Amadouage de marmotte

Mattew eut été un chat, ses oreilles se seraient dressées en entendant le son étrange produit par Nixos ne le voyant se réchauffer les mains.
Mais il n'eu pas le temps de réagir plus déjà, un corps chaud se pressait contre le sien.

Le premier réflexe qui passa à l'esprit de la marmotte fut de se retourner et mettre son poing dans la figure de l'autre homme. Jugée aussitôt, un peu trop extrémiste, cette solution, fut mise de côté.
Il songea à jouer les reines des glaces. Bon, généralement, c'était les héroines des film à l'eau de roses que sa mère regardait tous les après-midi.
Ces princesses qui faisant demi-tour en faisant claquer leurs talons aiguilles, et voler leurs longs cheveux qui faisaient ça...
Il n'avait pas le physique, ni les mensurations, mais fréquentant Keith, gelé comme il était, jouer les icebergs, ça il pouvait sûrement faire si l'envie lui prenait.

Vous l'avez sûrement tous remarqué...il se passe toujours plein de choses dans l'esprit d'une marmotte, et la réalité et bien souvent tout autre.
Ce fut une fois de plus le cas.
Mattew se crispa. Quelques secondes. Il ne fallait pas croire aux miracles non plus. Les marmottes ont toujours eu des réflexes d'auto-défenses.
Puis.....une phrase du genre "oh et puis bon après tout..." Traversa sa petite tête de marmotte.

Il se laissa aller contre Nixos.
Nixos et son corps pressé contre le sien. Mais surtout. Nixos et sa chaleur bien faisante qui semblait l'entourer et le réchauffer délicieusement.
Mattew ne fit aucun commentaire.
Parce qu'il lui semblait qu'il ne fallait surtout rien dire. Juste...se taire, et apprécier l'instant. Alors il obéit à la petite voix qu'il susurrait au creux de son oreille, et profita, se réchauffa.

Le corps de Mattew tout contre le sien, ses cheveux blond lui chatouillant agréablement le visage, Nixos se sentait étrangement bien.
Et pourtant, on ne pouvait pas dire que c'était une situation qu'il aurait appréciée, dans d'autre circonstance. Il aurait même trouvé ça un peu ridicule. Mais il avait comme cédé à un instinct basique, et ne voulait pas encore prendre le temps d'y réfléchir.
Mattew avait froid, il devait réchauffer Mattew.
C'était tout.

Ses bras se détachèrent à peine de sa taille, pour lui frictionner doucement les flancs.
Au début, il avait eut un peu peur de se faire rejeter, en le sentant se crisper.
Mais finalement... le blond s'était détendu.
Tant mieux.
La chaleur sembla doucement augmenter, juste assez pour réchauffer un peu plus rapidement Mattew. Maintenant, Nixos savait pourquoi les marmottes hibernaient en hiver. Elles étaient frileuses.
Ca faisait au moins un point commun entre eux deux...
Ca et le fait qu'ils aient tous deux mangés de la glace machiavélique.
Aussi machiavélique que son plan vil et bas, qui était pourtant passé à la trappe dès l'instant où le blond s'était levé.

Un petit engrenage tourna dans le cerveau de Nixos. Et tout d'un coup, il ne se mit plus qu’à espérer très fort une seule chose.
Que Mattew, serré qu'il était contre lui, ne sentirais pas le rythme dangereusement fort des battements de son cœur.

[Qui sait qui se fichait de mes reps hum? -.-,, *dit t'as peur si je te dis que j'ai encore une comptine dans la tête?* ]

Il était bien là. Nixos aurait bien mérité la médaille en chocolat de la meilleure bouillotte portable. Une bouillotte voilà ce qu'il était. Il n'y avait rien de meilleur que les bouillottes quand on était frileux.
Une seconde passa, puis une autre, puis elle invita ses copine,s ses sœurs, ses cousines, ses grandes tantes, ses grands oncles, et la marmotte finit par se dire que c'était bien joli tout ça.
(Il avait faillit penser R-O-M-A-N-T-I-N-Q-U-E. Mais, ça ne l'était absolument pas. Non mais. D'abord c'était Nixos, pis ils étaient sur le bord de la plage, pis c'était Nixos hein…C'est alors que le blond entrevit à son tour la manège machiavélique des glaces….)

Donc, il disait, que c'était bien joli tout ça, que maintenant il n'avait plus froid, même s'il doutait que son bien être dur s'il s'éloignait de sa nouvelle bouillotte…Mais hé, ce n'était pas comme s'il pouvait se transformer en petite souris et se glisser au fond de l'une de ses poches pour qu'il le ramène au Réseau. Yerk. Il avait toujours su que l'absorption de trop de sucre et mauvais pour sa santé. Mentale. Surtout mental. Son estomac était paré depuis le temps.

