Bureau de Ryan O'Conor - Responsable de l'équipe de nuit

Ryan était arrivé il y a douze heures de cela à son bureau. En fit, il était repassé la veille, vers midi pour aller chercher un dossier afin de travailler un peu chez lui, n’ayant pas grand-chose d’autre à faire, mais finalement avait décidé de rester sur place. Après tout, il avait ainsi tout à porté de main. L’ordinateur, les dossiers, et sans oublier le café. Et puis, il était nettement plus à l’aise parmi les papiers que chez lui devant la télévision. Enfin bon, cela faisait douze heures qu’il était là, et il arrivait enfin au terme du dernier dossier à lire, compléter, archiver et classer. Ce n’était pas trop tôt. Car là, il commençait à en avoir sérieusement marre des rapports. Le seul inconvénient à être un supérieur. Mais son travail ne s’arrêtait évidemment pas là – ça aurait été bien trop simple – il devait lui aussi faire son rapport, pour le fournir à son supérieur… La paperasse, j’vous jure…

Il travaillait donc au dernier dossier, bénissant le fait que ses agents n’étaient pas encore arrivés. L’autre inconvénient d’être supérieur, c’est que tu rencontre plus d’être vivant que tu ne le voudrais. Enfin bon, là, il n’avait pas à se plaindre, personne à l’horizon, donc un paix certaine dans son bureau rangé comme jamais, non décoré, en fait, manquant totalement de convivialité. Comme son propriétaire en fait. Comme quoi, le lieu de travail ressemble vraiment à la personne qui y loge. Ne voyant pas les choses ainsi, Ryan estimait juste que cet endroit est là pour qu’il travaille et non qu’il se sente comme chez lui. Il n’avait pas vraiment tord, mais avait-il raison ? Cela dépendaient des personnes interrogées. Le responsable de l’équipe de nui était ainsi. Rien ne pouvait le changer… non vraiment rien…

Baillant légèrement, ressentant une fatigue certaine, il se permit une petite pose, allant se faire une tasse de café bien fort et sans sucre. Il faut dire qu’il n’avait pas dormit depuis soixante-douze heures. Il était revenu d’une mission et s’était remit à son boulot de responsable presque immédiatement pour rattraper le retard accumulé. Et il y était arrivé. C’était à se demander si cet homme était vraiment humain parfois… s’il n’était pas une machine ou quelque chose de ce genre… Enfin bon, il était à son café, s’octroyant une pose, devant la fenêtre de son bureau, réalisant enfin que le jour s’était levé… Il regarda alors sa montre pour voir qu’il était vingt-trois heures. Il fut surpris. D plus, personne n’avait fait irruption dans le bureau alors que le service de nuit avait commencé il y a deux heures de cela… Il regardant son bureau, le visage toujours aussi inexpressif, penseur tout de même…

*Où sont ces abrutis ? Ils vont m’entendre et devoir se justifier pour leur foutu retard !*

Ryan était passablement énervé, même si rien chez lui ne le démontrait…

[réservé ^^;]

Shézac bailla joyeusement, avant de profiter de la lumière faiblarde et terne de l’ascenseur pour jeter un coup d’œil à son plan du réseau.
Il était arrivé depuis à peine un quart d’heure. A vrai dire, il avait presque faillit faire demi tour, en arrivant au pieds de l’immeuble, en voyant le hall éteint. Mais une chose blonde paniquée et catastrophée lui était tombée dessus avant qu’il aie lu temps de le faire, alors qu’il tendait vainement d’apercevoir quelque chose au travers des portes vitrée du réseau.
Il fallait dire que sa venue était normalement prévue en milieu d’après midi, de manière à lui laisser le temps de s’installer et de visiter, avant de se présenter à son nouveau service. Mais... Son train avait eut quelques heures de retard. C’était du moins ce qu’il avait baratiné au concierge, tout en récupérant ses papiers, et en lui conseillant de filler au dodo tout de suite après ça. Il était adorable, ce petit blond, mais vingt trois heure, ce n’était pas une heure pour un gamin.
En réalité, son train n’avait pas eut de retard. Bien au contraire. Mais il avait fait connaissance d’une très jolie contrôleuse, qui avait justement son après midi de libre, et qui connaissait un petit restaurant pas loin de la gare, pas très cher et très bon… bref, ils avaient un peu discuté, dans les toilettes du restaurant. Mais il ne devait pas repenser à ça devant un gosse, c’était mauvais pour son âme d’enfant. Et il parlait en connaissance de cause.

Shézac zieuta le numéro de l’étage où il venait d’atterrir, et celui qui était indiqué sur son plan. Apparemment, c’était le bon endroit. Il jeta un œil dans le couloir obscur. Les néons étaient éteint, les locaux apparemment désert.
Pendant un instant, il fut –encore- tenté de faire demi tour. C’est qu’en venant, il avait vu, tout au fond d’un très long couloir sombre, des rayons de lumière assez vifs et colorés, qui sortait d’une porte grande ouverte, et par laquelle s’échappait aussi des rires et des bruits de verres. Il avait l’air d’y avoir une fête, au foyer.
Si il n’avait pas déjà eut plus de neuf heure de retard, il serait bien allé y faire un tour. Mais il s’était dit que pour un premier j... une première nuit, ce ne serait peut-être pas raisonnable. Ou pas très conseillé pour espérer faire bonne impression, et avoir un peu d’argent en plus sur son salaire d’ici quelques mois.

