arrivé...fracassante ( no coment^^ )

Scysios s'amusa de la réaction de Julian, et manqua d'éclater de rire en entendant sa seconde phrase.
Il avait déjà oublié que Julian était un nouveau... Il semblait le connaitre depuis toujours, tellement ils s'entendaient bien.
Quoique, en y réfléchissant, le chocolat y était peut-être pour quelque chose. Sûrement même.

"Tout ce qui vous plaira, votre altesse" dit-il en s'inclinant à nouveau.
Le simple fait que Julian participe à sa plaisanterie le rendait débilement heureux.
Il attrapa son propre manteau, qui était accroché au dos de la porte, et referma cette dernière après qu'ils soient tout deux sortis.
"Le restaurant n'est pas très loin, et le chemin est assez facile...Je crois d'ailleurs qu'il y a un panneau à chaque intersection. Vous ne devriez pas vous perdre."
Par tous les dieux, ce sourire....
Il fallait à tout prix qu'il trouve un moyen de ne plus y penser. Ou alors un moyen d'y penser autrement que de la manière dont il y pensait actuellement.

Une idée terrible l'assailli alors. Il essaya de résister, luttant de toutes ses forces mentales....Trop tard. L'envie était trop forte, et il craqua.
"Le dernier arrivé au réfectoire est un flan au chocolat."
Il s'approcha de Julian, et, en un éclair, déposa un baiser furtif sur ses lèvres.
L'instant d'après, il était partis en courant dans le couloir.
Et il priait pour que son assistant ne courre pas plus vite que lui.

Julian retint un éclat de rire.
Chose qui fut assez dure quand on y songeait.
Il prit une grande inspiration, et suivit Scysios...

Il se sentit un peu ridicule quand il apprit que le restaurant était indiquée...
Mais à y bien réfléchir, ça, il n'aurait pas put le deviner...
Il offrit un autre sourire à son vis à vis...

" Je vous suis tout de même Messire et je m'en remet à vous ! "

Il fit une nouvelle courbette et se redressa ensuite...
Et là, tout s'accéléra...
L'ancien Kiné n'eut pas le temps de réagir...
Scysios était le premier à l'avoir destabiliser...
Mettant ses doigts sur ses lèvres, il regarda l'infirmier s'éloigner en courant...
Il resta un moment sans réaction avant de réagir !
Il secoua la tête...
Il reffléchira à tout ça plus tard, là il avait une course à gagner...

Il se mit alors à courrire...
Heureusement qu'il courrait vite...
Mais Scycios avait beaucoup d'avance...
Il le rejoignit enfin...
Mais n'arrivait pas encore à le rattraper...

Scysios, 25 ans, vacciné, diplomé en médecine, employé dans une grande agence d'espionnage, courait dans les couloirs comme l'aurait fait un gamin.
Il savait que Julian le suivait, il l'avait entendu partir à sa poursuite.
Et cela le rendait heureux.
Profondemment heureux.

Julian ne tarda pas à le rattraper, et Scysios hésita un moment à accélérer. Mine de rien, même s'il adorait le chocolat, être un flan possédait quand même quelques désagrément.
Par contre, si c'était Julian le flan au chocolat...
*Mauvaise image mentale Scysios, très mauvaise.*
Finalement, il garda le même rythme.
Il se sentait étrangement bien quand son assistant était près de lui, et il n'avait pas envie de déjà s'éloigner de lui alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer...

Une idée s'imposa dans son esprit.
Claire et évidente, mais en même temps terriblement difficile à admettre.
Le sourire de Julian lui manquait déjà.
Il avait besoin de le voir, de le sentir, de le toucher...
C'était la première fois qu'il ressentait ça aussi rapidement pour une personne. C'était étrange et un peu effrayant, mais d'un autre côté, terriblement réconfortant.

Il freina d'un coup sec et, d'un même mouvement et sans perdre l'équilibre, se retourna pour faire face à Julian.
Qui, évidemment, ne pouvait que lui rentrer dedans...
Il le réceptionna une seconde plus tard, l'encerclant de ses deux bras pour mieux le freiner. Le contact ne fut presque pas brutal, car Scysios avait tout fait pour intercepter son poursuivant le plus doucement possible, et il vacilla à peine sous le choc.

"J'vous ai eu" souffla-t-il serrant légèrement plus fort la taille de son assistant pour lui permettre de retrouver l'équilibre.

Rejoindre Scycios, voilà l'objectif que c'était fixé Julian.
En fait c'était un moyen détourné d'oublier ce qui se passait dans sa tête...
Parfois, il avait vraiment du mal à se suivre...
Mais là, il avait vraimentt été destabilisé et c'était ça me problème...
Quand le jeu s'était-il retourné contre lui ?

Secouant la tête, il soupira...
Ne plus penser à ça pour le moment et rattraper son supérieur...
Et il ne pensait pas si bien dire...
Car en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouva dans les bras de L'infirmier...

Il ne l'avait pas vu s'arrêter brusquement...
Trop plongé dans ses pensées pour ça...
Et il avait foncé droit dans lui...
Réceptionné avec douceur, il retrouva vite son équilibre..
Ce ne fut pas le cas de son esprit...

