Maje Tie

Maje est fils d'une geisha et d'un homme d'affaire français séjournant au Japon.

Fils d'un amour qui dure, sa mère quitte le métier au quatrième mois de grossesse et épouse son amant. Installés dans un beau pavillon dans Kyoto ils y vivent encore leur passion toujours constante.

Maje naquit prématurément et préoccupa beaucoup le jeune couple. Mais les médecins, confiants, assurent qu'il est déjà bien éveillé pour un nouveau-né et qu'il réagit positivement à tous les tests possibles.
Il vivra à l'hôpital les six premiers mois de sa vie à l'air libre, tant parce que fragilisé qu'à cause de ses capacités peu communes, restant dans le domaine du possible mais rare, qui intriguèrent aussi bien les membres du corps médical que ses parents émerveillés.
Seulement Maje en a assez de ces hommes en blancs qui le traitent comme un jouet. Et c'est en le faisant clairement comprendre qu'il obtiendra sa liberté : se recroquevillant en position foetale, les mains sur les oreilles, les yeux crispés et clos, la bouche grande ouverte il cria toute une journée, ne se redressant sur son séant que pour attrapper fermement de ses petites mains potelées l'assiette en plastique contenant sa nourriture pour en lancer aux alentours à qui entrait, les yeux plein de larmes de rage, répétant "VEUX PLUS"... ses premiers mots.

Arrivée à la maison mouvementée, Maje ayant vomir tout ce qu'il n'avait pas mangé sur les genoux de son père qui conduisait. S'en suit une enfance banale, tranquille, remplie de beaucoup d'amour, des absences rares d'un ou deux mois de son père, des bras de sa mère toujours souriante devant cet enfant à l'air digne qui sourit plus avec les yeux qu'avec sa bouche ou ses traits. Ses parents sont plutôt fiers de leur progéniture.

L'adolescence fut basée sur la déception vis-à-vis des filles sans cervelle sur lesquelles il s'épenche à table, agacé, un soir, comme ça... Ses parents se montrent compréhensifs, son père lance une parole en l'air : "et... qu'est-ce que tu penses des garçons du lycée ?". Soudain Maje brise le masque, s'exclame, rit, bavarde, bavarde... Ils ont compris. Ils ne disent rien pendant l'instant de silence qui arrive avec les yeux écarquillés de Maje horrifié.
Puis ils lui parlent, doucement. "Tu sais ce n'est pas grave, ne t'affole pas, ne réagis pas violemment, tu te cherches, et tu sais l'oncle Auguste vit avec un homme celà se passe bien, ils mènent une vie honorable et...".
Cri de Maje qui va s'enfermer dans sa chambre.

Ce n'est pas possible. Il n'est donc pas... "parfait" ?

Il se connecte sur le net, recherche et trouve... le lendemain, levé à l'aurore il attend ses parents, a préparé le petit déjeuner. Ils viennent, légère lueur d'espoir craintif gravée sur les deux visages un peu pâles. "Vous avez raison... ce qui n'est pas normal c'est que ce soit rejeté.". Soupirs de soulagement et poursuite de la vie comme avant.
Ou presque. Dans la chambre de Maje défilent quelques garçons. Il étudie toujours autant, élève intéressé. Puis enfin il trouve un boulot assez bizarre pour quitter la maison.
Et le voilà.

De taille normale, Maje est plutôt élancé mais tente avec détermination et acharnement de conserver une musculature honorable quoique modeste.
Le cou mince, des traits bien dessinés, visage triangulaire... il ressemble beaucoup à sa mère.
La bouche petite, le nez mutin, le teint frais, Maje est conscient du bel héritage physique qu'il possède mais ne sait pas s'en servir.
Seul atout maîtrisé : ses yeux noisette en amande ouverts aux 3/4, provocateurs, insolents ou respectueux, ternes ne reflétant rien ou tels un livre ouvert. Ses cheveux plutôt courts sont châtain clair et tirent vers le roux.