Le grand sac, contenant ses maigres affaires, en bandouillère sur son épaule, il s’engagea dans le couloir silencieux, ombre parmis les ombres, se retenant à grand peine de siffloter ou de chantonner. Pas âme qui vive, à première vue, mais on ne savait jamais. Il avait déjà travaillé dans un service similaire, ou les autres gars avait une passion pour les cachettes embusqués, et restaient pendant des heures à faire le guet, planqués derrière une plante verte, prêt à faire des jolis trou dans la peau du premier individus suspect qui passerait.
Il avait survécu, mais ce n’était pas pour rien qu’il avait changé d’employeur.
Shézac longea un nombre indéfinissable de porte de bureau verrouillée, sans la moindre raie de lumière pour lui indiquer qu’il y avait quelqu’un dans la pièce. Il n’osa pas appuyer sur l’interrupteur, pour allumer les néons. Une arrivée discrète était toujours mieux. Et puis... Les gars embusqués derrière les plantes vertes... Ils étaient en général assez nerveux. Un néon, ça mettait pas mal de temps à s’allumer, mais ça faisait quand même un peu sursauter.
Cependant, en ne trouvant toujours pas le bureau qu’il cherchait, il eut envie, pour la troisième fois de la soirée, de faire demi tour.
Mais telle le messie, ou un phare salvateur en pleine tempête, une lumière lui parvint, enfin. Une toute petite bande jaune, toute proche de lui, sous une porte. Shézac s’en approcha. Malgré l’obscurité, il parvint à déchiffrer les lettres argentées, sur la plaque. Bureau du responsable de l’équipe de nuit.
Chouette, il avait trouvé. Moins chouette, il allait devoir bosser.
Refaisant en quatre seconde chrono sa queue de cheval, pour avoir l’air un peu plus présentable, il posa son sac à terre, et frappa un grand coup. Sans même attendre la réponse, un grand sourire joyeux au lèvre, il ouvrit la porte en grand, et s’engouffra dans la pièce.
Il y avait quelqu’un, à l’intérieur, debout, avec une tasse de café entre les doigts. Un homme. Assez grand. Horriblement sexy.
Son regard s’illumina.

"Bonjour ! Vous êtes le responsable ?"
Il s’approcha de lui, et lui secoua serra joyeusement la main, avec entrain.
"Enchanté, je m’appelle Shézac, je suis le nouveau !"

Il n’avait plus du tout, mais alors plus du tout, envie de faire demi tour. Et il aurait bien rajouté qu’il était libre le soir -ah non, pas le soir, puisqu'il devait bosser, plutôt le matin alors- et donné son numéro de portable.
Ce mec était le responsable ? Il sentait qu’il aurait beaucoup de papier et de rapport à venir lui donner, dans les prochains j... nuit.

Ca pour l’entendre, ils allaient l’entendre. Ou peut-être pas finalement. Ryan était aussi expressif qu’un poisson. S’il alignait deux mots c’était pour donner un ordre. Et encore, la plus part du temps, il faisait cela par courrier codé, évitant ainsi le moindre contact humain. Ainsi, il rencontrait ses hommes que lorsque cela était nécessaire. Donc au début de service pour donner les directives ou alors pour un rapport. Le rapport devait être important, sinon il imposait qu’on le mettre dans la petite boite à lettre qui était en alliage inviolable, à la droite de sa porte de bureau. L’insociabilité de Ryan O’Conor n’était vraiment pas ou plus une chose à prouver. Enfin pour quiconque travaillant à son service depuis plus d’une semaine… - ou un jour, ça dépendait de la perspicacité du dit agent – et qui n’était pas totalement suicidaire…

Enfin bon, pour le moment Ryan était passablement en colère et allait donner une leçon à ses dits hommes, et ce, à sa façon. Il y en a qui vont finir dans les bas-fonds de la ville à chercher quelque chose qui n’existe pas. Ou bien d’autre qui allait devoir faire du rangement dans le bureau de Keith et subir le courroux de ce dernier. Il avait plusieurs possibilités de leçon et toutes étaient aussi peu gratifiantes que celles déjà nommée. Et cela aussi était prévisible. Evidemment, il n’y aurait pas de leçon pour quiconque aurait une raison vraiment valable pour ce retard de deux heures. Mais il doutait que de telles excuses existaient. Le responsable n’était pas pessimiste, mais tout ce qu’il y a de logique. Quand on travail dans cette organisation, rien à part le travail ne compte. Alors une excuse valable était vraiment peu probable…

C’est alors que Ryan se souvint. Il n’y avait pas que les anciens qui était en retard, mais aussi le nouveau. Shézac… Shézac machin chose. Une recrue qui, selon son responsable, était de premier choix. Bon dossier, bonne expérience. Mais niveau comportement, il n’avait aucune information, sauf qu’il était dynamique. Information ne l’aidant pas vraiment. Dynamique ayant tellement de sens que cela serait que trop extrapoler que de dessiner un portrait psychologique de la nouvelle recrue. Enfin là, il pouvait affirmer avec certitude que cette dite nouvelle recrue ne valait pas mieux que les autres. Tout aussi en retard qu’eux. Ce qui n’était pas une bonne entrée en matière avec Ryan. A moins de vouloir finir aux archives, à protéger l’archiviste jusqu’à la fin de sa vie. Ce qui n’était pas une mauvaise idée comme punition…