Il resta un moment sans réaction...
Puis, reprenant le fil de ses idées, il se mit à sourire...
Pourquoi il souriait au juste ?
La situation ne prêta pas à ça...
Mais étrangement, il était bien là...

" Je vois ça..." murmura t'il...

" Mais vous avez triché me semble t'il ! La course n'avait pas cette objectif ? "

Scysios s'amusa des protestations de Julian.
Tricher ? Lui ? Jamais.
Il avait cédé à ses pulsions, nuance.
Il déserra à peine son étreinte sur son assitant, afin de voir son visage sans pour autant le lâcher.

"Parce que courrir dans les couloirs pour arriver avant l'autre et ne pas être un flan au chocolat est un objectif valable ?" demanda-t-il en haussant un sourcil, un sourire amusé aux lèvres.

Les cookies attendraient.
Il était très bien comme ça, à serrer Julian dans ses bras, et attendre que le temps passe.

Il croisa à nouveau le sourire.
Sa main quitta la taille de son assistant et vint lui effleurer le visage, remettant une mèche de cheveux rebelle en place.

"Et puis je n'ai pas triché, puisque je me suis moi aussi arrêté..."

Son regard se plongea dans celui de Julian, sans qu'il puisse s'en détacher.

"Au pire, il n'y a qu'a dire que nous sommes tous les deux des flans au chocolat."

Touché !
Julian grogna intérieurement...
C'était dingue, il avait la désagréable impression que c'était lui qui servait de proie.
Et le pire, c'était que ça ne lui déplaisait pas...
D'où le grognement intérieur...

" Non ! Mais étant donné que c'était un jeu et je n'aime pas particulièrement perdre, l'objectif m'importait peu, l'important étant de gagner..." Fit-il avec un grand sérieux...

Il était honnête aussi..
Du sérieux et de l'honnêteté...
Là, il avait quelque chose de pas catholique qui se déroulait en lui...

Bon, se détacher de Scycios, ça serait un bon début.
Enfin, Julian y pensa, il ne fit que ça d'ailleurs...
En fait, il ne désirait pas quitter ces bras...
ironique pour quelqu'un qui aime dominer normalement...

Les chocolats étaient mauvais pour lui...
Rien que dit pensé, il le rendait vulnérable à quelqu'un...

Julian fut surprit par le geste de L'infirmier...
Agréablement surprit...
Il avait apprécié ce geste...
Mais qu'est-ce qu'il pensait ?
Oubliant sa tête, il se remit à sourire...
Son teint rougit légèrement...

" ou disons que nous avons gagné tous les duex ! " trnacha t'il alors qu'il était entrain de se noyer dans les yeux de Scycios...

Il sursauta..
Mais il était fou...
Non, et s'était bien ça le problème...

Scysios vit avec amusement le visage de Julian passer du sérieux et de l'honnête à un très léger rouge....
Mais rouge quand même.
Il sourit, sans trop savoir pourquoi.
Un mélange de bonheur et d'amusement.
Surtout de bonheur en fait.

Leurs deux regards étaient sur le point de se croiser, et Scysios était prêt à se noyer dans les yeux de Julian...
Il sentit se dernier sursauter dans ses bras, et cela le ramena à moitié à terre.
A moitié seulement parce qu’il avait encore un pied dans les nuages.
Certainement à cause de ce sourire si honnête....

Il réalisa alors que sa main était toujours posée derrière l'oreille de Julian.
Apparemment, aucun des deux n'y avait fait attention. Il faillit rougir en le remarquant, mais réussit à rester maître de lui même...
...Du moins, c'est ce qu'il lui semblait.
Scysios ne savait plus vraiment ce qu'il ressentait et ce qu'il faisait, comme si un voile s’était posé sur son cerveau….
Tout compte fait, si, il savait ce qui se passait, seulement il n'arrivait pas à le réaliser.

Il était.....troublé ? Oui, un peu.
Par ce sourire, par ce regard, par cette honnêteté qu'il avait si souvent cherché sans jamais vraiment la trouver.
Ce trouble avait un nom, mais dans l'immédiat, il n'arrivait pas à s'en souvenir.
Il lui semblait que cela commençait par un "A".....

Cela lui reviendrait sûrement plus tard.
Dans l'immédiat.... Il n'avait pas envie de lâcher Julian, mais en même temps, il savait que si il ne le faisait pas, il perdrait définitivement tout contrôle.
A contrecœur, il se sépara de son assistant et émergea de son regard , enlevant lentement son bras de sa taille.

"Nous devrions y aller, si Keith nous surprend dans les couloirs alors que nous sommes censé travailler, je crains qu’il m’en veuille. Et puis il serait cruel de faire attendre le chocolat…"
Il lui sourit doucement, figeant son visage dans sa mémoire.
Comme ça, il pourrait tenir le coups…

"Au fait, nous n’avons toujours pas terminé quelque chose il me semble. »

Pour la deuxième fois de la journée, ses lèvres se posèrent furtivement sur celles de Julian.
Et pour la deuxième fois de la journée, il se remit à courir dans les couloirs.

Y aller ? Où ça ?
Julian resta un instant déconnecté de son cerveau...
Puis lentement tout se remit en fonctionnement...
Son regard était toujours perdu dans celui de Scycios...
Réagir...
Il devait réagir...

