s'était arrêté, déjà ?
Ah oui. Cinq, six, sept, huit... Et ainsi de suite jusqu'à la fin de son service. Dans trois heures.

[ Voilà, topic prêt à être réutilisé ^^; ]