Il était dans cette idée quand quelqu’un cogna à sa porte et entra comme une furie dans son bureau, grand sourire aux lèvres, et avec une énergie… Ryan s’en sentait déjà fatigué. Et le blond survolté vint directement vers lui, lui prit la main et la serra en se présentant vivement. Une veine pulsa sur la tempe droite du responsable. C’était donc ça dynamique. Restant de marbre, il s’échappa de la main bien trop entreprenante à son goût, retourna derrière son bureau, s’y installa. Il sortit ensuite le dossier du nouveau, et toujours sans un mot, ignorant royalement l’agent, il relit le peu de lignes que contenait le dit dossier. Et bien avec tout ça, il était bien avancé. Mais au moins, il savait une chose… Il ne l’aimait pas. En fait, il le détestait. Ce type avait osé le toucher, lui serrer la main et lui parler… Non, vraiment, il ne l’aimait pas…

« - Vous êtes en retard ! Asseyez-vous ! »

Voyez la politesse de notre cher responsable de nuit. Pas de bonjour, pas de sourire accueillant. Juste une constatation, un regard vide et un visage qui était aussi froid que l’antarctique lui-même. La convivialité était vraiment la spécialité de Ryan. (Ironie) Mais bon, il vous dirait qu’il n’est pas là pour être chaleureux et gentil, mais pour gérer une équipe et faire en sorte que ça ne soit pas le cataclysme dans l’organisation de l’équipe de nuit. Il ajouterait qu’il a autre chose à faire que de jouer les nounous d’homme extravagants et indiscipliné. Et puis, en plus de tout cela, il n’aimait pas être avec les autres. Alors il n’allait pas aire quelque chose qui favoriserait l’incruste de quelqu’un dans son espace vital, privé et personnel. Il ne fallait pas rêver non plus… Et noël est déjà passé…

Shézac regarda son supérieur -il déduisait que c'était lui, puisqu'il n'avait pas eut de réponse- de haut en bas. En s'attardant particulièrement sur le bas, d'ailleurs.
Pas mal... Pas mal du tout même. Pour la peine, il allait lui obéir, tiens.
Il fut d'ailleurs tenté un moment de lui demander où est-ce qu'il voulait qu'il s'installe. C'est vrai, quoi, il ne l'avait pas précisé. Et ses genoux avaient l'air extrêmement confortable... Quoiqu'il pouvait aussi s'asseoir sur son bureau. Ou par terre.

Mais avec le très léger aperçus du caractère ô combien joyeux et agréable de son vénéré (et sexy) supérieur, il préféra poser son royal postérieur sur l'un des deux fauteuils en face de son bureau.
Avec un responsable aussi bien foutu, ça aurait été dommage, de se faire virer dès le premier jour.

"Navré, mon train à eut du retard." s'excusa-t-il en croisant délicatement ses jambes, et posant innocemment ses mains sur ses genoux.

Shézac faillit aussi papillonner des paupières, juste histoire de tester la gay-té de son nouvel employeur. Il préféra cependant garder cela pour plus tard. La nuit allait être longue, très longue, pour Ryan...
A noter qu'il lui avait également ressortis le même mensonge qu'au concierge. Ca marchait toujours, cette excuse. La réputation des compagnies ferroviaires n'était plus à refaire, c'est en disant que son train avait eut de l'avance qu'on l'aurait regardé suspicieusement.
Et puis, il n'y avait aucun moyen de vérifier... Ou du moins il l'espérait.

Les yeux innocemment rivés sur Ryan, il attendit, lui laissant le temps de lire -ou relire, il n'en savait rien- son dossier. Son regard vagabonda un peu dans la pièce, mais ne notant rien de particulier, à part une décoration très... neutre, et examina plutôt les mains de son supérieur.
Hmm... délicieusement fine... Il se demanda un instant ce que ça ferait, de les sentir courir sur sa peau, retirer ses vêtements, défaire l'élastique de ses cheveux, caresser son...
Il frissonna de plaisir et d'apréhension, avant de se reprendre.
Pas au boulot. Pas dès la première rencontre. C'était beaucoup, beaucoup trop tôt, il devait prendre le temps de le connaître un peu mieux, et de le séduire.
Demain soir. Ou un peu avant l'aube, peut-être.
Il y avait plein de placard à balais partout, si jamais le bureau était un lieu trop risqué. Il les avait vu en venant...
Comment ça, il se comportait commesi c'était déjà le parfait amour, avec son supérieur ? Absolument pas. Et puis, personne n'avait jamais résisté à ses charmes. Le record était d'ailleurs de trois mois.

Ryan n’avait nullement l’intention de jouer les gentils supérieurs. Ce n’était pas son boulot et ça ne le serait jamais. Sinon, il démissionnerait et se ferait muter ailleurs, en Sibérie, ça lui allait bien tant qu’il n’y avait personne pour venir lui troubler son calme tant aimé. Et fort heureusement pas Shézac qu’il était télékysiste et non télépathe, sinon, il serait plus vraiment apte à songer à la reproduction, vu l’état de ses organes intimes après un passage plus que musclé du responsable. Il faut dire que Ryan n’était pas genre d’homme à penser avec ce qu’il a en dessous de la ceinture. En fait, il n’avait jamais tenté ce genre de chose, inutile, dépravante et surtout, cela voulait dire contact, relation, et ça… Il préférait mourir que de songer à ce genre de… de contact… De plus, se goût en matière amoureuse était indéfini, puisque lui-même n’avait jamais essayait de s’intéresser à cela…

Laissant un instant son dossier, il fixa Shézac qui avait obtempéré et s’était assit sur le siège proposé. Enfin proposé muettement, car cela semblait logique. Là encore, fort heureusement qu’il n’était pas télépathe. Enfin bon, il fixa l’agent qui avait prit une position qui en disait bon sur son bord. Ryan ne releva pas, estimant que ce n’était pas ses affaires. C’était le domaine du privé et il ne comptait pas entrer dans le privé de ce dernier. Oh non, ça serait que prendre trop de risque déjà que ce type s’imposait sans la moindre politesse dan son espace vitale. Il ne valait mieux pas tenter le diable. Alors il évita de dire d’avoir un peu plus de tenu à son homme, préférant réduire les dégâts de rupture de calme au maximum. Il n’était pas suicidaire non plus…