Facile à dire...
Sa tête coeur refusait d'écouter sa tête...
Plutôt ironique...
Il était tombé dans les filets qu'il tendait...
Il soupira de bien être...

C'est alors qu'il remarqua la main de l'infirmier était toujours derrière son oreille.
Et il n'était pas le seul semble t'il...
Car Scycios la retira au même moment...
Julian cru d'ailleurs décelé un rougissemnt léger chez son supérieur..
ou bien avait-il rêvé ?
Il n'en savait rien...

Réalisant qu'il perdait pied, il s'apprêta à s'écarter de Scycios, mais l'homme eut la même idée que lui...
Ou du moins, il fut plus rapide que lui...
Il n'avait pas perdu son sourire...
Il semblait figé sur son visage...

" Oui ! J'ai nullement envi de parler à Keith pour le moment ! Il y du chocolat qui nous attend... Cest beaucoup plus intéressant... "

Intéressant...
Sûrement, mais il n'eut pas le temps d'en dire d'avantage...
Il venait de tilter aux mots de Scycios...
Et là encore, il resta figé...
Il venait de se faire avoir une seconde fois....
Maintenant, il savait ce qu'il ressentait...

Il resta abassourdit...
Lui ressentir ce truc...
C'était normalement impossible...
Il resta un moment devant cette réalité...

Puis, voyant que Scycios prenait de l'avance, restant toujours aussi joueur, il se mit à courire...
Il avait préalablement secoué la tete pour chasser tout ça...
En vain...
Il courrait à présent et rejoignait Scycios...
Il le dépassa même...
Il avait des ailes qui lui était poussé dans le dos...

Scysios peinait à garder son souffle.
Il ne courait pas depuis longtemps, mais il commençait déjà à fatiguer….
Il remarqua alors qu'il manquait cruellement d'exercice.
D'ailleurs, lorsque Julian le dépassa, il se promit de retourner à la piscine tous les matins.

Son assistant allait vraiment vite... On aurait dit qu'il avait des ailes dans le dos.
*Hypothèse à vérifier, on ne sait jamais* nota-t-il en souriant intérieurement.
Toujours était que, aile ou pas, Julian commençait à prendre de l'avance... Il n'avait pas dit son dernier mot.
Foi de flan au chocolat.

Il puisa dans ses réserves et allongea encore plus ses jambes.
Et il pria mentalement pour que personne ne traîne dans les couloirs à ce moment là. Mine de rien, il tenait à son boulot... Surtout depuis que Julian était là en fait.
Ce dernier courait toujours devant lui, à une distance respectable.
Scysios ne pouvait plus voir son sourire, mais au moins il le voyait de dos, c'était suffisant….
.....Etre à l'arrière n'était pas si désagréable finalement.
Il secoua la tête pour chasser ces pensées néfastes et accéléra encore un peu.
Le restaurant n'était plus très loin.

[h j : Suite au restaurant ^^ ]

RECYCLAGE

Parfois, il oublié les règles du jeu, il s'abandonnait à la douleur et le monde retrouvait enfin ses vraies couleurs. Aujourd'hui encore, il s'était laissé prendre. Deux longs mois de sevrage pour en arriver à ça.
Pitoyable.
Le sang maculait déjà l'avant-bras gauche au bandage sommaire, la tête lui tournait. L'absence de personnel à l'infirmerie l'avait aidé à ralentir son passe temps. Le docteur Landfort lui avait dit qu'en cas de problème il pourrait toujours l'appeler. Il avait tenu bon.
63 jours.
Puis, ce matin, les cauchemars de la nuit s'accrochaient, alors, quand son regard avait croisé le cutter, il avait craqué.

Et maintenant, il était là, comme un crétin, pissant le sang, devant la porte de l'infirmerie. Les petits nouveaux ne devait pas être en poste depuis longtemps. De toute façon, le passage était obligé. Alors autant qu'il se fasse ainsi, comme ça, il donnerait une image juste.

Nathaniel tapa à la porte de son bras valide, et entra, un peu chancelant.
- "Excusez-moi, il a quelqu'un?" Un bruit dans le bureau d'à-côté et les étoiles noires dansaient devant ses yeux. Plic. Plic.

*Merde. J'ai taché le lino*

Que faisait Julian à ce moment précis ? La question était bonne! Et bien pour une fois, il travaillait consciencieusement. Il était entrain de ranger la nouvelle cargaison d'aspirine qui venait d'arriver. Il ne savait pas qui faisait les commandes, mais il faudrait vraiment qu'il se calme sur ce produit, les placards de l'infirmerie en débordait, une vraie calamité dans laquelle Julian essayait tant bien que mal à mettre de l'ordre. Bien concentré sur sa tâche, il ne réalisa pas qu'il n'était plus seul. D'ailleurs, les bruits de portes, il les avait attribué à un flan en chocolat qui arrivait enfin...