Malgré cela, malgré son bien être évident, malgré la présence de Nixos tout contre lui, malgré ses mains frictionnant ses flancs pour les réchauffer, Mattew restait dans le fond, égal à lui même. C'est à dire…une marmotte. Et une marmotte n'aime pas rester trop longtemps debout, parce que c'est fatiguant. Mais il ne voulait pas non plus se rasseoir parce qu'il savait qu'il allait avoir de nouveau froid.
Et ça, pas question non plus.
Une marmotte, en somme, est un animal très chiant. C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne vous fournit ni traducteur (ni bon de garantit avec. Parce que les marmottes étaient aussi généralement assez mignonnes. Il faut parfois savoir compenser.

Il plissa les yeux. C'était pas un bout de soleil tout là-bas, là-bas. Maiiiis là-bas, si à l'horizooon! Non, pas là! LA! Oui, ici! Non? Il se trompait d'heure? Bah….Pourtant il avait l'impression que oui….Non….il pouvait pas être si tard. Ou si tôt. On disait quoi dans ces moment-là déjà? Aucune importance.

Mattew voulut regarder sa montre. Puis il se rappela qu'il n'avait pas de montre, parce que sa montre n'aimait pas l'eau. Et que le dernière fois qu'il avait tenté de faire la vaisselle avec, oui sa montre était vieille et alors?!, cette dernière n'avait jamais cessé son apnée…
Cependant….Nixos avait une montre lui. Vivivivi, il lui semblait bien.
Mattimatt, saisit un bras, qui n'avait pas de montre. Biiip, veuillez rejouer.
Il le relâcha donc, se saisit de l'autre, et le leva à la hauteur de ses yeux, scrutant sa montre…
Alors: what time is it?

[....... Je n'ai pas peur. Je suis terrifiée >___< ]

Nixos sentit sa main se faire désagrablement interceptée en pleine tentative de réchauffage. Pour une fois qu'il se montrait prêvenant, gentil, et même ( il eut du mal à penser le mot ) câlin, on l'interrompait lâchement.
Son autre main se figea en même temps, cessant de frictionner le blond, et il poussa un grognement inaudible.
Son poignet fut manipulé, bidouillé, retourné, puis lâchement abandonné.
...Ca servait à quoi de le remuer comme une marionnette uniquement pour faire ça ?
Il eut la réponse lorsque Mattew décida d'attraper son autre main.

Ah oui, tiens. Bonne idée que de regarder sa montre.
Ca commençait à faire un petit moment qu'ils étaient dehors. Nixos n'était pas vraiment fatigué, pas du tout même, surtout avec le corps tout chaud de Mattew contre le sien.
Mais ce n'était peut-être pas le cas de sa marmotte.
Car après tout, comme son nom l'indiquait, le blond était une marmotte. Soit un animal qui passait une moitié d'année à dormir, l'autre à glander au soleil. Et ce n'était pas parce qu'on était pas en hiver, et qu'il ne faisait pas non plus soleil, que le jeune homme n'allait pas avoir envie de faire une petite sieste.

Nixos ouvrit un oeil écarlate, qui se posa immédiatement sur le cadran lumineux de sa montre.
4h 37.
Oui. Bon. Couette, oreiller, matelas et digestion de méchante glace autorisé. Fortement conseillés, même.
Le seul petit point négatif était que pour cela, il fallait 1 : se décoller de Mattew, 2 :bouger d'ici, 3 : renoncer au reste de ses projets nocturnes. Même si il n'en avait pas, ou a peine de très vagues ébauches.
Nixos soupira, son souffle balayant une mèche de cheveux blondes.

"On rentre ? Il commence à se faire tard."

Ou tôt. Ou tard. Ou... Bref, c'était l'heure de retourner à la tanière. A noter qu'il n'avait pas préciser dans quelle tanière il fallait rentrer. Ni avec qui.
Mais ce n'était qu'un détail inutile. L'essentiel était d'être au chaud et de roupiller, après, peu importait l'endroit et la compagnie.
Non ?

[ Mwahahahaha tremble carcasse.]

Oooh, son soleil se faisait la malle. Mattew le voyait progressivement clignoter puis se décaler sur le côté. Définitivement un bateau.
Tant pis.
Ca ne changeait rien à l'heure. L'heure on ne peut plus...plus…excentrique? Tardive? Matinale? Une heure ou les marmotte retournaient jouer la taupe enroulée dans leur couette pour n'en ressortir que lorsque le méchant réveil les y obligerait? Oui, c'est ça, une couette bien chaud, moelleuse, accueillante, et confortable, si douuuuce, où il ferait de siiii beaux rêves, avant qu'une méchantes, pas belle, diaboliques, sonnerie ne le tire de ses songes. Le travail. Toujours le travail.