« - Un train qui a du retard n’est pas une excuse valable quand on fait partit d’une organisation telle que le Réseau. Au prochain retard, vous serrez mit sous détention ! »

C’était ce qui s’appelait aller droit au but sans tourner autour du pot. Ryan n’était pas le genre de personne à prendre quatre chemins pour dire ce qu’il avait à dire. Mettre les choses au point dès le début était bien plus pratique que devoir surveiller et jouer les « papa » avec ses employer. Il avait d’autre chose à faire comme s’enfermer dans son calme, s’occuper des rapports, effectuer ses missions, éviter les êtres vivants… Et il en passait d’autres. Alors franchement, les nounous n’étaient vraiment pas dans ses affectations… Il détourna alors son regard Vairon pour revenir au dossier qui était toujours aussi vide que la dernière fois qu’il l’avait regardé. Franchement, pourquoi on lui foutait un type pareil dans les pattes ? Comme s’il avait besoin d’un surexcité en ce moment…

Il se sentait fatigué et las tout d’un coup. Heureusement, cela ne se voyait pas sur son visage inexpressif. Ca aidait de jouer les automates quand même parfois. Il s’adossa alors un peu mieux à son siège, reposa ses yeux sur le blond, et grogna intérieurement revoyant la position déplorable de son homme. Ce que ce type pouvait lui taper sur les nerfs tout de même…

« - Bien ! Vos fonctions seront simples ! Vous inspecterez et surveillerez l’aile des invités. Il y a une personne à veiller plus que les autres ! Votre mission sera de faire au mieux qu’au danger ou personne ne l’atteigne ! » Il le fixa, attendant une quelconque prise de parole avant de finalement tendre le dossier de la dite personne et ignorer l’homme, rouvrant le rapport qu’il avait abandonné pour s’autoriser une petite pose. « - Vous pouvez vous retirer ! » Termina t'il, le mettant à peine à la porte pour récuprer son espace vitale et son calme.

Shézac resta calme et souriant durant toute la durée du monologue de son responsable. Mais il tiqua cependant légèrement lorsque Ryan parla de détention.
Au prochain retard ? Oh. Il allait devoir faire très attention, dorénavant. Et s'acheter un réveil aussi. Non parce que d'habitude, il ne se réveillait... que quand il se réveillait, en fait.
Généralement plus ou moins autour de l'heure ou il devait aller au boulot. Mais le responsable n'avait pas l'air de plaisanter, ou alors avait un sens de l'humour encore plus douteux que le sien, et il n'avait pas envie de vérifier s'il disait vrai ou non. Shézac tenait à ses journées de libre.
Quoiqu'il pourrait toujours essayer de faire du charme aux gardiens...

Il haussa un sourcil curieux, lorsque Ryan évoqua sa mission. Ca n'avait pas l'air très compliqué. Et d'après les souvenirs qu'il avait du plan, l'aile des invités n'était pas très grande. Avec un peu de chance, il pourrait se trouver un fauteuil ou quelque chose du genre, près d'une entrée, et roupiller une heure ou deux, entre deux rondes. A moins qu'il n'aille faire un tour dans la chambre de la "personne à veiller plus que les autres", pour vérifier que tout aille bien, s'entendait.
Peut-être qu'il s'agissait d'une plantureuse brune d'un mètre quatre vingt. Ou encore mieux, le sosie de son nouveau supérieur ? Oui, il faudrait qu'il aille voir.
Et plus tôt que prévu, puisque apparemment, Ryan avait décidé de le maître à la porte. Zut alors. Il allait devoir repousser un peu ses plans. Au revoir, jolies mains fines... Ou à tout à l'heure, corrigea-t-il avec un sourire intérieur.

"Bien chef", soupira-t-il en se relevant.

Shézac attrapa le dossier qu'on lui tendait, fit un gracieux sourire, et s'apprêta à sortir. Il se figea cependant devant la porte.
Lui dire, ou pas ? Cruel dilemme. Il n'avait pas vu d'arme à feu à la portée des charmantes mimines de son charmant supérieur, ni d'ouvre lettre ou toute autre sorte d'objet coupant susceptible de faire des trous dans sa jolie peau.
Lui dire.

"Chef ? Vous avez une trace de café, là", le prévint-il en montrant du doigt le coin de ses lèvres.

Et il disparut de la pièce.
Il serait bien allé nettoyer de lui même la jolie moustache de Ryan, car après tout, un léger coup de langue aurait bien fait l'affaire, que se soit la sienne ou celle de son supérieur. Mais... On ne savait jamais.
Sitôt la porte refermée, il s'y appuya, tâtonna du doigt pour allumer l'interrupteur, et ouvrit le dossier dès que les néons daignèrent l'éclairer de leur lumière faiblarde.
Si il n'était pas adossé à la porte du bureau de son vénéré chef, il aurait probablement poussé un sifflement admiratif. Ce n'était pas son sosie, mais... mais il sentait qu'il irait bel et bien faire un tour dans l'appartement de son nouveau protégé. La politesse l'obligeait à aller se présenter.
Avec un large sourire, il referma le dossier, attrapa son sac, posa la lanière sur son épaule, et s'éloigna dans le couloir. Il allait d'abord passer chez lui, pour faire connaissance avec sa nouvelle chambre, et ensuite, il partirait travailler. Peut-être.