Mais ce ne fut pas le cas. La voix n'avait rien de pareil avec celle de son flan. Il ferma donc le carton qu'il était entrain de ranger. Ferma également le placard, à clef, bien entendu, et se rendu dans la pièce principale de l'infirmerie. Il ne s'était pas attendu à tomber sur quoi il tomba. Il lui fallut une demi seconde avant de réagir et se diriger vers le jeune qui ne semblait vraiment pas au meilleur de sa forme. Pas étonnant vu la quantité de sang qu'il perdait...

« - Et bien… Que vous est-il arrivé ? »

Il venait de prendre le patient en plaçant un bras sous son aisselle pour le guider jusqu’à la table de soin afin qu’il s’y allonge. Il était étonnant comme Julian pouvait être sérieux dès qu’il travaillait. Cela changeait vraiment de sa personnalité chasseur. Il défit le bandage de fortune pour l’étendu des dégâts. Et franchement, ce n’était pas beau à voir. Il reposa le bandage sur la plaie pour éviter trop de perte de sang et se dirigea vers la trousse de soin. Il devait recoudre la plait pour arrêter l’hémorragie. Il attrapa donc le nécessaire…

Il revint alors au jeune homme et défit encore le bandage pour commencer, après avoir préparé le matériel, à nettoyer la blessure. Julian ne posa pas plus de question, il était bien trop concentré sur sa tâche pour cela…

Le monde se voilait d'ombre quand un homme brun de belle stature, en blouse blanche, vint à son aide. Tout était si lointain et cotonneux. Des mains pâles sur son bras rouge.
C'était joli.
L'avantage d'être couvert de sang réside dans la disparition des cicatrices, masquées sous la couche carmine et visqueuse. Nathaniel n'avait aucune illusion. Elles réapparaîtraient bientôt, attestant du poids de son pécher, comme autant de témoins muets de sa souffrance permanente.

Bientôt, Nathaniel se retrouva assis, son bandage de fortune gisait sur une desserte métallique. Il avait même taché sa chemise blanche.
Zut.
Plusieurs coupures zébraient la peau et une entaille, plus profonde, pissait le sang, là ou il avait touchait la veine. Le jeune homme observait les gestes de l'infirmerie avec un certain détachement, comme si le membre blessé ne lui appartenait pas. Il était resté silencieux. Son dossier médical parlerait à sa place. Il souhaitait juste que le toubib ne soit pas contacté. Il se sentait trop mal pour affronter les yeux de Landford.

Nathaniel ne cilla même pas sous la brûlure de l'antiseptique. Quand il vit l'infirmier s'apprêter à lui faire une injection, certainement un anesthésiant, il rassembla ses forces pour parler. Sa voix sonnait bizarrement, trop faible, trop rauque. Elle lui donnait mal au crâne.
"Il faudrait mieux éviter. Je suis sous neuroleptiques."

Julian était pleinement concentré sur son travail. Il avait mit les questions au placard, comme les renseignements médicaux sur le coup. Tout ce qu’il voyait pour le moment c’était qu’il fallait arrêter le sang et que pour cela, il fallait recoudre, et n’ayant pas l’intention de le faire à vif, tout naturellement il prépara une injection d’un anesthésiant classique. Bref, que des gestes de base que n’importe quelle personne ayant un diplôme médical ferait. Sauf que bah il y eut un hic ! Une main qui arrêta son geste… Julian releva alors son regard noir sur le patient.

C’était la première de puis qu’il l’avait installé sur cette table de soin. Il cligna des yeux à deux reprises. L’information il était tellement concentré, eut du mal à arriver jusqu’à son cerveau. Mais quand il comprit enfin, il posa immédiatement la seringue. Fiou, il eut chaud. Il faillit faire une grosse erreur. Il fixa alors le jeune homme, imposa sa main sur la plait (ou les ?) faisant une sorte de point de compression pour stopper la perte de sang en attendant qu’il ne le recouse…

« - Dans ce cas, je ne peux pas vous anesthésier mais je dois vous recoudre ! Je vous préviens, cela risque de vous faire très mal ! »

Il n’avait guère le choix vu les moyens limité qu’ils avaient ici. Il fixait le patient, remettant toujours ses questions à plus tard. Le moment était à l’urgence pas aux interrogations. Il patientait donc, maintenant sa main sur l’avant-bras…Et dire qu’il avait un beau type sous la main et qu’il ne pensait même posa à le chasser. La vie n’était pas juste tout de même. Mais bon, faut dire qu’il n’avait pas eut l’occasion vu la l’intonation du patient. Sa voix avait été à peine audible. Il y avait vraiment urgence….

A noter qu'il ne chercha même pourquoi son patient était sous neuroleptiques. Ce n'était pas ses affaire, il n'était qu'assistant pas médecin ! Enfin pas en ce genre de chose tout du moins.

Nathaniel avait rassemblé ses forces pour parler, et maintenant, il ne lui restait rien. Incapable de répondre à l'infirmier aux yeux si sombre, il hocha la tête. Milles étoiles apparurent alors. Son univers se réduisait à la douleur cuisante, au sang qui battaient dans ses tempes. Une boule se forma dans sa gorge et des spasmes convulsèrent son estomac. La pièce se referma sur lui, tout devenait menaçant.
Il paniquait.
Mal. Si mal que c'est devenait si bon.