Bon d'accord. Il avait été volontaire pour travailler pour Keith. Il avait lui-même choisit. Il était donc théoriquement responsable. Mais ce n'était pas de sa faute non plus s'il avait rencontré Nixos ce soir, et que la marmotte ne s'était donc pas couchée et que voilà quoi, Si? Et qu'on ne lui sorte pas comme excuse que ses 14 heures de sommeils nécessaires à sa survies ou pas, Mattew était toujours fatigué. Ca, ca ne comptait pas. Travail ,travail.

Lui, il bossait. Si monsieur. Même si beaucoup en doutait. Il travaillait. A plein temps au Réseau. Si. Et il faisait toutes ses heures, il ne fallait pas croire. Il aurait été viré depuis une éternité sinon. N'est-ce pas? Il ne me semble pas que Keith soit réputé pour être un enfant de cœur. Quoi que l'histoire avec la chibi puisse porter à confusion. Mais peut-être était-ce là une ruse pour faire des expérience sur elle, et gagner ainsi sa confiance et….mouais…pas vraiment le genre du patron. Et entre nous, la marmotte, refuserait alors de travailler pour ce genre de personne.
Rappelons qu'il travaillait pour Keith, et non pour Père.

"Hum, hum…"

Mattew hocha la tête. Où, il s'en ficha royalement. Il voulait juste rentrer. Au chaud. Avec sa bouillotte. Du moment qu'il n'avait pas froid. Qu'il avait une couette. Qu'il restait près de Sa bouillotte. Qu'il n'arrivait pas en retard à son travail. Qu'il pouvait pioncer tranquille. Et du moment qu'on le guidait sans trop lui demander dans réfléchir parce que la marmotte se sentait fatiguer là. Peut-être les glaces ou le manque de sommeil.
Ou juste un coup de barre passager. Ou le quota chaleur+ bien être qui influençait sa tendance marmotte.
Lit, dodo, bouillotte, couette.

Un vague meumeument atteignit les oreilles de Nixos. En identifiant le ton, la longueur de la prononciation et en prenant en compte une dizaine d’autre facteur, il décida de prendre cette réponse pour un oui. Ou du moins quelque chose approchement l’acquiescement.
Paaaarfait.
Ce « hum, hum » était bref, concis, et ça ne précisait pas si il devait ou non le raccompagner. Ni si il avait l’autorisation de rentrer avec lui dans sa tanière. Ce qu’il aurait de toute manière fait quand même, juste par soucis de savoir Mattew à l’abris, en sécurité, au chaud, et... comment ça, une excuse ?

Une bourrasque de vent marin acheva de décider Nixos à bouger. A contrecœur, il se détacha de Mattew et se recula d’un pas, l’abandonnant au froid et la nuit glaciale. La bouillotte se mettait en pause. Il était inutile qu’elle émette de la chaleur, si elle n’avait personne à réchauffer. Ca aurait été du gaspillage, et on avait toujours répété à Nixos que ce n’était pas bien de gaspiller. Alors il valait mieux commencer à faire des réserves pour pouvoir recommencer plus tard à bouillotter sa marmotte, dès qu’ils auraient atteint son terrier.
L’œil de Nixos se posa sur les lumières du centre ville, à une certaine distance de la plage.
... C’était loin, le réseau. Ils avaient largement le temps de mourir congelés avant de l’atteindre. Mais bon. Puisqu’il le fallait…

" Alors on se dépêche, avant de finir transformé en glace humaine."

Ca devait pas être génial, d’être une glace. Rester dans un bac gelé, à voir passer des dizaines de gamins affamés qui vous regardaient d’un œil de psychopathe à travers la vitre, et voué à finir tragiquement dans l’estomac de l’un d’entre eux.
Quoique si c’était Mattew qui le mangeait, il voulait bien.
.... Ca recommençait. Il avait vraiment besoin de sommeil, rentrer devenait urgent. Nixos fourra ses mains dans ses poches, d’abord décidé à ne pas les sortir, puis revint sur sa décision, et attrapa doucement le blond par le coude, pour le tirer à sa suite.
Pour se réchauffer, rien de tel que de marcher vite. Pas courir non plus, il fallait quand même que sa marmotte puisse le suivre. Mais suffisamment pour que la fraîcheur n’aie pas le temps de se poser sur eux. C’était presque comme si la bouillotte marchait à distance. Une petite bulle de pas trop chaud, pas trop froid, qui les entouraient agréablement.
Tellement agréable que, lorsqu'ils arrivèrent devant le réseau, Nixos ne le réalisa pas tout de suite

[ suite à l'appart de mattew donc ]