Ryan s’était montré clair, net et précis et au moins, il avait été compris puisqu’il ne reçut aucune objection, aucune question, ou quelque chose se rapportant à une négation à ses mots. Voilà le premier bon point que gagnait Shézac. Qu’il en profite, car il n’est pas sûr que ce dernier en ait d’autre avant un moment vu ce qu’il avait put voir de son caractère. Ryan savait qu’il aurait du fil à retordre avec ce dernier. Comme s’il avait besoin d’un extravagant dans sa vie, sur son lieu de travail, sous ses ordres. Pourquoi ce nouveau n’avait pas été muté à l’équipe de jour. Ca lui aurait parfaitement contenu et à lui aussi… Il avait déjà assez de boulot avec les autres sans avoir en plus un nouveau surexcité et qui aller, il en était sûr, son espace vital. Et non, Ryan ne faisait pas une fixation sur son espace vital…

Vint ensuite l’ordre de mission, la remise de dossier et la mise à la porte. Car c’était bel et bien cela. Ryan ne s’en cachait absolument pas. Il mettait à la porte son homme, pour retrouver sa douce et précieuse tranquillité. Et oui, quand on est ours mal léché, on l’est jusqu’au bout, et même plus loin encore. Enfin bon, le sujet n’était pas trop à l’ours mais à l’animal qui s’était levé et qui s’en allait docilement. Enfin, pas si docilement que cela puisque le bougre s’arrêta avant de fuir et fermer la porte derrière. Et évidemment, il ne s’était pas arrêté pour regarder le blanc des yeux de ryan. Non, il avait osé…osé signalé que… Le responsable en bouillonnait sur place. Il aurait été armé, comme l’avait présumé l’agent, ce dernier aurait eut un joli trou dans sa peau nacré…

Se jurant que ce petit blond de pacotille allait payer sa remarque au centuple, Ryan se leva pour aller voir sa fameuse trace de café dans le reflet du cadre floral qu’il avait sur un mur à sa droite. Retirant cette dite marque, il se dirigea par la suite vers la cafetière décidant de noyer sa rage dans la caféine à défaut de dépecer le nouveau. Il doutait que tuer lui apporte le calme qu’il aimait tant. Car son responsable risquerait de faire entendre parler de lui, encore, et encore, et encore. Et non merci. Il aimait bien son chef, mais de loin et derrière un téléphone au possible. Ryan n’aimait vraiment pas le contact avec les autres êtres vivants. Il en avait trop eut dans son enfances, trop détesté cela pour pouvoir accepté aujourd’hui qu’on envahisse son espace personnel…

*Tous des parasites* Songea t’il, en revoyant son passé.

Soupirant, il retourna en secouant la tête vers son bureau, posa sa tasse de café, et rouvrit son dossier qu’il avait abandonné pour la seconde fois. Décidément, il avait du mal avec de dernier rapport. Et il ne pensait pas si bien dire puisqu’il finit par tomber dans son fauteuil, épuisé, de sommeil. Il avait pourtant étudié le dossier, au trois quart. Mais le quart qui restait ne put être finit. Cela faisait bien trop de temps qu’il était éveillé. Et à défaut de son esprit qui luttait, son corps se laissa aller. Et le sommeil le captura en un temps trois mouvements avant même qu’il eut le temps de réagir. Il avait la tête sur le dossier de la tête, légèrement penchée sur le côté, une main sur ses genoux, l’autre, encore avec le stylo, pendante dans le vide. Il semblait calme et serein ainsi… et même paisible… Et surtout, plus humain…

La nuit passa beaucoup plus longuement, pour Shézac. Il était finalement passé visiter son nouvel appartement, pour ranger ses maigres affaires, prendre une douche, et se changer. Une heure, peut-être deux.
Ensuite, il avait traversé le Réseau, pour voir, faisant moult détour, avant d’atteindre l’aile des invités. Il n’avait pas croisé un chat, pas même un collègue avec qui il pourrait faire un brin de causette, ou vérifier ensemble qu’un intrus ne se cachait pas dans un placard à balais.
Arrivant dans son secteur avec peut-être trois ou quatre heures de retard que ce qui étais prévu, il passa le reste de sa nuit à vadrouiller, et tourner en rond dans le bâtiment obscur. Shézac n’avait pas pensé à prendre de lampe de poche, mais finalement, se débrouillait très bien sans. Mais il faudrait aussi qu’il pense à demander à son vénéré chef son badge, et un talkie-walkie, un beeper, ou n’importe lequel autre objet que pouvaient utiliser les agents de la sécurité pour communiquer entre eux. Mais bon. Pour une première fois, il pouvait très bien faire sans.

Etant donné l’heure extrêmement matinale à laquelle il était arrivé dans le bâtiment, il n’était finalement pas allé voir son merveilleux protégé. Il regrettait un peu, mais tant pis. Au moins, il aurait quelque chose à faire le lendemain.
Vingt trois heure, ça allait encore, pour une visite de courtoisie, mais trois heures du matin... Ca tenait plutôt du harcèlement.
Shézac s’amusa un moment, se postant sous la lumière d’une cage d’escalier, à noter les endroits clefs du Réseau, ceux qu’il lui faudrait absolument visiter. Il serait bien allé jusqu’au bureau du directeur, histoire de voir si c’était un vieux rabougris ou une jeune speedé. Mais il n’avait pas le droit, c’était réservé au responsable. Il faudrait aussi qu’il aille faire un tour au réfectoire. C’était incontournable. Il se devait de vérifier la qualité de leur dessert, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de risque d’intoxication alimentaire. Aller se présenter à l’infirmerie, aussi, et à la morgue, dans la foulée. Pour draguer le personnel médical. Jeune infirmière en minijupe ou jeune docteur en blouse blanche, il n’y avait aucun problème, du moment qu’ils étaient mignon.