Dans un dernier sursaut, il tendit son bras valide et attrapa la blouse blanche de l'homme pour ralentir sa chute. Sa tête cogna le rebord de la table et son corps, fatigué de ses pitreries destructive décida de se mettre hors service. Nathaniel perdit connaissance.
Son esprit s'envola dans son monde habituel peuplé de cauchemars de plantes carnivores au visage féminins, de silhouettes émaciés qui écrivent à la craie de grandes équations sur des tableau noir lisse, d'arbres milliaires aux racines rouges se nourrissant de cadavres, et d'humains qui avant, se nommait "famille".

Tom.
Cette nuit, il avait rêvé de Tom. De Fish aussi. Des bribes d'images se reformèrent et les terreurs prirent une forme concrète. Cette nuit, il avait rêvé de Fish qui violait Tom, dans une cage en forêt alors que les cris des matons encourageait la violence. Nathaniel hurla.

Julian attendait patiemment la réponse du jeune homme. Mais elle ne vint pas. Au lieu de cela, il vit un homme devenir encore plus blanc qu’il ne l’était déjà. Julian savait ce que cela signifiait. Dans un sens, ça l’arrangeait, même si dans l’autre, c’était inquiétant. Le patient avait perdu beaucoup trop de sang. Et en plus, il se rajoutait une blessure, sa tête ayant tapée contre la table de soin. Julian soupira en songeant qu’il aurait mieux fait de rester Kiné, ça attirait beaucoup moins d’ennuis et de salissure aussi. Sa blouse était complètement maculée de sang…

Mais il souleva le corps sans connaissance, délaissant quelque seconde le point de compression. Il allongea le garçon, reprit de quoi éponger le sang, un assistant n’aurait vraiment pas été de trop, et commença à coudre, étant forcé d’éponger toutes les trois secondes. Mais il réussit à aller au bout de sa tâche. Il banda ensuite le bras, s’assurant que le sang ne coulait presque plus, il restait toujours un peu, ce qui était normal, mais d’ici dix minutes ça devrait plus suinter. Puis il s’occupa de la tête du jeune homme, soignant sa nouvelle blessure…

Il souffla quand tout fut finit. Il passa le dos de sa main sur front pour effacer les gouttes de sueur les remplaçants pas une traînée de sang. Chose qu’il ne se rendit pas compte. Il retira enfin ses gants, gants qu’il avait revêtu pour soigner le patient, et les jeta à la poubelle. Il fit un peu de nettoyage et de rangement et revint au patient. Il choisit alors de le réveiller en passant un produit sur le nez ( j’ai mangé le nom, dsl ^^, ) Nathaniel se réveilla, si on peut dire cela, immédiatement…

« - vous allez mieux ? J’ai besoin de savoir votre traitement pour vous donner de quoi vous soulager ! »

Il tendit un verre d’eau et deux morceaux de sucre, qu’il avait récupéré après son rangement.

« - Mais en attendant, prenez cela ! »

Il soupira et attendit que le garçon s’exécute…

Nathaniel ouvrit les yeux brusquement, l'esprit encore prisonnier d'images dérangeantes. Il poussa un cri suivit d'une flopée de jurons en américain et finit par articuler une phrase, d'une voix rauque :
- " Fish. Let him go. What the fuck do you..."
Mais les yeux noirs qui le fixaient n'étaient pas ceux de son compagnon de cellule. Peu à peu, le jeune homme réalisa où il se trouvait, et surtout pourquoi. La honte revint en force.
Il détourna précipitamment le regard et se perdit dans la contemplation du bandage. L'infirmier avait du voir toutes ses cicatrices, toutes ces marques tangibles de sa misérable existence.
Tant de douleur.
Tant de futilité.

Nathaniel attrapa le verre d'eau offert et murmura un "merci" gêné presque inaudible. Il croqua les deux sucres. L'eau lui parut si froide que son corps se révulsa, le coeur au bord des lèvres. Sa migraine se rappelait à ses bons souvenirs avec son cortège de nausées et vertiges. L'odeur du sang s'accrochait. Il se passa la main dans les cheveux et fit une grimace quand ses doigts rencontrèrent une belle bosse qui n'était pas là à son arrivée.

Parler de son état, donner une raison aux lacérations... Rien qu'à l'idée d'aborder le sujet, le rouquin se sentait défaillir. Il voulait être seul. Loin. Mort, de préférence.
Rassemblant son maigre courage, il se décida à quelques explications, ou, plus exactement, donner les clefs nécessaires pour que le brun se débrouille sans lui. Sa main trouva son badge et son matricule qu'il tendit à l'infirmier, sans jamais lever la tête dans sa direction.
- "Tout est dans mon dossier médical...." Après une hésitation, il ajouta "S'il vous plaît... ne prévenez pas le Docteur Landford."

Julian tentait donc de réanimer le patient. Chose qu’il arriva parfaitement. Par contre, les jurons le laissèrent sur le cul. Il ne s’était pas vraiment attendu à cela. Mais il se reprit vite pour finalement interroger le jeune homme. Car ce n’est pas tout cela, mais il devait calmer sa douleur, si tenté qu’il sente la douleur. Julian hésitait sur ce point vu les marques que ce dernier possédait. Mais ce n’était pas son boulot de jouer les psychiatres. S’il en avait besoin, il y en avait un très bien ici. Bon, un peu joueur comme lui, mais sérieux… enfin quand il veut…

L’ancien kiné soupira, mais qu’est-ce qui lui avait prit de faire la chasse au Landford. Il se souvint pourquoi, ça lui tira un sourire intérieur. Et puis, il n’allait pas se plaindre non. Grâce à cela, il avait un flan au chocolat rien qu’à lui, qu’il pouvait chasser autant qu’il voulait. Julian réalisa qu’il s’éloignait de la réalité quand les réponses à ses questions vinrent résonner en son oreille. Il cligna des yeux à deux reprises. Primo, il ne connaissait pas le nom du patient, donc regarder dans le dossier il voulait bien, mais ça n’allait pas être facile. Et Secundo, pourquoi il préviendrait Landford… Ah oui ! La tentative de … ? En fait Julian ne savait même pas ce qu’avait voulut faire le jeune homme ! Et il s’en fichait pas mal en fait !

« - Je suis ravi de savoir que vous avez un dossier médicale mais… » Bah oui, ça lui évitait de le créer. « - … Pour le consulter, il le faudrait votre identité ! »

Elémentaire mon cher Watson !

« - Par contre pour le docteur Landford (j’ai toujours voulu voir ce que ça faisait de l’écrire XD), je ne puis rien vous promettre ! Je ferrais un rapport à mon supérieur et c’est lui-même qui avisera ! »

Comment ça il se débarrassait de la question ? Mais non ! Bon juste un peu ! Mais il n’était qu’un assistant après tout…

Il attendit donc patiemment le nom du patient…

Après un long silence, l'infirmier continua d'ignorer le badge qui s'agitait comme un beau diable à la périphérie de son champs de vision. Nathaniel fut surpris de l'attitude détachée et froide de l'agent de soin.
Visiblement, son arrivée en catastrophe l'avait dérangé et il voulait se débarrasser rapidement de son cas, se déchargeant sur son supérieur.
Ha, ce n'était que l'assistant...

Nathaniel tendit son bras valide et tapota son badge contre le ventre du brun qui daigna enfin baisser son regard. Celui du rouquin par contre contemplait toujours le lino taché de sang – le sien d'ailleurs – avec beaucoup d'intérêt.

Sa respiration trop rapide ne l'aidait pas à se calmer. La nausée revint en force et le jeune homme fut parcouru d'un haut le coeur. La douleur lancinante de son avant bras saturait ses sens. Il se sentait si mal, si seul et surtout si con.
Depuis des années qu'il jouait avec cutters et scalpels, déraper ainsi, une erreur de novice, lui ressemblait peu. Il était peut-être plus perturbé par sa vie de reclus qu'il ne l'aurai pensé.

Le toubib l'avait mis en garde contre son comportement d'ermitte. Sa quarantaine s'était achevée depuis plusieurs mois et pourtant il n'avait rien changé de ses habitudes, se liant avec personne, évitant soigneusement tout contacts humains autres que médicaux.
D'ailleurs, le nouvel assistant remplacait avantageusement la grosse vache. Nathaniel se demanda si le supérieur aussi était jeune, vu que l'ancien était partit à la retraite. Enfin. Officiellement.

Une nouvelle vague de nausée coupa court à ses réflexions et son corps s'arqua sous la violence du spasme.
Mal.

Julian manqua de frapper mentalement quand le badge fut exposé à ses yeux. Comment avait-il fait pour ne pas le voir ? ça, c’était un grand mystère. Mais bon, maintenant, il avait le nom du patient : Nathaniel Fern. Il laissait donc le patient deux minutes pour partir à la recherche du fameux dossier qu’il finit par trouver, parfaitement rangé à sa place. Plutôt étonnant. Par contre, le dernier infirmier à l’avoir vu n’était pas Scysios. Il fut surprit de la dernière date. Mais finalement la laissa vite de côté pour aller directement à l’essentiel, le traitement actuel. Enfin, Julian espéra que c’était encore le traitement actuel vu de quand datait la dernière mise à jour.

Il trouva ce qu’il cherchait… Même un peu plus. Il était tombé sur un cas encore ! A croire qu’il les attirait ! Pas que d’habitude ça le dérange, mais là il allait avoir du rangement avec tout ça. Sans compter que sa chemise était fichue ! C’était à ce demander à quoi servait ces fichues blouses blanches. Il ne put pas vraiment se répondra car un certain patient eut la brillante idée de se laisser aller à des spasme de douleur. Pas de doute à ça, il préférait vraiment la kinésithérapie à ça ! Il soupira et alla chercher les calmant approprié.

Il se dirigea vers Nathaniel et lui fit prendre le calmant. Vraiment, l’inventeur des seringues est un vrai géni ! Il n’y a rien à redire à cela. Il coucha ensuite, contre son gré, le jeune homme. Non, il ne tenait pas plus que cela qu’il se blesse un peu plus. Il avait vu assez de sang pour aujourd’hui. D’ailleurs, Julian hésita à l’attacher puis se ravisa. Ce n’était pas son genre. Comment ça, ça n’a rien avoir ? Mais si, mais si ! Il n’aimait pas immobiliser quelqu’un ! C’est tout ! A quoi pensiez vous ? *bande de pervers va !*

« - Ne bougez pas et essayez de dormir ! Votre corps en a besoin ! Laissez le calmant agir, vous irez mieux ensuite ! »

Tout du moins du point de vue physique… pour le mental ? Ce n’était pas son problème mais celui du Docteur Landford !