Vers six ou sept heure du matin, il se décida de retourner au bureau du responsable. L’heure de fin de son service lui était totalement inconnue, alors dans le doute, Shézac préférait rentrer… Oui, ce n’était pas un excès de zèle qui aurait raison de sa santé physique. Et puis il devait récupérer son matériel. Et revoir les mains fines de son responsable était une fort belle perspective.
Contrairement à son arrivée, son retour vers l’étage de la sécurité lui prit beaucoup moins de temps. Forcément, la ligne droite, c’était plus court. Le bureau était toujours –et heureusement d’ailleurs, il n’aurait plus manqué que les pièces décident de bouger pendant la nuit- à la même place, et la même raie de lumière s’échappait toujours de sous la porte. Il toqua, légèrement, et comme la première fois, rentra sans attendre la réponse.
Mais il retint son "bonjour chef !" extrêmement sonore et joyeux.
Parce que son vénéré chef était en train de dormir.

Avec un sourire attendris, c’est vrai quoi, il était tout mignon, son supérieur, endormis comme ça, sur ses papier. Mais il allait attraper un torticolis.
Se glissant silencieusement derrière lui, il fit basculer le dossier de son fauteuil légèrement en arrière. Avec une infinie délicatesse, il souleva la masse endormie de son vénéré chef, pour qu’elle repose contre le dossier de sa chaise, dans une position un peu moins douloureuse pour ses cervicales. Il avisa aussi la chaise sur le linteau de la porte, et en couvrit les épaules de Ryan, avant de se reculer pour admirer le résultat. Violable sur place.
Il se pencha, embrassa du bout des lèvres celles de son supérieur, et en se redressant, se lécha les babines.
Ses lèvres étaient délicieuses... Il lui tardait le moment ou il pourrait les goûter avec le consentement de leur propriétaire. Mais pour le moment...
Il retourna s’asseoir sur un fauteuil, passa ses jambes par dessus l’accoudoir, et attendit, que le responsable se réveille.

Ryan avait été rattrapé par les besoins de son corps. Son corps avait dit dormir, et il s’était donc endormit, san même s’en apercevoir, alors qu’il était en plein travail, en plein rapport, en plein résumé, en pleine phrase. Il se serait abattu seul s’il s’était surpris à un tel relâchement dans son travail. Mais bon, n’étant pas suicidaire, et n’étant pas son responsable, enfin presque, il ne pourrait évidemment pas se coller un rapport aux fesses et donner une sanctions. Bien qu’il en serait capable. Ryan était le genre de type qui prenait son boulot beaucoup trop au sérieux pour que cela soit saint pour lui-même. Enfin bon, il était ainsi et rien ne pourrait le changer. Il était bien trop tard à son âge et il tenait trop de rancœur en lui pour accepter qu’on l’approche et qu’on l’aide…

Il s’était donc endormit. Un sommeil profond, vraiment profond. Car normalement, au bout de trois heures, il aurait du s’éveiller, grogner, se rabaisser, se maugréer avant de se remettre au travail, mais ce ne fut pas le cas. Il continua à la place de dormir. Encore une heure, puis deux, puis trois et ce jusqu’à que Shézac revienne en son bureau, vers six heures quarante-cinq, et même un peu après. Car il ne sentit pas qu’il fut mieux installer dans son siège, - une chance pour l’agent qui aurait rencontré un peu brusquement le mur à cause d’un pouvoir qui agirait par pur auto défense, protégeant ainsi son propriétaire - et recouvert pour éviter qu’il n’attrape froid. En fait, il s’éveillant dix minutes plus tard ayant subitement chaud et n’aimant pas vraiment cela… Ce qui sauva également Shézac, car, il n’avait également pas sentit le baiser volé durant son sommeil et qui aurait put faire l’effet belle au bois dormant. Sauf que la mort aurait abouti pour le prince car l’embrassé n’était pas homme à accepter ce genre de chose…

Enfin bon, Ryan s’éveilla, se redressa, s’étira avant de percuter qu’il n’était pas seul et qu’il s’était endormi. Inutile de préciser que son humeur était très loin d’être joviale. Il repoussa la chose qu’on avait mit sur ses épaules et se redressa, faisant ainsi tomber son stylo. N’y prêtant pas garde, il fixa plutôt son homme, qui était là, gentiment installé, le regardant dormir. Elément qui ne plaisait pas à Ryan. D’abord il ne supportait pas être surpris dans un tel moment d’intimité. Ensuite, comment ce type pouvait être dans son bureau, à bailler aux corneilles, et sans qu’il ne l’ait autorisé à entrer. Et enfin, ce dit type l’avait surpris en pleine faiblesse, en prit en défaut d’un assoupissement durant son service. Le tout accumulé donnait un cocktail explosif qui ne se voyait pas derrière le masque de froideur du responsable, mais était palpable à son aura…

« - Que faites-vous là ? Vous n’avez rien de mieux à faire que rester assit sans rien faire ? »