[ Oô… Tenshi a perdu quelques neurones en rédigeant ce poste ]

Nathaniel ne réalisa pas que l'infirmier lui faisait une injection. Tout son corps se rebellait, criant de douleur. Il se réveilla quelque temps plus tard, incapable de savoir si quelques minutes ou quelques heures s'étaient écoulées. Son avant-bras engourdit le lançait.
Rien d'insupportable.
Mais douloureux quand même. Attention, Nathaniel n'était pas une chochotte hein !

Il s'assit avec précaution et manqua de se casser la figure en descendant de la table de soin, se prenant les pieds dans la couverture qui devait l'avoir tenu au chaud durant sa sieste forcée. Il se rattrapa in-extremis, étouffa une insulte et se stabilisa difficilement, tel un culbuto ivre. Pas un bruit. Personne. Aucun spectateur à ses cascades ridicules. Etait-il seul? L'occasion était trop belle. S'il filait à l'anglaise, il n'aurait pas à s'expliquer sur son état.

Nathaniel ramassa la couverture. Sa tête n'apprécia pas du tout la position et lui fit sentir avec force de tournoiements et nausées. Le rouquin resta accroupi quelques instant. La pièce se décida enfin a s'immobiliser. Il n'avait pas le pied marin. Enfin, il réussit à faire quelques pas titubants et repéra son badge ainsi que son dossier ouvert sur le bureau. Le premier fut rangé au fond de sa poche, le second... bah, il connaissait déjà l'histoire. Elle était nulle et sans intérêt.

Il se dirigea donc vers la porte de sortit, discret comme un chat... enfin, un vieux chat plein de rhumatismes et shooté à la colle.

Julian n’allait pas rester bêtement à regarder son patient dormir. Il avait autre chose à faire. Alors, il le recouvrit d’une couverture et quitta la pièce. Il était passé par le bureau pour mettre à jour le dossier du patient. Il ne songea même pas à l’ordinateur. Trop compliqué à son goût et surtout trop prise de tête. Il le fit donc manuellement et disparut alors dans l’arrière salle. Il retourna naturellement à son rangement. C’est qu’il avait encore une dizaine de cartons à défaire et il ne tenait pas à ce que cela lui prenne toute la journée.

Le temps passa de cette manière. Julian en était à son quatrième carton quand il réalisa qu’il avait quelque chose. C’était rouge, ça avait salit ses sols et ça ressemblait à un patient. Il soupira et laissa le tout en plan. Il prit la direction de la fameuse salle pour… plus trouver personne. Julian cligna des yeux. Il devait rêver, ce n’était pas possible. Il soupira et passa la main sur son visage. Tant pis pour lui. S’il mourrait ce n’était pas son affaire. Il était sortit sans avis médical. Bah quoi, il était kiné de formation, pas médecin, alors ce genre de détail…

Il quitta alors la pièce principale après avoir fait deux ou trois rangement et nettoyer le tout, puis se dirigea vers l’arrière salle. Et il retourna à ses cartons… Y’a pas à dire, que la vie d’assistant infirmier était palpitante. Heureusement qu’il avait un flan au chocolat… Il se serait ennuyé sinon !

Scysios revenait gaiement à l’infirmerie, tout joyeux de retourner travailler.
C’est que travailler avec votre cookie à vous rien qu’à vous, ça vous donne tout de suite beaucoup plus envie d’y aller...
C’est donc un infirmier complètement dans la lune qui marchait dans les couloirs, en sifflotant presque.
Si rêveur, qu’il faillit presque rentrer dans quelqu’un.
Il s'arrêta de justesse et en fut un peu surpris, et clignant plusieurs fois des yeux en essayant de retrouver son équilibre.

"Oh ! Désolé, je ne..." Il s’interrompit, fronçant les sourcils.

Il venait de remarquer dans quel état était la personne qu’il avait manqué de peu.
Plutôt... mal en point.
Disons que si il le faisait marcher le long d’une ligne blanche, il y avait peu de chance qu’il réussisse à la suivre.
Bref.

"Tout va bien ?"

Il regarda l’homme, puis la porte de l’infirmerie, juste derrière lui.
Apparemment, il en sortait.
D’habitude, ils y rentraient dans son état, et ressortaient frais et dispos, ou tout du moins un peu plus en forme.
Pas l’inverse.
Scysios l'aurait probablement trainé dans le sens opposé, jusqu'à l'infirmerie, si il n'avait pas su que c'était dangereux de faire ça à un agent du réseau, tant qu'on ne savait pas dans quel service il travaillait.
Parce qu'il y avait toujours un risque de tomber sur un susceptible.

Nathaniel était fier. Son départ discret était une réussite. Il venait juste de refermer la porte sans bruit, juste de se retourner en réfléchissant au plus court chemin pour retourner à son bureau, qu'il fut percuté par un bulldozer.
Enfin, presque.
Le type s'arrêta à temps. L'effet de surprise envoya Nathaniel se cogner contre la porte à peine close. Pas de chance, ce fût son avant-bras droit fraîchement recousu qui rentra en contact – très physique – avec le chambranle de métal.

Il ne cria pas. Il se mordit la lèvre à sang, et patienta quelques secondes avant de produire un son. Il n'avait aucune confiance en sa voix. Trop rauque. Trop éraillée.
Traîtresse !
L'homme qui se tenait devant lui, en blouse blanche, un air contrit sur le visage, possédait le badge qui allait bien avec le lieu. C'était donc lui, le fameux supérieur du brun couturier.
Il était cuit.
Ce type n'allait jamais le laisser partir.

Nathaniel laissa un soupir lasse franchir ses lèvres maltraitées.
- "... Pas vraiment. Votre assistant vient de me soigner. Il m'a administré un calmant..." Après hésitations, il opta pour confier ses craintes à l'inconnu. Il était toubib quand même. "... Je crains qu'il n'y ait des interactions avec mon traitement actuel."

Il réalisa ailleurs que l'agent se tenait un peu en retrait. Il comprit immédiatement sa méfiance, lui aussi craignait les réactions impromptues de certaines catégories du personnel, qui manient la pelle avec dextérité, mais pas pour planter des arbres.
Le rouquin cessa de masser son bras meurtri et tendit sa main gantée vers son vis à vis :
- "Nathaniel Fern, scientifique, responsable des serres. J'ai un abonnement ici." Avec un sourire charmant, il désigna de l'index la plaque "infirmerie".

Scysios se demanda presque tout de suite ppurquoi il avait demandé si tout allait bien.
Parce qu'il était évident que non, ça n'allait pas.
Et d'ailleurs, l'inconnu le confirma.
Il serra chaleureusement la main tendue, et eut un petit sourire à la réflexion de Nathaniel sur son abonnement à l'infirmerie.

"Alors je pense que nous allons nous revoir souvent. Je m'appelle Scysios Ravenhir."

Il ne précisa pas qu'il était l'infirmier, c'était inscrit en gros sur son badge, et ils ne devaient pas être nombreux à se balader en blouse blanche dans cette partie du batiment...
Les yeux de Scysios se posèrent alors sur le bras de Nathaniel.
Interraction avec son traitement...
Mouais.
Il avait confiance en Julian, mais il savait que parfois, on ne pouvait pas prévoir certain effet secondaires.

"Pour votre traitement, c'est possible. Mais vous avez peut-être tout simplement besoin de vous reposer. Ou perdu trop de sang." rajouta-t-il en plissant légèrement les yeux.

Dans tous les cas, ce n'était certainement pas dans le couloir qu'il allait régler le problème.
Alors il contourna l'homme, et ouvrit la porte de l'infirmerie.
Se retournant presque immédiatement vers Nathaniel, pour lui sourire.

"Entrez, je vais voir ce que je peux faire."

Aucune chance qu'il s'en aille en courant, dans l'état où il était, Scysios le rattraperait très vite.
Alors l'infirmier rentra, sans vérifier que le scientifique le suive.
Il trouva son infirmerie dans un beau bordel, mais à force, il finissait par si habituer…
Quoique qu'on ne lui avait encore jamais fait le coup des énormes flaques de sang sur son carrelage.

Il le savait bien qu'il était cuit.
D'ailleurs avec un charmant sourire, monsieur Ravenhir l'invita à repasser sur le billard, enfin pas tout à fait. Nathaniel rebroussa donc chemin et se retrouva exactement là d'où il avait filé si discrètement quelques minutes auparavant.

L'infirmer n'avait pas tord, sa fatigue était peut être causée par la perte de sang. Il redoutait quand même que les quantités impressionnantes de substances chimiques en tout genre qu'il ingérait quotidiennement ne réagissent pas bien avec le calmant injecté.
Un doute affreux le saisit : Et si le toubib précédent n'avait pas mis à jour son dossier avant son départ en retraite. Bah, en matière de drogue, son organisme était résistant. Il avait testé assez de trucs exotiques pour écrire une encyclopédie sur le sujet.

Sur les indications de l'infirmer, il s'assit de nouveau sur la table de soin. Il hésita à juste remonter la manche de sa chemise, mais opta pour un déshabillage plus conséquent. Il fallait bien qu'il y passe. Ses yeux se fermèrent un instant.
Montrer son corps. Ses marques. Ses cicatrices.
Se dévoiler lui nouer le ventre, même devant le personnel médical.
La honte envahit tout son être, prit possession de lui tel un démon sournois.

Nathaniel retira sa veste, puis sa chemise découvrant son torse musclé ravagé de cicatrices, brûlures de cigarettes, scarifications et l'immense tatouage qui ornait son dos. Des fleurs de lys dont les feuilles et les tiges s'enroulaient et se transformaient en motifs celtiques traditionnels. Ses piercing brillaient sous la lumière trop blanche du plafonnier. Ses avants-bras n'était qu'une succession de petits traits roses parallèles attestant sans d'ambiguïté de ses pratiques d'automutilation.
En silence, le rouquin priait pour qu'aucun commentaire ne soit formulé...