Bon, il évita les menaces car il n’était pas en position de faire des reproches vu qu’on l’avait surpris en pleine faute. Mais il ne baisserait pas la garde. Il était peut-être jeune, même plus jeune que l’homme qui se trouvait en face de lui, mais il était son supérieur et avait donc un certain avantage sur lui. Même si Ryan n’était pas homme à jouer de cela. Il avait certes un foutu caractère, il n’avait rien de sociable, et pourtant, il n’était pas un lâche qui se cachait derrière ses fonctions pour obtenir ce qu’il veut. C’était ainsi. Même s’il exécrait tous les êtres vivants, les haïssant pour leur manque d’ouverture d’esprit et leur facilité à juger un peu trop rapidement ce qu’ils ne comprennent pas. Il savait de quoi il parlait, puisqu’il avait été la principale cible de ce jugement, ce qui l’avait mené à cela. Il était devenu tueur, froid, et plus tellement humain dans son comportement…

« - Bon… Puisque vous êtes là, faites votre rapport, et ensuite, allez au centre de matériel pour acquérir votre panoplie de parfait petit agent ! »

A ces mots, il ramassa son stylo, et retourna à son bureau, évitant tout bonnement de perdre patience. Il avait besoin d’un café tient et aussi d’isolement. Il ira sur les toits quand il aura bouclé ce rapport. Ca lui fera le plus grand bien. Cette idée en tête, il se sentit plus d’attaque à supporter cette pile électrique qui se trouvait face à lui… Prêt à l’écouter… malgré le manque de caféine évident dans son sang…

Oooooh, comme il était mignon le Ryan tout furax, songea Shézac avec un petit sourire intérieur.
Apparemment, il n'avait pas apprécié de se faire surprendre en plein somme. Et lui qui faisait tout pour rendre sa petite sieste agréable... Son supérieur n'était qu'un ingrat, voilà. Mais un ingrat vachement bien foutu, il fallait l'avouer.
Shézac soupira, et mettant un frein à l'éclat de rire qui menaçait de monter, s'installa un peu mieux sur son fauteuil.

Son rapport, hein ? Ca serait rapide. A moins de lui baratiner une jolie histoire comme il savait si bien le faire.
Un enfoir** d'espion d'une compagnie adverse avait tenté de s'infiltrer au réseau, dans le but secret de prendre en otage le directeur, et il l'avait courageusement interpellé, l'empêchant par son seul regard de faire un seul pas de plus dans le même bâtiment que lui, ce qui lui avait valu les remerciements et les félicitations chaleureuses du directeur, qui...
... Non, peut-être un peu trop gros, en fait.
Et en réfléchissant bien, il ne savait même pas quelle tronche il avait, le directeur. Il faudrait qu'il demande à Ryan, tiens. Pas comme si son vénéré chef allait se faire un plaisir lui répondre, mais on ne savait jamais.

"Bien chef. Hum... Il y avait une fête au foyer, c'était l'anniversaire d'un agent aujourd'hui ? Bref, y a rien eut de spécial, et j'ai pas croisé un chat. Même pas un collègue" termina-t-il avec une mine un peu déçue.

Est ce que ça allait fait enrager son vénéré chef ? Shézac l'espérait. Il adorait ça, faire enrager ses supérieurs... Surtout qu'il ne pourrait rien lui dire, parce que c'était lui même qui lui avait demandé de faire son rapport. Et puis lui, il avait fait son travail. Avec quelques heures de retard, mais il l'avait fait.
Il se leva en soupirant légèrement. C'était l'heure d'aller au dodo... Ou de faire un tour en ville, pour visiter. Ou bien d'embêter encore un peu son son vénéré chef.
Bonne idée, tiens.
Shézac s'étira longuement, bailla ostentatoirement, avant de reposer innocemment son regard sur Ryan.

"Dites, vous pourriez m'accompagner pour me montrer là où il est, le centre du matériel ? Je ne connais pas encore bien le bâtiment", demanda-t-il avec un sourire à a fois engageant et plein d'espoir.

Son vénéré chef ne pourrait pas lui dire non. En tant que responsable, il devait veiller à ce que les nouveaux agents s'intègrent rapidement, pour le bien et la cohésion de son équipe.
C'est ce qu'il avait baratiné à son précédent vénéré chef, le jour où ce dernier n'avait pas voulu lui présenter les membres de son équipe, et en particulier un charmant petit jeune, qui...
Bref. Ca avait marché. Il hésitait un peu à ressortir la même chose à Ryan, par instinct de survie peut-être, mais dans le pire des cas, il n'hésiterait pas.

Ryan se sentait ainsi d’attaque à Affronter Shézac. C’était tout du moins sa pensée, sa volonté pour ne pas se lâcher et hurler à mort tout en massacrant son agent pour cause de nerf en rupture. Il faut dire que ces soixante douze heures avaient pas mal prit sur ses nerfs pour lui permettre de rester debout, en forme et en un seul morceau. En plus, il n’avait plus de café, et Shézac n’était pas du genre timide et discret qui savait se faire tout petit quand le moment propice était devant lui. Toutes ces données accumulées faisaient de Ryan un miraculé qui méritait au moins la médaille du mérite pour toute la patience qu’il montrait vis-à-vis de son homme… homme qui l’avait vu dans une position de faiblesse, endormi. Qui serait donc mort si Ryan n’avait pas un tant soit peu de contrôle sur lui. Il détestait qu’on le surprenne dans une telle position…

Enfin bon, il prit sur lui, il demanda même un rapport et donna un ordre qui était surtout destiné à se débarrasser de l’importun pour ne plus l’avoir dans son champ de vision, et ainsi, avoir une paix amplement méritée. Il fixa alors le blond, attendant de voir comment ce dernier allait réagir. En fait, il attendait le moindre écart de conduite pour l’exiler loin et ainsi le retirer définitivement de sa vue. Quitte à être responsable, tant qu’à faire, user un peu de sa position. Bon, rien ne se voyait de ses idées devant son visage glaciale, mais si Shézac était un tant soit peu intelligent, il serait pressentir un quelconque danger et ainsi s’abstenir de faire une fausse remarque ou faire quelque chose qui risquerait de pousser en dehors des limites Ryan. Et cela sembla le cas, puisqu’il fit tout simplement son rapport…

« - Une fête ? Au foyer ? »

Ryan comprenait maintenant la désertion de ses hommes de leur poste. Inutile de dire que ces dits hommes allaient avoir une sacrée surprise le soir même. Plus de congés, plus de sorties du Réseau, plus de loisir. Travail et séquestration dans leur appartement pour une période d’un mois. Le responsable de nuit ne faisait jamais des choses à moitié. Mais vu que cela ne concernait nullement le nouveau, il n’ajouta rien à ce sujet et resta silencieux. Attendant simplement que l’homme se retire puisqu’il avait fait son rapport. Mais le bougre ne se retira pas. Au contraire, il mit Ryan dos au mur. Et cela ne lui plut absolument pas. En plus, il n’avait pas le choix. Il était censé aidé les nouveaux à s’intégrer à l’équipe pour éviter des conflits interne et donc un mauvais fonctionnement dans l’équipe de sécurité du Réseau… Et patati et patata… Comme il haïssait les règlements par moment…

« - Bien, alors faisons le tout de suite ! Je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de détails ! »

Ryan et son franc parlé. Il n’y avait vraiment rien à redire là-dessus. Au moins, il était franc et honnête. Un peu trop peut-être. Il se leva donc, prit sa veste, rangea son rapport, songeant qu’il le terminera ce soir, et prit les clefs du bureau. Son programme allait un peu changer. Il allait s’occuper de ce… ce… cette plaie… oui, ce terme lui allait bien. Passer au restaurant, prendre un café, avant d’aller migré sur le toit, prendre un brin de soleil et de solitude. Ce programme lui plaisait bien. Mais avant, il devait fournir son matériel au nouveau et s’en débarrasser. Et quelque chose lui disait que pot de colle et Shézac rimait à la perfection… Et il détestait ce quelque chose, car il n’était vraiment pas d’humeur à avoir une sangsue le dos. Lui qui pensait que mauvaise humer était gravé sur son front… découvrir que non, le dépitait, même si de cela, rien se voyait…

« - Allons-y ! » Fit-il en ouvrant la porte, invitant gentiment son agent à sortir…

Franchement, vivement que cette nuit s’achève…

Shézac retint une bruyante exclamation de joie.
Ca avait marché, Ryan allait bel et bien l'accompagner, avant même qu'il lui ait ressortis ses arguments bidons sur les responsabilités d'un chef d'équipe. Dame chance était avec lui, ce matin... Peut-être qu'en lui promettant d'ériger un autel en son honneur, elle lui permettrait aussi d'engager la discussion avec son vénéré chef ? Ca paraissait plus difficile, mais qui ne tente rien n'a rien.

Obéissant à la gentille invitation, Shézac sortit le premier de la pièce, non sans gratifier au passage son supérieur d'un "merci beaucoup chef", et d'un sourire étincelant. Après tout, il ne fallait pas oublier les règles de la politesse, même dans l'une des plus grandes agences d'espionnage du monde.
Mais une fois dans le couloir, il prit bien garde à rester en retrait, et à allumer les lumières.
Officiellement, parce qu'il ne connaissait pas le chemin -à noter que la carte du réseau était toujours dans sa poche, mais qu'il semblait l'avoir "oubliée" pour le moment-, et qu'il était donc forcé de suivre Ryan et de faire tout son possible pour repérer la route de manière définitive, ce qui nécessitait une source lumineuse quelconque.
Officieusement, parce qu'il était beaucoup plus difficile de mater quelqu'un quand on était devant lui et dans le noir.
Mais il fallait dire que Ryan avait un très remarquable... dos, en particulier au niveau de la ceinture. Voire même en dessous ceinture.
Ce n'était tout de même pas sa faute si son supérieur s'habillait avec des jeans et des tee-shirts moulants.
Shézac se plaça stratégiquement en diagonale du responsable, de manière, donc, à avoir une vue imprenable, tout en jouant la carte de l'innocence, et éventuellement, d'entamer une petite conversation.
Souligner trois fois le mot éventuellement, et le surligner avec un marqueur jaune fluo.

"Ca fait longtemps que vous êtes là ?"

Il le regarda innocemment, avec des yeux dépourvus d'intentions, bonnes ou mauvaises. Ses mains étaient croisées derrière sa tête, pour augmenter son aspect décontracté.
Une simple question de politesse, banale...
Et pourtant, Shézac guettait attentivement la réponse, et s'imaginait déjà ce qu'il pourrait bien faire pour dévier le sujet sur quelque chose de moins... banal.
En admettant que Ryan lui réponde, ce qui serait déjà en soit une grande victoire.

Il ne faisait même plus attention aux endroits qu'ils traversaient, si du moins il y avait déjà fait attention une fois. Ils auraient pu passer devant la tour Effel, ou le directeur en tutu rose, qu'il n'aurait même pas tourné la tête.
Et puis de toute manière, il ne savait pas à quoi ressemblait le directeur, alors il aurait même pu tomber sur lui en costume de clown ou de strip-teaseur qu'il n'y aurait eut aucune différence. Quoique si, le strip-teaseur, ça lui aurait fait tourné la tête.
Bref, tout cela pour dire que contrairement à son vénéré chef, il espérait que le chemin serait encore très long, avant qu'ils arrivent à destination.

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